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Sud Quotidien | Sénégal | 28/11/2016 | Lire l'article original
Bientôt, les Personnes vivant avec le VIH (Pvvih) pourront pousser un grand ouf de soulagement. En effet, un nouveau traitement injectable développé en laboratoire et actuellement en dernière phase d’expérimentation pourrait remplacer plusieurs semaines de médicaments en une seule prise. C’est ce qu’a révélé hier, dimanche 27 novembre, le Pr Moussa Seydi, Chef du service des maladies infectieuses du CHU de Fann, à l’occasion du lancement des premières journées scientifiques du VIH-sida organisées à King Fahd Palace par le Conseil National de Lutte contre le Sida (CNLS).
Les premières journées scientifiques du VIH Sida au Sénégal dont IAS est un partenaire ont été lancées hier, dimanche 27 novembre pour quatre jours qui vont regrouper plus de 500 chercheurs et scientifiques. Il s’agit d’instaurer et de renforcer un cadre de partage de pratiques et d’expériences réussies pour un passage à l’échelle des interventions à haut impact et atteindre les objectifs zéro nouvelle infection, zéro décès, zéro discrimination.
En s’exprimant sur le démarrage de ces premières journées qui entrent dans le cadre des stratégies innovantes et accompagner le Plan Sénégal Emergent (PSE), le Pr Moussa Seydi, infectiologie au Chu de Fann, est revenu sur les messages clés et recommandations de la Conférence internationale sur le Sida à Durban en Afrique du Sud.
C’est dans cette optique qu’il a mis en avant les avancées majeures enregistrées dans la recherche scientifique pour le traitement des personnes séropositives. Ces dernières pourraient bénéficier, dans un avenir plus ou moins proche, d’une injection une fois par mois, voire tous les deux mois, à la place des médicaments contraignants pris tous les jours. « Grâce à ce traitement d’antirétroviraux injectables, les séropositifs n’auront plus besoin de penser tous les jours à prendre des comprimés ». L’innovation majeure, selon toujours le spécialiste, c’est que des chercheurs sont arrivés à trouver de nouvelles molécules plus efficaces que les médicaments anti-VIH actuels et dont l’administration sous forme injectable se diffuse de façon prolongée dans l’organisme. Le Professeur Seydi de révéler également que ce traitement est déjà en phase de test. A la question de savoir quand est ce que ce nouveau traitement à longue durée d’action serait disponible sur le marché ?, le Professeur Seydi rappelle juste « les procédures d’industrialisation et de commercialisation nécessaires ». En tous cas, l’espoir de voir un jour ce traitement disponible est attendu avec impatience. Pourvu cependant, que ses prix ne soient pas hors de la portée des malades dans les pays pauvres.
Prévalence du VIH Sida au Sénégal : 2 % des prisonniers infectés
Une augmentation de plus en plus des personnes vivant avec le VIH Sida est constatée dans le milieu carcéral. Selon une étude de 2015 révélée hier, dimanche 27 novembre, lors du lancement des premières journées scientifiques du Sida, la prévalence du VIH est passée de 1,5% à 2,0%. Le chef du bureau de suivi et évaluation au CNLS faisait une présentation hier, sur l’épidémie dans le monde, en Afrique de l’Ouest et du centre en particulier le Sénégal. Selon lui, si 19 millions de personnes sont infectées du VIH en Afrique du Sud et de l’Est, les données semblent moins graves en Afrique de l’Ouest et du Centre où les enquêtes ont dénombré 6 millions de personnes séropositives.
Toutefois, les décès dans cette région qui regroupe 25 pays sont supérieurs que ceux en Afrique du Sud et de l’Est. L’enquête de 2015 a également dévoilé que le Sénégal totalise 46 000 personnes vivant avec le VIH et les femmes sont plus touchées totalisant 26 000 cas et 4800 cas chez les enfants de moins de 12 ans.
Quant aux nouvelles infections, elles sont de 1600 au total dont 1000 adultes et 600 enfants. Pendant ce temps, les décès sont à 2200 personnes avec 1800 adultes et 400 enfants de moins de 12 ans.
SIDA et hépatites : les acteurs à couteaux tirés sur le financement
La baisse du financement sur le VIH Sida, du paludisme et la tuberculose s’est vivement invitée lors des débats. Le Professeur Moussa Seydi chef du service des maladies infectieuses de Fann a soutenu que « pour que le Sénégal puisse être le second pays à suivre le Botswana, qui a presque atteint les objectifs des 3 (90), il va falloir que des moyens nécessaires soient disponibles dans la lutte contre ces maladies ».
Une interpellation n’a pas été du goût du Pr Assane Diouf spécialiste des Hépatites qui, dans son exposé, a révélé que « les financements des bailleurs durant ces années sont consacrés au VIH sida, au paludisme et à la tuberculose occultant les hépatites virales qui constituent un véritable fardeau pour les populations et tuent plus que ces trois maladies réunies ». A son avis, « c’est ce que les bailleurs ont compris en réduisant drastiquement ces financements pour permettre à d’autres programmes comme des maladies virales de faire face ».La réplique ne s’est pas faite attendre de la part de Mme Safiétou Thiam patronne du CNLS qui a recadré le spécialiste des hépatites en soutenant « qu’il faut une approche globale pour la santé et appuyer chaque programme selon ses besoins ». « Autant des ressources devraient être disponibles pour le Sida, le paludisme, la tuberculose autant les autres programmes ont aussi besoin de ressources », a tranché le secrétaire général du CNLS.
Cheikh Tidiane MBENGUE
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