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Le quotidien | Sénégal | 10/03/2016 | Lire l'article original
Au moment où le monde célèbre la femme, à Thiès, la deuxième phase du Projet de Renforcement des Soins de la Santé Maternelle et Néonatale (PRESSMN) a été lancée. Il s’agit, selon Professeur Marianne Guèye Bâ, d’un projet qui vise à renforcer et à améliorer les soins de santé de la mère et du nouveau-né mais également la promotion d’un modèle de soins plus humanisés à l’accouchement. Lequel modèle, explique le professeur à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie à l’Ucad, englobe un ensemble de conditions pour améliorer la qualité des services dans nos structures de soins et qui donnent à la femme enceinte mais également à l’accouché, un environnement de quiétude et de sécurité pour que l’accouchement devienne un événement heureux.
Mme Bâ de poursuivre pour dire que ces soins humanisés englobent l’accouchement à style libre qui est une composante de l’accouchement normal et qui permet à la femme de prendre des positions adaptées à la logique physiologique mais aussi des positions qui lui donnent du confort afin qu’elle puisse accoucher sans aucune complication. Il s’agit, de l’avis du chef de la division de la Santé de la mère et du nouveau-né au sein de la Direction de la santé de la reproduction et du suivi de l’enfant au niveau du ministère de la Santé et de l’action sociale, d’une médecine basée sur la preuve scientifique. « Il faut l’utilisation rigoureuse et judicieuse des données scientifiques mais également des pratiques pour une bonne prise en charge des femmes dans les structures de soins », dit-elle.
En effet, au Sénégal, le taux de mortalité maternelle et néonatale reste élevé. Selon un document remis à la presse lors de la cérémonie officielle de lancement du Pressmn, le taux est de 392 décès pour 100 mille naissances vivantes. Soit 29 pour 1000. C’est pourquoi, estime Mme Bâ, la lutte pour la baisse de ces indicateurs constitue l’une des priorités du Gouvernement du Sénégal. Ainsi le ministère de la Santé et de l’action sociale, en collaboration avec la coopération japonaise (Jica), a mis en œuvre le Pressmn dont la première phase avait été déroulée dans les régions de Tambacounda et de Kédougou de janvier 2009 à décembre 2011. Ce projet, d’une durée de quatre ans, a pour objectif de promouvoir un modèle de soins maternels et néonatals plus humanisés, basés sur les bonnes pratiques recommandées par l’Oms et les politiques, normes et protocoles en matière de santé de la reproduction.
Pour la deuxième phase, c’est au tour des régions de Thiès, Kaffrine et Kaolack d’être enrôlées. Ainsi et devant les autorités administratives et sanitaires de la cité du Rail, le Professeur Marianne Guèye Bâ fera savoir qu’une unité-pilote a été choisie à Thiès. « C’est le district sanitaire de Thiès qui englobe un centre de santé et trois postes de santé donc quatre structures sanitaires où nous allons mettre en place des équipements pour l’accouchement humanisé, mais également l’accouchement sur tatami, il y aura aussi des balançoires pour permettre à la femme d’être dans un environnement favorable. » Pour sa part, Mme Françoise Thiaw, chargée de Programme santé à la Jica, d’estimer que « le Pressmn progresse de manière très significative grâce à l’engagement et aux efforts fournis par la Direction de la santé et de la reproduction, du suivi de l’enfant ainsi que l’assistance sans faille des membres du projet. Mais aussi et surtout, la motivation et le dévouement de toutes les régions qui ont été déjà enrôlées ». Elle ajoute : « Les niveaux d’appropriation sont très appréciables. Les manuels et guides élaborés permettent au ministère de la Santé de mener son action de renforcement des capacités sur tout le territoire national et nombreux sont les partenaires au développement qui soutiennent la vulgarisation au niveau national. »
Parallèlement aux activités du Pressmn, la Jica, de l’avis de Mme Thiaw, appuie la formation d’enseignants des écoles d’infirmiers, de sages-femmes de la sous-région à travers un programme dédié à l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Sociale (ENDSS). Et pour mieux appuyer les efforts de l’Etat du Sénégal, le Japon, renseigne la chargée de Programme santé à la Jica, a décidé de construire un Centre d’application pour la mère et pour l’enfant au sein de l’ENDSS pour renforcer la formation initiale et continue du personnel paramédical, notamment les infirmiers et les sages-femmes qui assurent dans la plupart des cas les services de santé de la mère et de l’enfant. De l’avis de Françoise Thiaw, ce centre réalisera le modèle de soins humanisés que le Pressmn a développé et assurera un continuum des soins de santé de la mère et de l’enfant de la période de la grossesse à celle d’après l’accouchement. Elle conclut pour dire que « le Pressmn traduit l’intérêt que les gouvernements japonais et sénégalais accordent à la politique de la santé de la mère et de l’enfant ». Aussi « la Jica profite de cette occasion pour réitérer son engagement dans la promotion des bonnes pratiques de soins pendant l’accouchement et exhorte les acteurs concernés à s’impliquer davantage dans la mise en œuvre du projet pour sa réussite ».
Ndèye Fatou NIANG
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