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Le soleil | Sénégal | 05/02/2016 | Lire l'article original
Les cancers font des ravages dans le continent africain où sont enregistrés 715.000 nouveaux cas de cancer et 54. 000 décès, selon des statistiques datant de 2008. Au Sénégal, ce sont 6.800 nouveaux cas qui sont attendus tous les ans. Au Sénégal, la prévalence exacte du cancer n’est pas encore connue. Cependant, le directeur général de la Santé, Dr Papa Amadou Diack, a affirmé que notre pays dispose de données parcellaires essentiellement hospitalières.
Selon lui, depuis 2010, il a été mis en place un registre national des tumeurs. Il devrait permettre de connaître l’incidence réelle des cancers au Sénégal. En attendant, Globocan, un cabinet spécialisé dans la collecte des données sanitaires, donne déjà quelques chiffres : 6.800 nouveaux cas de cancer sont attendus chaque année au Sénégal.
En Afrique, d’après le représentant-résident de l’Oms au Sénégal, Dr Deo Nshimirimana, environ 715.000 nouveaux cas de cancer et 54. 000 décès dus à cette maladie ont été enregistrés en 2008. « Ces chiffres devraient doubler dans les 20 prochaines années à cause du vieillissement de la population », a fait savoir Dr Nshimirimana. A cela s’ajoutent les comportements à risque tels que la mauvaise alimentation, le manque d’exercice physique, le tabagisme, l’usage nocif de l’alcool, le stress, entre autres facteurs de risques qui augmentent les chances de développer des cancers.
Le représentant de l’Oms a invité chaque individu à s’engager dans la prévention. S’adressant aux gouvernements africains, Dr Deo Nshimirimana leur a demandé d’intensifier leurs efforts en prenant des mesures concrètes pour réduire le nombre de cas de cancers, mais surtout des décès prématurés dus aux cancers. Le Sénégal est sur cette voie, selon le directeur général de la santé. Car notre pays met de plus en plus l’accent sur la prévention du cancer des enfants.
C’est ainsi que la prise en charge du cancer chez les enfants a été formalisée en 2000 par la création de l’Unité d’oncologie pédiatrique à l’hôpital Aristide Le Dantec.
Dr Diack a informé qu’en 2013, environ 215 enfants atteints d’un cancer ont pu être pris en charge dans cette unité pédiatrique. « Les résultats très encourageants, avec des taux de survie allant de 51% à 74% pour certains cancers, montrent la faisabilité de la prise en charge », s’est-il félicité. En plus, le Sénégal s’est engagé dans la prévention du cancer de col de l’utérus par la vaccination des filles contre l’infection à Papilloma virus humain, responsable de ce type de cancer. De l’avis du Dr Diack, après la phase pilote dans les districts de Dakar ouest et de Mékhé, le passage à l’échelle est en train de s’organiser.
La présidente de la Ligue sénégalaise contre le cancer, Dr Fatoumata Gnénoune, a évoqué l’initiative dénommée « Octobre rose » à travers laquelle plusieurs femmes bénéficient de la mammographie à des prix abordables.
Le directeur général de la Santé a profité de la Journée mondiale contre le cancer pour lancer la campagne « Nous pouvons….Je peux ». Ces activités de sensibilisation et de plaidoyer en faveur des maladies liées aux cancers vont durer trois ans.
Pr Nafissatou Oumar Toure, chef du service pneumologie de Fann : « 9 patients sur 10 atteints de cancer du poumon sont des fumeurs »
Le tabagisme est en tête des facteurs de risque favorisant la survenue des maladies liées aux cancers. En animant une conférence, hier à Dakar, le chef du Service Pneumologie de l’hôpital de Fann, Pr Nafissatou Oumar Touré, a informé que 9 patients sur 10 atteints de cancer du poumon sont des fumeurs.
La Journée mondiale de lutte contre le cancer, célébrée ce 4 février, a permis au chef du Service Pneumologie de l’hôpital de Fann, d’animer une conférence sur le thème « Cancer et tabac ». Le Pr Nafissatou Oumar Touré a essayé d’établir la relation négative entre tabac et cancer. Elle a justifié cela par le fait que le tabac reste le premier facteur de risque favorisant la survenue des cancers, notamment celui du poumon. « Une corrélation qui a été faite depuis plusieurs décennies », a-t-elle affirmé. Elle a ajouté que plusieurs études ont révélé que 9 patients sur 10 atteints d’un cancer du poumon sont des fumeurs. « Pis 70% des décès liés au cancer du poumon sont dus au tabac », a soutenu Mme Touré, rappelant que les méfaits du tabac sont les pourvoyeurs des cancers. Selon elle, des organes comme « la bouche, la gorge, le tube digestif, le rein, la vessie, la peau etc. » peuvent être affectés à cause de la cigarette.
Le Pr Nafissatou Oumar Touré a aussi pointé du doigt le tabagisme passif, soulignant que le fumeur passif inhale la fumée de la cigarette rejetée et qui contient des substances nocives. « Ce dernier a certes moins de risque de faire un cancer. Cependant, il y a un risque plus élevé pour lui de faire un cancer que celui qui ne vit pas avec un fumeur, parce que 1% à 2% des cancers sont dus à un tabagisme passif. C’est énorme ! », a-t-elle alerté.
Pour la pneumologue, il est temps d’agir sur le tabagisme passif pour préserver les populations qui ne fument pas des maladies liées aux cancers. Surtout que le taux de guérison est très faible dans les structures de santé, parce que 97% des malades viennent à un stade avancé. La spécialiste a invité les Sénégalais à avoir la culture de se faire consulter tôt, car un diagnostic précoce permet de récupérer une personne atteinte des maladies chroniques comme le cancer.
E. KALY
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