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Revue de presse de santé tropicale

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Myome, une maladie méconnue et gênante pour les femmes

Sud Quotidien | Sénégal | 01/02/2016 | Lire l'article original

Le myome est une maladie qui se manifeste par des tumeurs bénignes du tissu musculaire. La plupart du temps, ils ne se manifestent par aucun symptôme visible. Ce qui fait que des femmes auraient des fibromes utérins sans le savoir. Mais lorsqu’ils commencent à se caractériser par des règles très abondantes, et à devenir handicapants plusieurs jours, à chaque cycle, seuls des traitements lourds sont possibles pour l’éradiquer.

Pour le docteur Cheikh Atab Badji, gynécologue obstétricien, même si à partir de 35 ans, la probabilité d’avoir des myomes utérins augmente fortement, il est à noter que certaines femmes font leur fibrome à 25 et même à 23 ans. Mais comment les reconnaitre ? Comment se développe une telle maladie qui prend de plus en plus d’ampleur ? Est–elle connue des sénégalaises ? Et comment faire pour l’éviter ? Réponses dans ce dossier que Sud Quotidien propose à ses lecteurs.

Le myome se présente sous forme de nodosités et surviennent à différents endroits de la paroi-utérine et rarement dans le col de l’utérus. Il est provoqué par la prolifération des cellules musculaires recouvrant l’utérus. La paroi-musculaire de l’utérus, appelée myomètre, permet les contractions de l’utérus au moment de l’accouchement. Le terme myome est en pratique synonyme de fibrome.

Au Sénégal, selon des femmes atteintes de myome, on peut ne pas se rendre compte que l’on vit avec la maladie. « Tout au début, on ne sent pas la maladie parce qu’elle ne manifeste aucune douleur. Avec beaucoup de chance, on sent rend compte que lors des consultations gynécologiques », laisse entendre Marième Diagne, une habitante du quartier Ben Tally.

Selon cette dernière, elle a été opérée à deux reprises de myomes. Toutefois, confie-t-elle, « la première a été très douloureuse. J’avais du mal à me tenir debout, mais la seconde, en revanche, je n’ai pas beaucoup souffert. »

Pour Diénaba Diallo, la maladie est très ennuyeuse et très coûteuse. Elle indispose la personne. « J’avais toujours des maux de ventre, des règles douloureuses et irrégulières. Je suis allée en consultation chez un gynécologue et c’est après examen que j’ai su que j’avais le myome », a-t-elle déclaré.

Le myome selon ces dames peut être logé dans l’utérus, l’endroit où doit se faire l’ovulation. Ce qui empêche du coup, la formation d’une grossesse.

Cependant, il peut se situer un peu à l’écart et gêner l’évolution d’une grossesse pour après provoquer une fausse couche. « Pour mon cas, sans l’opération, je ne pouvais pas prétendre avoir un enfant, parce que le myome s’était déjà installé dans l’utérus et avait commencé à se développer en se substituant à un fœtus », a souligné Marième Diagne.

Ce qui n’était pas le cas pour Diènaba Diallo qui avait des saignements, des douleurs abdominales entre autres. « Quand le myome a atteint une certaine taille, il devient gênant. Même s’il y a une grossesse ce dernier peut se terminer par une fausse couche avec des saignements répétés. Je l’ai vécue, mais j’avoue que les femmes qui vivent avec, souffrent énormément. Elles sont stressées par la peur de ne plus concevoir ou de revivre l’expérience », a-t-elle fait remarquer.

Une maladie, presque méconnue

Aujourd’hui, le myome reste méconnu des femmes sénégalaises qui payent le lourd tribut de cette maladie. Pour plusieurs femmes en âge de procréer, le myome ne signifie pas grand-chose. Elles connaissent ou plus entendent parler de fibrome. Une autre maladie similaire ou presque de la même famille. Et pourtant cette maladie continue de faire des ravages. Pour Safiétou Sarr : « je ne connais pas la maladie et je n’ai jamais entendu parler. » Et de se demander : « si c’est grave et comment se manifeste-t- elle, alors ? ».
Même son de cloche chez Adama Diagne : « j’avoue que je ne connais pas cette maladie. En revanche, le fibrome oui, j’en ai entendu parler ».

Comment se manifeste le myome ?

Selon les spécialistes de la santé, un myome se forme à partir de cellules, qui ne se divisent plus correctement. Ces cellules commencent alors à se multiplier excessivement. La croissance du myome dépend de la fonction des ovaires ; les enfants et les femmes ménopausées ne présentent pas de (nouveaux) myomes. Les causes peuvent être multiples. Même si certaines personnes interrogées soutiennent, qu’il peut être dû à une grossesse ou une vie sexuelle tardive, il n’en demeure pas moins que d’autres facteurs sont aussi à l’origine. « Au début, mon gynécologue m’a dit que c’est par rapport à mon âge avancé. Au fait, que je n’avais pas encore procréé alors je m’approchais des 40 ans », a soutenu Mariéme Diagne. Pour les médecins, les causes peuvent être dues à des troubles hormonaux à savoir l’augmentation du taux d’œstrogènes sans oublier la prédominance familiale qui laisse penser à des causes génétiques.

Docteur Cheikh Atab Badji, gynécologue obstétricien : « c’est plutôt un problème de maternité »

Pour le gynécologue, docteur Cheikh Atab Badji, le fibrome n’est pas lié à un problème d’absence de relations sexuelles mais plutôt de maternité. Selon lui, il est important de lever cet amalgame car, qu’une personne peut avoir une vie sexuelle très dense et développer le fibrome. Pour prévenir cette maladie, docteur Badji exhorte les femmes à faire des suivis gynécologiques réguliers, ne serait-ce qu’une fois dans l’année.

Qu’est ce qui provoque la maladie de myome chez les femmes ?

On ne peut pas le dire de matière précise avec l’état de la science comme du reste de beaucoup de maladies, car ici, la cause n’est pas cernée. Mais toujours est-il qu’il y a des hypothèses comme un dérèglement hormonal. Il y a un autre facteur qu’on constate : le long célibat qui constitue un facteur qui prédispose à ça. L’utérus qui a longtemps chômé, a tendance à faire ces fibromes. Le jargon qu’on utilise, un utérus qui ne fait pas d’enfants, fait des fibromes.
Pas le long célibat mais, avec son corolaire de non maternité. C’est vrai que dans nos sociétés, un célibat peut rimer à ça, mais ce n’est pas toujours le cas. Le facteur qu’il faut incriminer surtout, c’est le long moment de non maternité à savoir la femme qui reste longtemps sans faire d’enfants.

Est-ce à dire que les femmes doivent avoir des relations sexuelles pour parer à une telle maladie ?

Il y a un point d’amalgame a levé. Ce n’est pas lié à un problème d’absence de relations sexuelles mais plutôt de maternité. La femme peut avoir une vie sexuelle intense et se retrouvait avec des fibromes. C’est parce que cette femme ne fait pas d’enfants pour des raisons X ou ne peut pas en faire qui peut amener à avoir le fibrome.
Donc, c’est cette absence de non maternité, de non grossesse qui est considérée comme facteur d’exposition et non l’absence d’activité sexuelle.

Quelle est la tranche d’âge, la plus exposée pour développer un fibrome ?

En général, ce qui est classé, c’est que le fibrome est rencontré chez les femmes âgées de 35 ans surtout 40 ans environ. Pour cette tranche d’âge, on rencontre très souvent dans notre pratique quotidienne, le maximum de cas de fibromes mais exceptionnellement, il y a de jeunes femmes qui font leur fibrome à 25 ans et même à 23 ans. Mais en général, on le découvre à partir de 35 ans.

Est-ce une maladie héréditaire ? L’alimentation encourage-t-elle, le développement de fibrome ?

Pour le premier cas, on ne peut pas être formel d’autant plus ce n’est pas vérifié. Tout ce qu’on peut dire en matière d’alimentation ne peut être que spéculation car, en ma connaissance je n’ai aucune étude qui me permet de dire que telle chose peut provoquer ça. Toutefois, pour la note héréditaire, on constate parfois que certaines familles font plus facilement leur fibrome que d’autres. Cette hypothèse peut être évoquée.

Au Sénégal, existe-t-il des chiffres ?

Le gros problème, c’est l’absence de chiffres et c’est important que des types de cette envergure fassent l’objet d’une étude nationale pour que l’on ait un suivi beaucoup plus régulier. Il ne s’agit pas seulement du fibrome. Ce sont les questions de santé en général et pour beaucoup de pathologies, on n’a pas des chiffres exacts. Et c’est dommage et ça fait partie des insuffisances du système. Les quelques rares chiffres qu’on a sur la question, ce sont souvent des chiffres hospitaliers à l’occasion d’une thèse. Mais toujours est-il que ces chiffres peuvent ne pas être représentatifs à échelle national.

Comment l’éviter le fibrome ?

Je pense pour pouvoir l’éviter, il faut savoir ce qui en est l’origine. Je pense que la meilleure attitude, qu’il faut avoir chez la femme, c’est de faire un suivi gynécologue régulier par l’échographie car ça permet de voir s’il y a un fibrome et voir quelle attitude adoptée.

En parlant de complication, à quoi peut-on s’attendre ?

Il faut éviter que ces corps étrangers colonisent l’utérus. Si c’est le cas, ce qui va se passer c’est que l’utérus, qui a pour vocation de faire des enfants, ne pourra plus le faire car, toute grossesse sera expulsée avec des avortements à répétition.
Quand la grossesse dépasse cette phase et quand elle va entrer dans la période de prématurité, elle est toujours menacée. Deuxième risque, la femme peut donner naissance à des prématurés. L’autre risque à l’accouchement, c’est qu’un fibrome peut se situer juste à l’entrée de l’utérus, conséquence, il peut gêner la sortie de l’enfant, accouchement difficile et aboutir par une césarienne. Et après l’accouchement le gros problème, c’est que l’utérus a des problèmes pour se rétracter et c’est une phase qui est nécessaire car, elle permet aux saignements de s’estomper. Et si ce n’est pas le cas, cette femme peut saigner et être dans une situation de ce qu’on pourrait appeler une hémorragie de la délivrance, qui fait partie de la première cause de mortalité maternelle dans le monde. La sanction peut être même assez lourde et dans certains cas, on serait obligé d’enlever l’utérus pour pouvoir sauver la femme.

Quels messages lancez-vous aux femmes ?

Qu’elles soient vigilantes, suivies régulièrement. De temps à temps faire des échographies. Quand on vous dit que vous avez de petit fibrome, en suivre l’évolution. Et quand on vous parle de grand, de grâce, il vaut mieux l’enlever. Il n’y a pas d’autre solution.
Pour le traitement traditionnel, je demande aux femmes d’être extrêmement vigilantes car, s’il y a quelqu’un qui est capable de régler certains gros fibromes à travers les portions, je crois il n’a qu’à appelé la communauté scientifique et le faire publiquement. Car, la majorité des femmes qui le font, arrivent à l’hôpital, à une phase critique, de la maladie.

Denise ZAROUR MEDANG

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