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Sud Quotidien | Sénégal | 15/12/2015 | Lire l'article original
Le Projet Intégré de Nutrition dans les régions de Kolda et de Kédougou (PINKK) a été officiellement lancé, samedi 12 décembre, par le ministre de l’Elevage et des Productions animales. Dans une approche intégré et participative, le projet entend contribuer à l’amélioration de la sécurité nutritionnelle des femmes et jeunes enfants des deux régions. D’un financement de 9 milliards de F Cfa, octroyé par le gouvernement du Canada, il permettra d’accroitre, à terme, la sécurité nutritionnelle de 165.000 femmes et enfants et 30.000 ménages.
En attendant la validation du Document national de politique de la nutrition pilotée par la Cellule de Lutte contre la Malnutrition (CLM), la situation alimentaire reste alarmante au Sénégal. Les chiffres de l’enquête nutritionnelle de 2014 de la Direction de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant (DSRSE) étalent à suffisance l’état nutritionnel des enfants. L’enquête a révélé des taux de malnutrition aigüe globale (modérée et sévère) importants dans 16 des 45 départements du Sénégal qui sont au-dessus des seuils d’alerte et critique pour une prévalence nationale de 9,1%.
La malnutrition aigüe est en progression dans les régions du Sud, notamment Kédougou avec 9.2% en 2013 et Kolda avec 10.2%. C’est pour faire face à cette dégradation de la situation de sécurité alimentaire que le Projet Intégré de Nutrition dans les régions de Kolda et de Kédougou (PINKK) a été officiellement lancé avant-hier, samedi 12 décembre. D’un montant de 9 milliards de F Cfa, financé par le gouvernement du Canada, ce projet entend corriger l’inadéquation de l’alimentation des enfants et femmes enceintes et allaitantes qui s’est traduite par une exposition aux maladies de ces catégories de la population. “Au-delà du cadre institutionnel, il s’agit de mettre en place une approche multisectorielle des interventions pour venir à bout du problème.
Et Pinkk renforce cette dynamique existante à réduire la malnutrition”, a souligné le ministre de l’Elevage et des Productions animales, qui a présidé la cérémonie de lancement officielle du projet. Et Aminata Mbengue Ndiaye d’exhorter les "populations à se l’approprier et à être des agents de changement".
C’est d’ailleurs à cette invite que les élus locaux se sont engagés pour une meilleure intégration de la nutrition dans les Plans de développement des départements et communes des deux régions. Pour Lessény Sy, président du Conseil départemental de Kédougou, "la malnutrition chronique affecte respectivement 24% et 28.35% des enfants des régions de Kédougou et de Kolda, alors que la moyenne nationale est de 16.5%". “Ce fardeau de la malnutrition réduit la productivité de nos populations et constitue un obstacle à l’émergence et au développement humain”, a-t-il indiqué.
Un paquet de services dans une approche intégrée
Pour Philippe Beaulne, ambassadeur du Canada au Sénégal, tous les acteurs doivent «s’engager dans un partenariat fort et dans le cadre d’une approche multisectorielle commune. Investir dans la nutrition, c’est investir dans le capital humain”.
Le Président de l’Initiative pour les micronutriments, Joel Spicer, a souligné que «le projet offrira l’opportunité d’acquérir les connaissances, aptitudes et capacités nécessaires pour faire des choix nutritionnels plus judicieux et adopter des comportements favorables à une bonne nutrition”. Il s’agit, dit-il, «d’utiliser un cadre intégré d’interventions, rassemblant tous les secteurs qui ont un impact sur l’état nutritionnel de la population”.
Promouvoir l’éducation nutritionnelle
Face à ces tendances de la dégradation de la situation nutritionnelle, il est envisagé le passage à l’échelle nationale à l’éducation nutritionnelle dans les écoles. L’annonce est du coordinateur national de la Cellule de lutte contre la malnutrition. Pour Abdoulaye Kâ, il est important, avec une formation des enseignants, que l’enfant puisse maitriser les rudiments des micronutriments. "Au niveau scolaire, la cellule a développé l’intégration de l’éducation nutritionnelle dans les Curricula. Cela donne un sens à cet investissement dans la lutte contre ce problème. Nous allons demander au ministère de l’Education de penser au passage à l’échelle pour l’année 2016”, a-t-il relevé. Non sans souligner que ce sera "le cas pour les autres ministères et aussi les collectivités locales pour des services de nutrition communautaire. En investissant sur les enfants, le gouvernement a pris une option de prendre toutes les opportunités".
Ibrahima Baldé
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