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Le soleil | Sénégal | 06/02/2016 | Lire l'article original
Logé au service psychiatrie de l’hôpital de Fann, le Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar (Cepiad) a pris en charge 425 patients durant sa première année. Ces consommateurs de drogues y bénéficient d’un paquet de soins complet. Inauguré en décembre 2014, les activités du Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar (Cepiad) ont démarré en février 2015. Cette structure qui facilite l’accès aux soins des consommateurs de drogues injectables fête ainsi son premier anniversaire. Une occasion saisie pour tirer le bilan de la première année d’activités.
Face aux journalistes, Dr Ibrahima Ndiaye, addictologue et coordonnateur adjoint du Cepiad, a révélé que 425 patients ou consommateurs de drogues sont suivis dans ledit centre. Cette prise en charge concerne, entre autres, une consultation, un suivi addictologique, un accompagnement psychothérapeutique du patient, souligne-t-il. A ce paquet de soins, il faut ajouter la prise en charge des infections liées au Vih, à la tuberculeuse et aux maladies buccodentaires. « Nous faisons une prise en charge globale, parce que notre objectif est de satisfaire le patient», a expliqué le coordonnateur adjoint du Cepiad.
Le spécialiste a informé, dans la même lancée, que sur 425 patients suivis et traités dans le centre, 70% consomment de l’héroïne et 30% d’autres types de drogues, en particulier la cocaïne, le tabac et l’alcool. Selon lui, le taux de perdus de vue est faible. Parmi eux, cinq abandons ont été enregistrés, quatre patients ont voyagé et deux emprisonnés.
Sur les 425 patients, les 111 se présentent chaque jour au centre pour bénéficier d’un traitement à base de méthadone. Ce produit pharmaceutique sous forme de sirop permet aux patients de ne plus recourir à l’héroïne qui peut le mettre dans un état d’ivresse et d’inconscience. « Avec la méthadone, le patient peut vaquer à ses occupations et même penser à faire une activité professionnelle pour subvenir aux besoins de sa famille », a soutenu Dr Ibrahima Ndiaye. Quant aux 314 restants, ils viennent au Cepiad sur rendez-vous.
Le Dr Karim Diop de l’ONG Esther (Ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau) s’est félicité de la mise en place du Cepiad qui, en un an, a permis de changer la vie de beaucoup de Sénégalais. Lesquels avaient perdu espoir à cause de la drogue.
La seule inquiétude des responsables du Cepiad est que peu de femmes fréquentent cette structure. De l’avis du Dr Ibrahima Ndiaye, sur les 425 patients, seuls 10% sont femmes. « Pourtant Dieu sait qu’à Dakar nous avons beaucoup de femmes qui souffrent de la consommation de drogue. Ces dernières ont besoin de l’aide du centre », a signifié Dr Ndiaye qui a aussi déploré le manque de personnel. « L’Etat doit renforcer nos moyens, parce que la demande et les attentes sont fortes, car la drogue, en plus d’être un problème de santé publique, est un problème de société », a-t-il lancé.
Dr Karim Diop a reconnu que les moyens financiers ont été mis à la disposition du centre, mais ils sont encore insuffisants. Certainement que la journée portes ouvertes de ce samedi permettra au Cepiad de se faire connaître davantage du public.
Eugène KALY
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