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Le quotidien | Sénégal | 31/10/2016 | Lire l'article original
L’hôpital de Richard-Toll a besoin d’un renouvellement, mais surtout d’un relèvement de plateau technique pour offrir de meilleurs services sanitaires à la population. L’établissement de santé public de niveau 1 de Richard-Toll manque de beaucoup de choses malgré les interventions de l’Unfpa. La structure a besoin de l’aide de l’Etat pour reprendre l’ensemble de son réseau électrique complètement vétuste.
Selon le directeur, Dr Amadou Bakhao Diaw, il s’y ajoute la nécessité d’un concentrateur d’énergie, d’un groupe d’énergie, d’un incinérateur. Dr Diaw renseigne qu’avant chaque opération, le personnel vérifie si le groupe électrogène fonctionne ou pas. Au cas contraire, il renonce à l’opération. « Il y a des choses qu’on brûle à l’intérieur, ce n’est pas normal. Il faut que l’hôpital ait un incinérateur, une morgue. Il pouvait souffrir d’une absence de morgue parce que c’était un poste de santé.
Maintenant qu’il est devenu un hôpital où on opère et fait beaucoup de césariennes, il faut une morgue », a plaidé le directeur.
Concernant le réseau d’assainissement et les fosses septiques, Dr Diaw indique que la structure, construite dans les années 50, est complètement dépassée.
L’établissement sanitaire ne dispose pas d’une banque de sang. Mais grâce au financement du gouvernement à travers la coopération luxembourgeoise, la banque de sang va être construite dans les six prochains mois. « Ce qui va épargner un à deux morts par mois. Chaque fois, on a des problèmes, les poches de sang sont terminées. Une femme saigne, on l’amène dans l’ambulance pour Saint-Louis, elle peut mourir en cours de route. Il y a tellement de femmes qui meurent ici pour des problèmes de sang, c’est une catastrophe », déplore le directeur.
Bientôt un service d’accueil et d’urgence
Cependant, l’établissement est en train d’être doté d’un bloc opératoire sur fonds propres. « On a acheté du matériel, contractualisé un chirurgien parce qu’on a tellement eu d’activités en matière d’actes chirurgicales que le ministère a pu voir qu’il fallait construire un bloc. Celui-ci est en cours avec deux salles. »
En plus du bloc opératoire, la structure va bientôt disposer d’un service d’accueil et d’urgence grâce aux efforts des fils de la localité. Dagana est le 4e département le plus « accidentogène » du Sénégal. « Vous ne pouvez pas passer une semaine sans qu’il n’y ait deux à trois morts et chaque fois on les amenait ici », renseigne le directeur.
A l’endroit de l’Unfpa et des parlementaires, il a sollicité un appui pour raser le bloc et construire un pôle mère-enfant. L’effort est là, car il y a déjà un pédiatre, un gynécologue, des sages-femmes.
« Il nous faut un deuxième gynéco, car il est inimaginable qu’un gynéco fasse quatre à cinq césariennes la nuit. Le matin, il est fatigué et on évacue les femmes à Saint-Louis. Il nous faut un autre pour qu’ils se relayent. On ne peut pas avoir 400 mille personnes pour un seul gynéco. Il faudra également un anesthésiste et un autre pédiatre, une ambulance médicalisée », a réclamé Dr Diaw.
Pratique de la césarienne sur des mineures : le défaut de carte d’identité entraîne des pertes pour l’hôpital
L’hôpital de Richard-Toll effectue beaucoup de césariennes pour même des filles de moins de 16 ans qui ne disposent pas de carte nationale d’identité, selon le directeur de l’établissement sanitaire. Ce qui constitue des pertes de rentrée d’argent pour l’établissement de santé public de niveau 1. « On perd chaque mois de l’argent. Si la patiente n’a pas de carte d’identité, on ne vous rembourse pas alors qu’ici, nous avons des parents qui sont de la Mauritanie et qui disposent de carte d’identité mauritanienne. Pour ce qui est des jeunes filles peules, elles en ont parfois, mais les parents refusent parce qu’ils ont peur du problème des mariages précoces », a témoigné Amadou Bakhao Diaw, directeur de l’hôpital de Richard-Toll.
Khady SONKO
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