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Sud Quotidien | Sénégal | 23/12/2016 | Lire l'article original
La ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, a appelé les acteurs de la santé de la reproduction à aller au-delà de l’identification des cas de décès maternel. Selon la ministre, ces derniers doivent inclure dans leurs démarches l’autopsie verbale à savoir décrire, de manière succincte, la cause du décès pour leur permettre d’orienter la riposte. Des propos tenus hier, jeudi 22 décembre à Dakar, lors de la première conférence nationale multisectorielle sur la Surveillance des Décès Maternels et Riposte (SDMR) sur le thème : « Agir ensemble pour stopper les décès évitables ».
Au Sénégal, 4 à 5 femmes continuent de mourir chaque jour de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Ainsi pour l’année 2015, au tout 315 décès sur 100.000 naissances vivantes ont été enregistrés, selon les estimations de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS). Un chiffre tolérant à en croire les acteurs, comparé à d’autres pays africains.
« Dans certains pays de l’Afrique et encore plus proche de nous, ils sont à 1000 ou encore 500 décès pour 100.000 naissances vivantes. Cependant, notre position privilégiée par rapport aux autres, ne doit pas nous permettre de dormir sur nos oreillers. Il y a encore des efforts à faire et nous allons les réaliser avec l’implication de tous les acteurs qui gravitent autour de la santé de la reproduction » a laissé entendre la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck.
Venue présider la cérémonie d’ouverture de la première conférence nationale multisectorielle sur la Surveillance des Décès Maternels et Riposte (SDMR) sur le thème: « agir ensemble pour stopper les décès évitables », elle a appelé les acteurs communautaires à inclure dans leur démarche l’autopsie verbale, pour ce qui est de la riposte. « Il s’agit de la surveillance à tous les niveaux de la chaine sanitaire. Que des personnes puissent dire pourquoi telle est décédée, pourquoi un enfant qui vient de naitre est décédé. En essayant d’expliquer, cela nous permettra de voir les obstacles qui nous permettrons d’orienter la riposte, même si on sait que le problème est médical », a soutenu le professeur Awa Marie Coll Seck.
Pour le docteur Bocar Daff, le recrutement de sages-femmes par le gouvernement du Sénégal, la gratuité de la césarienne ainsi que la mise en place d’un cadre avec des sages-femmes itinérantes qui sillonnent les localités pour aider les femmes à enfanter sont quelques efforts de l’Etat qui ont permis d’atteindre ce résultat : 315 décès par an. «Le ratio de la mortalité maternelle est passé de 510 à 392 décès pour 100.000 naissances vivantes entre 1992 et 2010, puis à 315 en 2015 », a-t-il fait savoir.
Pour le Sénégal, la surveillance des décès maternels et riposte entre dans le cadre du renforcement de la lutte contre la mortalité maternelle. Elle a pour objectif de développer un cadre multisectoriel fonctionnel pour impulser les actions visant à éliminer les décès maternels évitable à l’horizon 2030. Les résultats attendus restent, entre autres, la mise en place du cadre commun d’interventions pour renforcer la Sdmr, y compris le volet communautaire.
Il s’y ajoute aussi faire en sorte que l’ensemble des acteurs s’accorde sur les solutions pour relever les défis de la mise en œuvre pour une pérennisation de la Sdmr à tous les niveaux de la pyramide sanitaire et avec les autres secteurs, mais aussi de réfléchir sur les mesures à prendre pour la mise en œuvre du volet communautaire du système de surveillance des décès maternels et riposte.
Denise ZAROUR MEDANG
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