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Maladies des yeux - Trachome, cataracte et glaucome en nette progression : le Sénégal en perte de vue

Sud Quotidien | Sénégal | 14/10/2016 | Lire l'article original

Troisième cause de cécité au Sénégal après le trachome et la cataracte, le glaucome reste une préoccupation de santé publique. Selon les experts pour un aveugle, ils auraient trois 3 malvoyants. A en croire, docteur Boubacar Sarr, coordonnateur du programme de santé oculaire au ministère de la Santé et de l’Action sociale, la prévalence est estimée à 1,42% avec 165 mille aveugles pour 550 000 déficients visuels au Sénégal, et de renseigner que le trachome considéré comme le 2ème cause de cécité est en voie de disparition dans certaines localités du pays, où on notait 25000 cas, avant de fustiger la mal répartition des ophtalmologues sur l’étendue du territoire qui sont au nombre de 63. Des propos tenus hier, jeudi 13 octobre, lors de la journée mondiale de la vue organisée sur le thème, « Ensemble, soyons forts ».

Le glaucome est une maladie oculaire qui touche surtout les personnes de plus de 45 ans. Il est dû à une montée de la pression oculaire entrainant une atteinte du nerf optique (qui envoie les informations visuelles au cerveau) et du champ visuel (espace de vision).

En cette journée mondiale de la vue, célébrée hier, jeudi 13 octobre à Dakar, sous le thème : « Ensemble soyons forts », le Sénégal a mis le focus sur cette pandémie qui gagne du terrain faute de dépistage précoce. « Le glaucome ne rend pas flou la vue, mais réduit le champ de vision » précise le lieutenant colonel, Ndèye Ndoumbé Guèye, ophtalmologue à l’hôpital Principal de Dakar. Selon cette dernière, cette maladie reste la 2ème cause de cécité dans le monde après la cataracte et la 3ème au Sénégal. Toutefois, elle précise que son évolution se fait de manière silence et insidieuse. « Cette maladie touche surtout les adultes à partir de 40ans et parfois des enfants. Elle est devenue une préoccupation de santé publique car très fréquente. Le glaucome entraîne une destruction lente du nerf optique et peut aboutir à la perte totale de la vue », fait savoir le professeur Ndèye Ndoumbé Guèye.

Pour cette dernière, le diagnostic se fait de manière tardif soit quand le patient vient pour demander une prescription pour des lunettes. « Beaucoup de personnes se rendent compte une fois en consultation pour d’autres pathologies liées à la vue, qu’ils ont le glaucome. En prenant juste la température oculaire, on peut se rendre compte que le patient est atteint de la maladie où non et c’est là qu’on démarre le traitement », a soutenu le professeur Gueye. Si pour la cataracte la gravité est toute relative, parce que pouvant être opérée, ce n’est pas le cas pour le glaucome qui est incurable. Toutefois, on peut stopper la propagation de la maladie qui conduit à la cécité en administrant des collyres ou en chirurgie selon le professeur Gueye.

Face à cette situation, la praticienne appelle à un dépistage, à la responsabilité de tout chacun de prendre en main sa santé en allant se faire consulter régulièrement. « De plus en plus les gens viennent se faire consulter. Cependant, il faut d’avantage travailler pour un diagnostic précoce en sensibilisant la population qu’à partir de 40 ans d’aller tous les deux ans voir l’ophtalmologue et à 60 ans tous les ans ou tous les six mois ». D’où la pertinence de leur prévention. Car comme le soulignent les experts de la vue, d’’abord du fait de leur prise en charge souvent tardive, d’autres lésions péjoratives s’y ajoutent comme hernie irienne, cataracte, opacification du vitré entre autres.

Le cas du Sénégal

Au Sénégal, les experts considèrent que pour un aveugle, ils auraient trois malvoyants et le glaucome reste la 3ème cause de cécité après le trachome et la cataracte. A en croire docteur Boubacar Sarr, coordonnateur du programme de santé oculaire, le taux de prévalence dans le pays est de 1,42% avec 165 mille aveugles pour 550 000 déficients visuels. Toutefois, il a renseigné que le trachome considéré comme le 2ème cause de cécité est en voie de disparition dans certaines localités du pays, où on notait, plus de 25000 cas. Un chiffre qui a tendance à baisser, nous fait savoir le docteur. « Dans certaines zones, le trachome est en voie de disparition et d’ici 2020, on espère la certification de l’élimination de la maladie », fait entrevoir docteur Sarr. Dans le monde, Dr Sarr a estimé, selon certaines données, qu’on remarque qu’un aveugle toutes les 5 secondes est noté dans le monde. Cependant sur les 80% des cas de cécité, que 60% des affections sont guérissables et les 20% évitables.

Couverture en soins

Pour ce qui est des ophtalmologues, ils sont au nombre 63 dont 26 dans le privé et 83% concentrés à Dakar. Et comme chez les autres spécialistes, les régions en paient les frais. Le coordonnateur du programme de santé oculaire au ministère de la Santé et de l’Action sociale, docteur Boubacar Sarr n’a pas manqué de déplorer, cet état de fait, tout en appelant la tutelle à travailler pour une politique qui permettra à d’autres de rejoindre les régions pour une offre de soins équilibré. « C’est très difficile de faire quitter un médecin à Dakar pour les régions. Certains préfèrent même démissionner. J’ai vécu ce cas. Ce qu’il faudrait faire, c’est les motivés » a déclaré docteur Sarr.

Et de poursuivre : « nous sommes dans les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui préconise un ophtalmologiste pour 250.000 habitants. Ce qui est à déplorer reste la répartition » Le docteur Sarr a aussi évoqué,le caractère obsolète de certains matériels dans des structures de santé, qui ne favorise pas le déplacement de certains praticiens. Et de se demander pourquoi l’Etat ne recrute pas d’ophtalmologues : « aujourd’hui, 8 régions sur 14 n’ont pas d’ophtalmologistes et cela est tellement important qu’il serait bien d’y trouver un palliatif. Toutefois, des agents de la santé dans les districts, postes de santé, étaient formés pour détecter les premiers signes de ces maladies pouvant aboutir à la cécité. Une fois fait, ils peuvent le référer dans les structures aptes pour le traitement ».

Denise ZAROUR MEDANG

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