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Agence Presse Sénégalaise | Sénégal | 02/02/2017 | Lire l'article original
Saly (Mbour), 2 fév (APS) - La pratique de la césarienne, estimée à 4, 8% du nombre total des accouchements dans les structures de santé sénégalaises, est en deçà de la norme requise par l’OMS, a soutenu jeudi à Saly (Mbour) Dr Dembo Guirassy, gynécologue à la Direction de la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant (DSRSE).
"La pratique de la césarienne n’est pas abusive comme on le laisse entendre de plus en plus, il n’y a pas d’excès, l’impression est très loin de la réalité", a-t-il dit, en présentant une communication sur les accouchements par césarienne lors d’un atelier d’orientation des journalistes sur la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant.
Le gynécologue précise que selon l’Organisation mondiale de la santé, la pratique de la césarienne doit se situer entre 5 et 15% pour régler les vrais problèmes de santé maternelle et infantile.
« L’impression des populations ne constitue pas la réalité. Il n’y a pas d’abus. Si on vérifie, le taux au niveau national est inférieur au minimum requis », a-t-il relevé.
Selon lui, la césarienne est pratiquée pour « sauver la vie des mères quand l’accouchement normal pose problème avec une difficulté qui survient subitement ».
« C’est bizarre que les gens pensent qu’on veut juste opérer les femmes. On ne peut pas prévoir une césarienne puisque les complications surviennent pendant le travail et il faut agir en urgence », a expliqué Dr Guirassy.
Relevant les signes de danger nécessitant une césarienne, il a énuméré les facteurs de morbidité comme l’étroitesse du bassin, le poids du bébé, l’hypertension, la cardiopathie, le diabète, etc. Le gynécologue a ajouté que ces facteurs constituent un état qui signale une probabilité plus élevée de développer des complications pendant l’accouchement ou une mortalité néonatale.
Le Dr Guirassy explique que c’est pour cette raison que « pour certains cas, on ne peut pas prendre le risque de perdre le bébé ou la maman en la laissant accoucher par voie basse ».
La pratique de la césarienne concerne surtout les femmes en grossesse âgées de moins de 16 ans ou de plus de 40 ans, a-t-il renseigné. Il a précisé qu’en dehors des césariennes d’urgence, il y a des césariennes programmées (prophylactiques) du fait de certains facteurs de risques comme les maladies chroniques. Il a signalé que les césariennes de convenance sollicitées par les femmes pour ne pas ‘’souffrir au cours du travail ne sont pas constantes".
« Il y a moins de risques pour l’accouchement normal [...] », selon le gynécologue, relevant « le caractère judicieux du choix du praticien ». Il ajoute : « Aujourd’hui, 15% des grossesses ont des complications à l’accouchement ».
Sur l’incidence financière avancée pour expliquer l’augmentation de la pratique de la césarienne, surtout dans les structures privées, il a précisé qu’il n’y a pas une différence dans la rémunération du gynécologue entre un accouchement normal et une césarienne.
Ainsi pour cette question, « le rôle des médias dans la promotion de la santé est essentiel pour que l’opinion publique et les décideurs soient bien informés », a souligné le responsable de la Communication à la DSRE, Massamba Thioro Sall.
L’atelier de renforcement des capacités des professionnels des médias permettra d’accroître leur connaissance sur les questions de la santé reproductive et de la survie de l’enfant, a-t-il souligné.
« C’est un moment propice pour passer en revue les problèmes et défis liés à la SRSE en vue d’un partage d’informations crédibles sur certaines questions essentielles de santé », a-t-il ajouté.
Une vingtaine de journalistes en santé et des animateurs de radios communautaires de Dakar, Mbour, Fatick, Kaolack, Louga et Linguère prennent part à l’atelier qui prend fin vendredi.
ADL/ASB/ASG
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