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Sud Quotidien | Sénégal | 23/04/2016 | Lire l'article original
C’est en pleine campagne de distribution de 8 200 000 Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Actions (MILDA) que le Sénégal commémorera cette année la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Sur ce piédestal, fort de ses acquis qui lui ont permis de faire basculer toute la zone nord dans le processus de pré-élimination, notre pays vise d’ici 2020, de réduire l’incidence du paludisme au moins à 75 % ainsi que la mortalité palustre tout en interrompant partout la transmission locale.
Tels sont les engagements du plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2016-2020. Cette forte ambition a été dévoilée lors du point de presse tenu hier vendredi au ministère de la Santé et de l’Action sociale en prélude à la Journée mondiale prévue le 25 avril.
Si en 2015 l’Afrique subsaharienne continue de payer le plus lourd tribut face au paludisme avec 88% des malades et 90% des décès, le Sénégal pourrait bientôt constituer l’exception si la forte accélération de l’endiguement de cette maladie atteignait tous ses objectifs d’ici 2020. Déjà, dans la croisade contre le paludisme, notre pays a enregistré une régression significative de plus de 50 % entre 2009 et 2015 avec une prévalence palustre qui est passée de 5, 9% à 1,2 %. Entre 2000 et 2015, grâce à la mise à l’échelle d’une intervention multiforme, l’incidence du paludisme a baissé de 37% et le taux de mortalité reculé de 60% pour toutes les tranches d’âge et de 65% chez les enfants de moins de 5 ans. Sur 492 253 cas enregistrés en 2015, seuls 526 morts ont été dénombrés. Ces performances qui ont mis le Sénégal en position de leader dans la sous-région sont le résultat d’un engagement politique constant dans la lutte contre le paludisme. Lors du point de presse tenu hier, tous les aspects de cette longue offensive ont été revisités.
Ainsi, depuis la mise en place du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) en 1995, chaque année selon les spécialistes a été marquée par une pousse plus hardie conduisant aujourd’hui à la couverture universelle tant dans le traitement que dans la prévention avec la distribution des moustiquaires à toute la population.
110 milliards CFA pour 4 ans
Le coordonnateur du PNLP, le Dr Mady Bâ, actionné en « chef de guerre » par le ministère de la Santé a de quoi engager désormais ses troupes vers la pré-élimination de ce mal d’ici 2020. Selon son adjoint qui a présenté les grands traits du plan national d’actions 2016 – 2020, un budget de plus de 110 milliards FCFA a été conçu pour arriver à éliminer cette maladie qui nous a valu plusieurs milliers de morts auparavant. Mais la réussite de cette initiative nécessite la mobilisation de tous: collectivités locales, communautés, partenaires et secteur privé. La disponibilité permanente des intrants à tous les niveaux et l’utilisation continue des Milda, font également le gage réussite de ce plan ambitieux qui semble même anticiper sur les objectifs impartis par l’OMS à l’Afrique.
« En collaborant avec les partenaires, l’OMS a élaboré la stratégie de lutte contre le paludisme en Afrique (2016-2030)...afin d’atteindre l’objectif d’une Afrique exempte de paludisme. Nous fournirons un appui aux pays de la sous région tout en coordonnant et en facilitant l’instauration d’une plateforme régionale de responsabilisation... ».
Ces propos du Dr Mady Bâ seront confortés par le message du Dr Matshidiso Moeti directrice de l’OMS lu par Khalifa Mbengue et qui trouve que beaucoup reste à faire pour concrétiser cette vision.
« Une Afrique sans paludisme est possible, à condition d’assurer une coordination solide et la mise en œuvre de stratégies et d’initiatives appropriées... », a indiqué la responsable de l’Organisation mondiale pour donner le ton à la célébration de cette année.
Ce défi, le Sénégal s’est positionné en leadership et le point de presse a permis à l’équipe du PNLP de retracer le long chemin parcouru dans cette croisade.
Les Dr Cissé et Mme Ouleye Beye ont, chiffres et graphiques à l’appui, démontré que la pré-élimination est bien engagée au Nord avec une forte tendance à la baisse est constatée au Sud.
Et qu’à l’horizon 2020, l’élimination du paludisme sera à notre portée. Quant à la sensibilisation le directeur du Sneips et le coordinateur de l’association des journalistes de la santé ont exprimé leur engagement à côté de tous les acteurs pour bouter le palu hors du territoire voire du continent.
Awa Marie Coll Seck au fonds mondial
Par ailleurs, suite au renouvellement du conseil d’administration du Fonds Mondial de lutte contre le paludisme, le sida et la tuberculose, Awa Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de l’Action sociale a été cooptée dans la nouvelle direction du principal bailleur mondial. Une nomination qui honore notre pays et confirme si besoin en est, de l’expertise du Pr Awa Marie Coll Seck qui avait fait de la lutte contre le paludisme son principal challenge. Une opportunité pour l’Afrique qui attend un regain de financement pour éliminer voir éradiquer ces maladies dans notre continent.
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