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Sud Quotidien | Sénégal | 22/09/2016 | Lire l'article original
La santé oculaire va mal au Sénégal. Sur les 14 régions que compte le pays, seules cinq disposent d’un ophtalmologue alors que l’école qui les forme existe depuis 1972. Autrement dit sur les 63 à 65 ophtalmologues dénombrés, les 55 exercent dans la région de Dakar, soit un pourcentage de 83 %. Mais ce qui est plus grave, c’est l’ampleur de la cataracte et du glaucome, deux pathologies qui rendent des milliers d’individus aveugles dans un pays où la vétusté et le sous équipement du plateau technique sont constamment décriés.
Un constat amer partagé, lors d’un entretien, par le coordonnateur du Programme national de lutte contre la cécité au ministère de la Santé et de l’Action sociale. Un programme traité en parent pauvre et qui souffre de manque de moyens depuis des années. N’eut été l’appui de partenaires, le manque de vision de la santé oculaire ferait pire.
La lutte contre la cécité au Sénégal est-elle réellement une priorité pour les pouvoirs publics ? En tout cas, il serait difficile à répondre par l’affirmative à cette interrogation. Et pour cause, l’état des lieux sur la santé oculaire au Sénégal fait par le coordonnateur national du Programme national de lutte contre la cécité, montre que ce drame individuel tend à s’aggraver.
En se basant sur les données de 1987 qualifiées de « parcellaires, hospitalières (biaisées) et obsolètes », la prévalence de la cécité reste estimée à 1,42 % de la population, soit 165 000 aveugles et 550 000 déficients visuels. Les causes des cas recensés ainsi à l’époque étaient répartis comme suite : cataracte (0,50%), trachome (0,26 %), glaucome (0,16%), autres causes (0,30%) et cornéennes (0,20%). Vingt neuf (29) ans après, ces données aujourd’hui largement dépassées ne sont pas réactualisées. Pour un pays qui dispose pourtant d’une école de formation depuis 1972, on ne compte que 63 à 65 spécialistes dont les 55 sont établis à Dakar et la plupart exercent dans le privé. Ainsi, sur les 14 régions, les 9 n’ont pas d’ophtalmologue surtout à l’intérieur du pays où prolifèrent les facteurs de cécité. A ce tableau peu reluisant dépeint par le Dr Sarr, s’ajoutent la vétusté et le sous équipement du plateau technique ainsi que le vieillissement des spécialistes en exercice.
Reléguée en parent pauvre par rapport aux autres programmes de lutte contre les maladies à forte morbidité/mortalité, la lutte contre la cécité est loin d’être prise en considération comme priorité de santé publique malgré le caractère handicapant de cette maladie et son expansion à travers toutes les couches de la population. Ce manque de visibilité constitue une problématique véritable surtout quand on apprend que « le maigre budget alloué à ce programme ne parvient jamais à ses administrateurs ».
26 opérateurs formés face aux besoins accrus des interventions chirurgicales
Une situation qui fera dire au Dr Sarr que « la prévention de la cécité n’échappe pas à cette règle et l’insuffisance des ressources est l’obstacle majeur à la mise en œuvre des programmes de lutte contre la cécité ». Déplorant les conséquences de cette maladie dont la dépendance, l’appauvrissement, la mendicité et l’exclusion sociale que subissent les individus atteints de cécité, le responsable du PNLC ne manque de ronger son frein en se contentant d’évoquer la compensation que représente la formation de nouveaux techniciens pour combler le gap face aux besoins accrus des interventions chirurgicales.
Actuellement, 26 de ces opérants sont déployés à l’intérieur du pays en vue de soutenir les malades souffrant de causes de la cécité. Ce qui a permis d’opérer 13.000 malades de cataracte en 2015 et 28.104 cas de trachome entre 2007 et 2014. La couverture thérapeutique des traitements de masse à l’azitromycine (prévention contre les cas de trachome) est passée de 80 % en 2012 à 88,7% en 2014. Et tout cela n’a été possible que grâce aux partenaires extérieurs comme Sightsavers (sauver les yeux) qui appuie le programme pour prendre en charge le maximum de pathologies.
Cheikh Tidiane MBENGUE
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