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Agence Presse Sénégalaise | Sénégal | 10/12/2016 | Lire l'article original
Noël Magloire Manga, un spécialiste des maladies infectieuses et enseignant à l'Université Assane-Seck de Ziguinchor, a invité vendredi à Tambacounda (est) les populations à prévenir les maladies dites émergentes ou ré-émergentes qui sont "peu connues" et constituent des "menaces réelles" sur leur santé.
"Les maladies émergentes sont des pathologies nouvelles. Les maladies ré-émergentes ou anciennes sont des maladies qui réapparaissent", a expliqué M. Manga, venu animer une conférence au conseil départemental de Tambacounda, dans le cadre des "Journées de la mutualité" organisées par la Mutuelle de Santé des Agents de l'Etat (MSAE).
Selon lui, des experts prévoient une augmentation de ces maladies d'ici à 2025, à cause des changements climatiques.
"Les grands rassemblements dans les zones aurifères favorisent des brassages durant lesquels ces pathologies peuvent émerger", a signalé Noël Magloire Manga.
Parmi les maladies émergentes ou ré-émergentes figurent la fièvre jaune et la dengue, dont la dernière épidémie au Sénégal a eu lieu en 2009, a-t-il rappelé.
M. Manga a attiré l'attention du public sur la dengue, qui sévit actuellement au Burkina Faso, "un pays pas très loin de nous, qui est en train de se battre avec une grosse épidémie".
"Il faut que les populations soient informées là-dessus", a ajouté le conférencier, en parlant de cette maladie.
Il donne un autre exemple de maladie émergente, le chikungunya ou "la maladie qui s'attaque aux os", selon la dénomination en langue swahili.
"Une surveillance épidémiologique serrée"
Face à cette catégorie de maladies, dont font partie la fièvre de la vallée du Rift, la fièvre Zika et la fièvre de Crimée-Congo, signalée récemment au Sénégal, "nous ne devons pas baisser la garde. Nous devons continuer à surveiller tous les patients, qui présentent des risques", a prévenu Noël Magloire Manga.
"Le plus important, c'est que les gens puissent reconnaître les signes évocateurs de ces maladies, qui se résument à de la fièvre, à des douleurs diffuses et des courbatures au niveau des articulations et des muscles, mais aussi des céphalées, des saignements au niveau des narines et de la peau", a-t-il souligné.
Le Sénégal a l'avantage d'avoir mis en place un plan de "surveillance épidémiologique serrée", avec un bulletin épidémiologique qui renseigne chaque semaine sur le nombre de cas de certaines maladies, selon M. Manga.
"Une bonne surveillance, une politique préventive, un personnel bien formé et bien équipé sont nécessaires pour faire face aux maladies émergentes et ré-émergentes, qui sont peu connues, mais étant des menaces réelles", a-t-il insisté.
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