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Hépatites : 800.000 nourrissons protégés

Le soleil | Sénégal | 20/01/2016 | Lire l'article original

Les maladies hépatites virales font des millions de morts dans le monde. Mais le Sénégal est sur la bonne voie. Car, grâce à la vaccination des nourrissons, 800.000 nouvelles infections chroniques liées aux hépatites ont pu être évitées.

Au Sénégal, la vaccination des nourrissons intégrée depuis 2004 dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV) pourrait freiner la progression des hépatites virales dont le taux de prévalence est estimé à 11%. Selon le Pr Souleymane Mboup, chef du Laboratoire bactériologie-virologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, les données préliminaires ont montré qu’au Sénégal, d’énormes progrès ont été réalisés avec la vaccination des nourrissons. En effet, elle a permis d’éviter plus de 800.000 nouvelles infections chroniques du Virus des hépatites B (VHB). Il s’exprimait, hier, lors de l’ouverture des travaux du premier Sommet africain sur les hépatites virales qui se déroule les 19 et 20 janvier à Dakar.

Cependant, le Pr Mboup a précisé que, sans une mise à l’échelle dans le traitement, il y aura une projection de 50.000 décès liés au VHB au Sénégal entre 2015 et 2030. De l’avis du chercheur, un Programme global de santé publique pour les hépatites B, avec la prévention de la transmission mère-enfant, le dépistage et le traitement, pourrait aussi éviter 20.000 décès en 2030, avec surtout un retour d’investissement d’environ 2,5 FCfa pour 1 franc investi. Toutes ces projections font naître l’espoir au Sénégal et dans plusieurs pays africains où le taux de prévalence de cette maladie virale tourne autour de 11%.

En Afrique sub-saharienne, les hépatites virales B et C, d’après le Pr Mboup, touchent près de 100 millions d’individus sur une population de 936 millions d’habitants. « Ces infections sont contractées le plus souvent au cours de l’enfance ou à l’occasion des soins de santé et des pratiques traditionnelles évoluant vers la chronicité et exposant les sujets à un risque de cirrhose et de carcinome », a-t-il expliqué.

Infrastructures médicales

D’après le Pr Souleymane Mboup, le diagnostic et la prise en charge des hépatites virales restent complexes et beaucoup de pays n’ont pas de ressources humaines et les infrastructures médicales nécessaires pour assurer le traitement. Malheureusement, l’hépatite chronique due aux virus de l’hépatite B et C frappe un grand nombre d’individus entraînant une charge de morbidité et une mortalité élevée. « On estime qu’environ 240 millions de personnes ont une infection chronique de l’hépatite B et 150 millions pour l’hépatite C », a-t-il informé, révélant qu’environ 1 million de ces personnes infectées meurent chaque année des causes liées à l’hépatite virale. Il s’agit le plus souvent de maladies du foie dont le cancer hépatique.

Pour le directeur général de la Santé, Dr Pape Amadou Diack, le Sénégal s’est doté d’un Programme national de lutte contre les hépatites. Il a souligné que le Sommet de Dakar offre aux autorités sanitaires africaines une opportunité d’échanger sur le niveau de recherche, les politiques et programmes mis en place pour apporter une aide aux personnes infectées par cette maladie.

Le coprésident du Sommet africain, Danjuma Adda, est convaincu qu’il est possible d’éradiquer les hépatites virales en Afrique. Il suffit seulement aux autorités africaines de mobiliser leurs forces et ressources pour venir à bout de cette maladie.

Pr Souleymane Mboup traitement des hépatites c : une nouvelle génération d’antiviraux disponible

Le Pr Souleymane Mboup, coprésident du premier Sommet africain sur les hépatites virales, a révélé, hier, à Dakar, que la mise à disposition récente d’une nouvelle génération d’antiviraux d’action directe constitue une révolution dans le cadre du traitement des personnes porteuses du virus de l’hépatite C.

Ces antiviraux sont non seulement efficaces, mais présentent des données disponibles qui permettent d’espérer la guérison virologique de plus de 90% des malades après une cure de 12 semaines seulement, mais avec un coût de 84.000 dollars américains, soit 56.000 euros en Europe et 1.700 dollars en Egypte. Une bonne nouvelle, selon le Pr Mboup, car les Africains pourront se traiter en déboursant 1% du montant que les Américains paient pour se soigner.

Une information confirmée par Graeme Robertson, chargé de l’accès aux médicaments de Gilead en Afrique. Il a annoncé que des licences de fabrication des génériques contre le virus des hépatites virales seront livrées aux pays indiens pour permettre à tous les pays de disposer des médicaments. Pour le moment, l’Afrique n’en dispose pas encore. « Cependant la recherche dans ce domaine se poursuit », a assuré le Pr Souleymane Mboup.

Eugène KALY

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