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Le soleil | Sénégal | 07/01/2016 | Lire l'article original
Si le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant a baissé de plus de 4% ces dernières années au Sénégal, il n’en demeure pas moins qu’un enfant sous traitement sur deux est en échec virologique, a fait constater le Pr Ndèye Coumba Touré Kane, responsable de l’unité de biologie moléculaire du Laboratoire bactériologie-virologie de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Au Sénégal, les risques pour une mère vivant avec le Vih de transmettre la maladie à son enfant sont de plus en plus minimes. Dernièrement, des statistiques ont fait état d’une baisse de plus de 4% du taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant. Toutefois, ces belles performances cachent une autre réalité : le taux élevé de l’échec virologique chez les enfants sous traitement. En effet, selon le Pr Ndèye Coumba Touré Kane, responsable du laboratoire de bactériologie-virologie de l’hôpital Aristide Le Dantec qui vient d’être accrédité Iso 15189 Plus Tm, « un enfant sur deux au Sénégal est en échec virologique ». Autrement dit, la moitié des enfants infectés au Vih et pris en charge ne réagissent pas normalement au traitement qui leur est administré.
Ces tendances sont confirmées par une étude en cours et qui cherche à déterminer, sur toute l’étendue du territoire national, le taux de résistance chez les enfants sous traitement. « Le travail est en cours, mais les premières données vont dans le sens des premiers résultats que l’on avait retrouvés à Albert Royer, c’est-à-dire qu’un enfant sur deux est en échec virologique. Les tests de résistances sont en cours pour voir parmi ceux qui sont en échec virologique, combien présentent des résistances et combien doivent faire l’objet de changement de traitement », a précisé le Pr Touré Kane.
Néanmoins, elle a assuré que si le traitement est changé très tôt chez l’enfant et qu’il est suivi de très près, il peut vivre jusqu’à atteindre l’espérance de vie normale d’un Sénégalais. « D’habitude, les nouveau-nés qui ont le virus du Sida ne fêtent pas leur deuxième anniversaire. Mais, si l’on met en route un bon traitement, ils peuvent vivre. J’en connais certains qui, actuellement, sont des étudiants à l’université », a-t-elle tenu à rassurer.
Présentement au Sénégal, globalement, 18.000 patients sont sous traitement. Cependant, il est difficile de déterminer chez combien de ces personnes la charge virale a été supprimée, selon le Pr Touré Kane. Cela s’explique par le fait que, jusque-là, l’unité de réalisation de la charge virale n’était disponible qu’à Dakar. Alors que, fait-elle remarquer, plus de 60% des personnes infectées vivent dans les régions. D’où l’origine de la forte disparité du taux de résistance entre la capitale et les autres régions. « A Dakar, le taux de résistance est similaire avec les taux de résistance que l’on retrouve dans les pays du nord, c’est-à-dire entre 5 et 10% chez les patients qui sont sous les premières lignes de traitement. Par contre, dans les régions et chez les enfants, l’expérience dans notre laboratoire a montré que le taux de résistance est assez élevé », a-t-elle déclaré. Toutefois, a souligné le Pr Touré Kane, le gouvernement a fait des efforts pour doter certaines localités d’équipements pour la réalisation de la charge virale. Il s’agit de Thiès, Kaolack, Touba, Saint-Louis, Ziguinchor et Tamba. Les patients de ces localités n’auront donc plus besoin de se déplacer jusqu’à Dakar pour la réalisation du test. A Dakar, en moyenne, 6000 tests de charge virale sont faits par an, selon elle. Outre l’hôpital Le Dantec, d’autres structures sont équipées de la machine de la charge virale comme le Centre de traitement ambulatoire de Fann, l’hôpital militaire de Ouakam. « Les efforts continuent, car dans la banlieue, il est prévu sous peu de temps une machine à l’hôpital Roi Baudouin de Guédiawaye. Tout est fait pour avoir le maximum de machines pour que le Sénégal soit au rendez-vous de 2020 par rapport aux trois 90 de l’Oms », a-t-elle indiqué, ajoutant que le problème avec la charge virale, c’est qu’elle ne se fait pas par individu, mais par groupe. « Il faut avoir un certain nombre de patients avant de lancer la machine. Donc sa mise en marche dépend de la file active dans la région. C’est pourquoi il a été décidé d’installer les machines dans les zones où il y a un plus grand besoin », a-t-elle expliqué.
Elhadji Ibrahima THIAM
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