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Sud Quotidien | Sénégal | 19/02/2016 | Lire l'article original
Au Service de neurologie du CHU de Fann, il n’existe en tout et pour tout que 60 lits pour les 14 millions d’habitants que compte notre pays. Le déficit en spécialistes est criard alors qu’un malade sur trois est sujet à un AVC. Pis, les 2/3 des malades hospitalisés meurent si l’on fait le décompte chaque année dans le service spécialisé de cet hôpital. Le constat alarmant de ce mal qui décime de plus en plus les populations a été soulevé par le Pr Moustapha Ndiaye, lors d’un face à face avec la presse hier, jeudi 18 février, en prélude aux journées médicales de la Société sénégalaise de neurologie prévues les jeudi 25 et vendredi 26 février prochains à l’UCAD.
Premier motif d’hospitalisation, première cause de mortalité au service de neurologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de FANN. Mais ce qui est le plus inquiétant, c’est que les Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) sont devenus plus fréquents et ne cessent de décimer les populations en touchant de plus en plus les jeunes. Certaines incertitudes planent par ailleurs sur cette pathologie qui font que les traitements actuels ont des limites. En dressant hier, jeudi 18 février, l’état des lieux de ce nouveau fléau des temps modernes, en prélude aux journées médicales de la Société sénégalaise de neurologie prévues les jeudi 25 et vendredi 26 février prochains, le Professeur Moustapha Ndiaye a dévoilé toutes ses facettes.
Cette affection constitue donc un gros problème de santé publique dans un pays comme le Sénégal qui ne dispose en tout et pour tout qu’un seul Centre de service de neurologie au CHU de Fann avec moins de 60 lits pour une population de 14 millions d’âmes. Revenant sur les facteurs en amont qui sont à la base de cette pathologie, en l’occurrence l’hypertension artérielle, le diabète, le sédentarisme ou manque d’activité physique, le spécialiste entouré de ces collègues médecins s’est également interrogé sur le mode alimentaire qui fera l’objet de communication lors de ces premières journées auxquelles sont invités une dizaine de pays d’Afrique et d’Europe. Il s’agit en outre pour ce clinicien de sensibiliser les autorités et les populations sur les mesures préventives à prendre en vue de réduire l’ampleur du mal. Il s’agit d’inviter les citoyens sénégalais à un régime alimentaire moins salé, moins sucré, et à pratiquer le sport. Le seul spécialiste en neuro pédiatrie du pays a déploré le taux de guérison faible des malades dont les 2/3 meurent. « Très peu de malades récupèrent suite aux AVC et la grande majorité survivent avec des handicaps moteurs ou intellectuels qui impactent négativement sur le restant de leur vie. »
Et le Pr Ndiaye de hausser ensuite le ton face au péril des sujets jeunes âgés de 30 à 40 ans et qui sont de plus en plus touchés. Idem pour les enfants victimes de drépanocytose et qui pouvaient être épargnés s’ils étaient suivis plus tôt.
En somme, toute une kyrielle de facteurs bloquants parmi lesquels les évacuations tardives qui se font par taxi ou quelques fois par le SAMU dans la région de Dakar.
Prévues les 25 et 26 février prochains, les journées médicales qui auront pour cadre l’UCAD permettront de passer au peigne fin cette tueuse silencieuse qui ne dispose pas encore au Sénégal de statistiques fiables hormis le centre de Fann. Les autres malades nombreux décèdent dans les régions sans faire l’objet d’un enregistrement spécifique qui permettrait aujourd’hui de se faire une idée plus précise sur l’ampleur du mal.
Cheikh Tidiane MBENGUE
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