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Walfadjri | Sénégal | 22/03/2016 | Lire l'article original
La tuberculose est une maladie qui continue de faire des ravages au Sénégal. Selon le coordonnateur du Programme National de lutte contre la Tuberculose (PNT) qui a fait face à la presse, ce week-end, au moins 9 mille nouveaux cas de tuberculose dont 300 décès au moins sont enregistrés, chaque année, au Sénégal.
Une morbidité et une mortalité très élevées qui font que la tuberculose demeure toujours un problème de santé publique que seuls une détection précoce des cas et un suivi régulier dans le traitement pourraient, néanmoins, aider à cerner, selon Dr Marie Sarr Diouf. Voilà pourquoi, la nouvelle stratégie des autorités étatiques à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose prévue le 24 mars prochain, consiste à neutraliser les sources infectieuses dans les milieux du sport et du transport. Ce qui permettra de réduire la transmission de la maladie dans la population. Il s’agit, en portant le flambeau de la prévention dans ces secteurs publics, suivant le thème de cette année : « s’unir pour mettre fin à la tuberculose », en collaboration avec le Conseil Exécutif du Transport Urbain de Dakar (CETUD), le Train bleu, les bus tata et Dakar Dem Dikk et le mouvement associatif, de promouvoir les mesures d’hygiène chez les conducteurs, les passagers et les occupants des différents stades et gares. Des comportements favorables à la lutte contre la maladie sont ainsi préconisés notamment : l’aération et l’ensoleillement des locaux à usage d’habitation ; la vaccination des enfants au Bcg à la naissance; se protéger la bouche avec un mouchoir en cas de toux ; ne pas cracher n’importe où en utilisant un crachoir...
Des efforts sont encore attendus du Programme dont le travail a permis d’atteindre au Sénégal un taux de détection des cas de 68 % sur un objectif de 70 % et un taux de succès dans le traitement de 88 % sur un objectif de 90 %. Pour Dr Marie Sarr Diouf, le nombre de cas de tuberculose et des décès qui y sont liés pourraient baisser si davantage les populations acceptaient de se faire dépister en vue d’être traitées sans frais payés au cas où le résultat serait positif. « Si la bataille de détection des cas est gagnée à Dakar, Thiès et Diourbel qui ont comme dénominateur commun la forte concentration humaine, probablement l’objectif de mettre fin à la tuberculose d’ici 2030 pourra être atteint au Sénégal », espère le Coordonnateur du Pnt. Dr Marie Sarr Diouf d’ajouter que « tant qu’il n’y aura pas une décentralisation économique dans les autres villes de sorte à éviter un entassement des populations à Dakar, il sera très difficile de vaincre la tuberculose ». Car, pour elle, au-delà des soins qui sont dispensés gratuitement dans les structures de santé, il y a nécessité d’agir aussi sur des déterminants sociaux. C’est ainsi qu’une invite a été faite aux autorités afin que la Couverture Maladie Universelle (CMU), les Bourses de sécurité familiale, entre autres, puissent prendre en compte l’aspect pauvreté qui caractérise les malades tuberculeux.
Alerte aux diabétiques
Il n’y a pas que le VIH/Sida qui est associé à la tuberculose, avec au Sénégal, une incidence relative de 6 à 10 % des cas de tuberculose. Une étude entamée en janvier dernier révèle que beaucoup de cas de tuberculose sont décelés chez les diabétiques. Une co-infection qui s’explique, selon Dr Marie Sarr, par le fait que les diabétiques sont des immunodéprimés donc exposés aux infections. Et ce, au même titre que les personnes malnutries, les alcooliques chroniques. Mais aussi les malades sous traitement corticoïdes et anticancéreux pendant longtemps. Chez ces personnes co-infectées particulièrement les personnes vivant avec le virus du sida (Pv/VIH), les diabétiques, il n’y a pas une symptomatologie très parlant, la toux étant discrète chez le malade. D’où, pour une bonne maîtrise de ces Co-infections, la proposition de test tuberculose-VIH/Sida ; Diabète-tuberculose est systématiquement. Toutefois, semble regretter Dr Sarr, « malgré une communication soutenue pour convaincre les malades à le faire, il y en a qui refusent ».
4 % des malades abandonnent le traitement
L’approche communautaire de la lutte contre la tuberculose est non négligeable. En attestent les résultats obtenus par 6 216 relais communautaires répartis dans 444 Organisations Communautaires de Base (OCB) entre 2012 et 2015. Durant cette période, 1 668 patients tuberculeux qui n’étaient pas irréguliers au traitement ont été relancés. A cela s’ajoutent 936 patients perdus de vue au traitement qui ont été retrouvés. Afin de rompre la chaine de transmission du bacille de Koch, 2 145 enfants ayant été en contact avec des patients tuberculeux ont été référés pour dépistage. Des efforts qui ont contribué depuis 2012 à faire baisser le taux d’abandon au traitement d’année en année passant de 25, puis 10 à 4 % actuellement, affirme Dr Sarr.
Abdoulaye SIDY
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