« Les blocs opératoires sont vides » : Jean Bahebeck, chirurgien orthopédiste

La situation est alarmante dans notre pays au sujet des conditions de travail des professionnels de la santé que nous sommes. Nos blocs opératoires sont vides parfois pour opérer un malade, nous sommes obligés d'acheter notre propre matériel. L'argent que l'Etat met pour améliorer le plateau technique dans certaines formations sanitaires est détourné par quelques gestionnaires véreux.

Mais la situation se complique parce qu'on nous empêche déjà d'opérer des malades avec notre propre matériel que nous achetons parfois. J'ai déjà dénoncé à plusieurs reprises, les conditions dans lesquelles nous travaillons, mais cela n'émeut pas nos dirigeants qui ont la responsabilité d'équiper les blocs opératoires. Plusieurs Camerounais meurent pour la simple raison que nos plateaux techniques ne sont pas équipés. Notre pays a atteint un niveau de déliquescence très déplorable.

« La mise à jour du plateau technique » : Sylvain Nga Onana, syndicaliste du secteur de la santé

Nous travaillons dans les conditions essentielles c'est-à-dire celles des pays sous développés comme le Cameroun. Les autorités essaient de faire ce qu'elle s peuvent pour équiper nos plateaux techniques. Je pense qu'il y a le matériel adéquat pour la prise en charge des patients dans nos formations sanitaires. En tant que syndicaliste, nous avons exigé la mise à jour du plateau technique en termes de spécialistes et en termes de matériel dans nos formations. Cette doléance a été adressée aux autorités en charge du secteur de la santé au Cameroun. Il faut que les inspecteurs chargés d'examiner les conditions de travail dans nos formations sanitaires fassent normalement leur travail.

« Changer le système » : Jean Marie, retraité

Pour avoir vécu particulièrement cette scène parce que j'assistais mon cousin hospitalisé à la cardiologie, j'ai une mauvaise vision de cette affaire. C'est de trop. Dernièrement, on a vécu une situation pareille avec ce médecin qu'on a négligé et elle est morte. S'ils ont pu négliger leur confrère, combien de fois une citoyenne lambda. Ce n'est pas possible. Où va-t-on dans ce pays ? Ce pays ci est pourri. La responsabilité ici revient à tout le monde : docteur, infirmier...

Même le directeur de Laquintinie n'est pas efficace. Il y a trop de choses qui se passent à Laquintinie, mais il ne fait rien pour arranger la situation. Il faut revoir le problème de la condition sanitaire au Cameroun. Les gens meurent comme les mouches. Tu viens à l'hôpital, si tu n'as pas d'argent on ne te regarde pas. Il faut changer le système pour que les choses marchent.

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