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Sud Quotidien | Sénégal | 21/01/2016 | Lire l'article original
Les chiffres sont effarants : 3,6% des décès maternels seraient liés aux grossesses non désirées. Selon une étude du ministère de la Santé et de l’Action sociale réalisée en 2010, ces décès maternels seraient liés à l’avortement à risque. Pis, 51.500 avortements seraient provoqués au Sénégal en 2012, si l’on en croit l’Institut Goethe Masher.
51.500 avortements seraient provoqués au Sénégal en 2012, selon l’Institut Goethe Masher. Auparavant, une étude du ministère de la Santé et de l’Action sociale faite en 2010, révèle que 3,6% des décès maternels dans notre pays seraient liés aux grossesses non désirées. Ces décès maternels seraient liés à l’avortement à risque, informe l’enquête. C’est pour une meilleure compréhension des femmes ayant subi une grossesse non désirée suite à un viol ou un inceste, que Population Council, en partenariat avec la Task force, ont réalisé cette étude sur l’expérience des femmes ayant subi une grossesse non désirée.
D’ailleurs, l’objectif de l’étude c’est de permettre une meilleure compréhension de la vie des femmes qui ont subi des grossesses non désirées suite à un viol ou un inceste. Il s’agit, particulièrement, de mettre à la disposition des populations des documents sur la vie des femmes ayant subi une grossesse non désirée résultant d’un viol ou d’un inceste en vue d’un bon plaidoyer pour un assouplissement de la loi sur l’avortement, pour l’application de la loi sur l’avortement médicalisé mais aussi fournir des évidences basées sur la recherche à la Task force et à tous ceux qui sont intéressés par le sujet.
Les résultats de l’étude qui a ciblé trois groupes ont été rendu publics hier, mercredi 20 janvier lors d’un atelier à Dakar. Nafissatou Diop, directrice de Population Council au Sénégal, interrogée par Sud Fm Sen Radio, qui a couvert la rencontre, le explique que « le premier groupe concerne les femmes ayant subi une grossesse non désirée résultant d’un viol ou d’un inceste et qui ont gardé la grossesse et l’enfant est né vivant et a survécu au moins un an. Le deuxième est celui des femmes ayant subi une grossesse non désirée résultant d’un viol ou d’un inceste et qui avaient décidé qu’elles ne voulaient pas garder cette grossesse ou qu’elles ne voulaient pas garder cet enfant. Donc elles ont fait ou un avortement ou un infanticide.
Pour avoir fait cet avortement ou cet infanticide qui sont illégaux au Sénégal, elles ont été rattrapées, punies par la loi et mises en prions. Elles sont actuellement encore en prison ou ont été libérées pour avoir purgé leurs peines. Et le troisième groupe est celui des femmes qui, quelque soit l’issue de la grossesse, ont eu des conséquences graves sur leurs santés. Qu’elles aient préféré garder l’enfant ou qu’elles aient fait un avortement ou un infanticide, ce n’est pas le gros souci pour elles ». Leurs problèmes « ce sont les conséquences sur la santé et, pour les femmes décédées, c’était pouvoir parler aux familles de ces victimes là ».
En effet, sur 36 femmes identifiées, seules 15 ont effectivement réalisé et complétés leurs entretiens. A en croire Nafissatou Diouf, les résultats de l’étude ont montré que « quelque soit le groupe, en réalité toutes les femmes sont stigmatisées, elles sont les victimes, d’avoir été violées, d’avoir subi l’inceste. Mais c’est quand-même elles qu’on « victimise » et c’est encore elles qu’on stigmatise. Elles sont discriminées, elles sont stigmatisées, et beaucoup de conséquences sont similaires quelque soit le groupe. Et c’est toujours dramatique. Et peu de ces femmes en réalité parlent, expriment ce qu’elles ont ressenti ».
La directrice de Population Council souligne que des femmes refusées de participer, certaines ont débuté mais n’ont pas pu continuer parce qu’elles ne voulaient pas se souvenir de l’incident. « Elles se sont tues sur leurs cas parce qu’elles se sentent brimées et que la société dit : « c’est votre faute parce que vous avez dû faire quelque chose, ce qui a fait que vous en êtes arrivées là ». Donc, elles préfèrent se taire, garder sur elles-mêmes ce qui se passe. Et c’est difficile après de vouloir leur faire reparler de leurs conséquences,… une fois qu’elles commencent à en reparler, elles ressentent ce qu’elles avaient senti », informe Mme Diop. Et la député Mme Awa Diop, présente à la rencontre de penser que ces collègues informés pourraient voter la loi sur la question une fois que celle-ci sera déposée à l’Assemblée nationale.
Ibrahima DIALLO
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