Le Sénégal a célébré hier, jeudi 4 février, la journée mondiale du cancer dans la plus grande sobriété au Service National de l’Education et l’Information Pour la Santé (SNEIPS). Les enfants restent les plus touchés par la maladie avec 800 nouveaux cas chaque année et 7000 chez les adultes. Un chiffre alarmant qui a amené les acteurs à lancer une campagne pour améliorer les conditions des populations par la sensibilisation, la mise en place d’infrastructures, entre autres. Dans l’immédiat, ils ont ainsi décidé de combattre la maladie en s’attaquant au tabac qui est le premier facteur de risque.

Le cancer reste l’une des causes les plus fréquentes de morbidité et de mortalité dans le monde. Selon l’organisation mondiale de la santé, le Sénégal enregistre chaque année, environ 7000 nouveaux cas de cancer chez les adultes et près de 800 nouveaux cas chez les enfants. Cependant le directeur de la santé, Papa Amadou Diack a souligné que la prévalence reste toujours méconnue, même si l’on dispose de données parcellaires essentiellement hospitalières. Des propos tenus hier, jeudi, lors de la célébration de la journée mondiale du cancer à Dakar. Pour ce dernier, depuis 2010, il a été mis en place le registre national des tumeurs en phase de généralisation. Un instrument qui lui permet d’avancer : « en 2010, 1697 cas de cancer ont été enregistrés essentiellement dans les Eps de niveau 3 de Dakar. Et que tous les types de cancer se rencontrent au Sénégal. Selon Globocan, le nombre de nouveaux cas de cancer attendus est de 6 800 chaque année », a soutenu le Docteur Diack.

Les enfants les plus touchés

Les enfants paient le lourd tribut pour le cancer. Au Sénégal selon le directeur de la santé, les cancers de l’enfant sont caractérisés par une forte mortalité surtout dans les pays émergents. Et le docteur Fatima Guénoune de la ligue sénégalaise de lutte contre le cancer d’ajouter : « chaque année, nous avons environ 800 nouveaux cas chez les enfants. Et ce sont des cancers qu’on ne peut pas prévenir, qui sont innés très souvent. Cependant, la chance que ces derniers ont, c’est qu’ils disposent du traitement gratuitement ». Du côté du ministère de la santé et de l’action sociale, le Dr Diack a avancé que des progrès dans la croisade contre la maladie ont été faits pour soulager la souffrance des malades. Ainsi en pédiatrie, la création d’une unité d’oncologie pédiatrique à l’hôpital Aristide Le Dantec a été formalisée en 2000. « Nous avons noté en 2013, 215 enfants atteints d’un cancer qui ont pu être pris en charge dans cette unité. Les résultats se sont avérés très encourageants avec des taux de survie allant de 51% à 74% pour certains cancers, ce qui montre la faisabilité de la prise en charge » a-t-il fait remarquer. Sans oublier l’entrée de la vaccination des filles contre l’infection par le papilloma virus pour prévenir le cancer du col de l’utérus ainsi que la mise à disposition des malades des anticancéreux à moindre coût.

« Je le peux. Nous le pouvons. »

Le tabac considéré comme le premier facteur de risque du cancer, reste le point sensible pour aller en croisade contre le cancer. Le thème « je le peux. Nous le pouvons. » a été retenu pour cette célébration de la journée du cancer au Sénégal. Les acteurs vont poursuivre la sensibilisation, le plaidoyer pour une application de la loi anti tabac. Selon le Dr Diack, son département appuiera cette campagne qui s’étend sur une durée de trois ans à compter d’hier. « Le thème choisi par notre pays trouve alors tout son sens, car sensibiliser davantage sur le rôle néfaste du tabac est une œuvre de salut public. » Le représentant de l’Oms, pour sa part a déclaré que « ce thème découle de la nécessité impérieuse de poursuivre le travail de sensibilisation et d’intensifier nos efforts collectifs et individuels de prévention et de lutte contre le cancer ». A cet effet, il a lancé un appel à l’endroit des gouvernants afin qu’ « ils intensifient leurs efforts en prenant des mesures concrètes pour réduire les décès prématurés et pour améliorer la qualité de vie ainsi que le taux de survie des patients ».

Le professeur Kassé sur les conséquences du tabac : un désastre pour l’homme

Pour le professeur Abdou Aziz Kassé, président de la Lisca, le cancer constitue l’une des premières conséquences du Tabac. D’ailleurs, les experts avancent que 30% des cancers sont liés au tabac allant du doigt qui tient la cigarette ou la pipe jusqu’au urine. A en croire le professeur Kassé qui s’exprimait sur les ondes de Sud Fm, toutes les parties traversées par la fumée peuvent faire l’objet d’un cancer à savoir les mains, les lèvres, la cavité buccale, la gorge, l’œsophage, les poumons entre autres. Toutefois le professeur a estimé que s’il ne s’agissait que de ces parties touchées, cela pouvait s’avérer moins grave. Cependant le tabac peut aller plus loin. Car la personne exposée à la fumée peut aussi développer des cancers de la vessie à cause des résidus qui circulent sur tout le corps. Et les femmes peuvent aussi développer le cancer du col de l’utérus.

Denise ZAROUR MEDANG

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