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Le soleil | Sénégal | 19/09/2016 | Lire l'article original
Evénement au Sénégal ! La fécondation in vitro, de simple théorie, est devenue une réalité au Sénégal grâce aux travaux de l’équipe dakaroise des gynécologues-obstétriciens Youssoupha Diallo et A. Diab El Hadi, annonce « Le Soleil » dans son édition du jeudi 07 janvier 1993. La fécondation in vitro en tant que procréation médicalement assistée soulève cependant bien des appréhensions du fait de certains interdits religieux frappant les manipulations génétiques, mais également à cause du vide juridique qui entoure encore la pratique de cette technique médicale de pointe.
On apprend que les travaux de l’équipe dakaroise entamés en 1989 sont actuellement en phase de conclusion ; une « prudence » du journal qui ne laisse toutefois pas de doute à propos de cette délivrance – c’est le cas de le dire – pour de nombreux couples qui souhaitent avoir des enfants. « La technique de Diab et Diallo semble être bien maîtrisée puisqu’au mois de mars dernier, on notait 14 naissance vivantes pour un ensemble de 81 couples qui avaient eu recours à cette méthode », informe « Le Soleil ». Le dossier réalisé par Jean Pires révèle que c’est une première en Afrique de l’ouest. Sur 17 grossesses attestées et confirmées, 9 ont donné 14 naissances vivantes. Deux grossesses étaient gémellaires (naissance de jumeaux), une autre avec des triplés et une autre avec des quadruplés. Sur l’ensemble des couples reçus par l’équipe des Dr Diab et Diallo, 13% venaient des pays de la sous-région (Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Nigéria et Togo) et la moyenne d’âge constatée tourne autour de 35 ans pour les femmes et 46 ans pour les hommes.
Depuis lors la bioéthique et l’évolution des mœurs à propos des dons d’organes ont posé les jalons d’un encadrement juridique. Mais à l’époque, comme le souligne Me Sady Ndiaye dans le journal, « les textes sont étonnamment muets ». Pour l’avocat, « il faut une attitude humaniste, accepter les procréations médicalement assistées lorsqu’il s’agit d’aider une personne désireuse d’avoir un enfant. Toutefois, il ne faudrait pas négliger le statut des personnes qui interviennent dans la chaîne de la conception ». Selon les textes sénégalais, la conception d’un enfant se situe entre les 180ème et 300ème jours avant la naissance. Ce délai légal pour la conception met en cause la paternité dès lors que le droit sénégalais considère qu’une personne décédée ne peut prétendre à la paternité. Or, les spermatozoïdes de l’homme décédé peuvent être utilisés en dehors du délai de 300 jours (maximum) requis de la conception à la naissance. La question dans ce cas est de savoir quand est-ce qu’il faut situer la date de la conception…
Pour le directeur adjoint de l’Institut islamique de Dakar, Mamadou Ndiaye, « il faut aider dans la mesure du possible les couples, mais à condition que l’intervention médicale ait lieu à l’intérieur du couple ». Pour l’abbé Hyacinthe Dione, chancelier de l’archevêché de Dakar, l’Eglise ne veut pas que « le moyen technique se substitue à l’acte conjugal dont la fin naturelle est la procréation ».
Par Samboudian KAMARA
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