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Sud Quotidien | Sénégal | 07/02/2017 | Lire l'article original
Selon le Rapport mondial sur le paludisme de 2016 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les décès dus au paludisme ont diminué de 29% en Afrique. Encore plus encourageant : chez les enfants de moins de cinq ans, le nombre de décès causés par le paludisme a été réduit de 35 % depuis 2010. Mais malgré des progrès impressionnants, 90% des décès mondiaux liés au paludisme ont lieu en Afrique. Tribune exclusive d’Idriss Déby, président du Tchad.
Ces dernières années, l’Afrique a réalisé des progrès considérables sur bien des plans : la situation économique de nombreux pays s’est améliorée et le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a diminué. Parmi nos succès les plus remarquables figure la lutte contre le paludisme, maladie qui cause d’immenses souffrances humaines et entrave le développement économique.
L’année dernière, j’ai présidé l’Union Africaine (UA) ainsi que l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA), un forum composé des chefs d’État des pays membres de l’UA, créé pour faire de la lutte contre le paludisme une des priorités des nations africaines.
La semaine dernière, lors du Sommet de l’UA à Addis-Abeba, j’ai été fier de célébrer les progrès réalisés en Afrique dans la lutte contre la malaria. J’ai eu l’honneur de remettre des prix à différents dirigeants en reconnaissance de leur engagement et de leur succès.
Nous avions de nombreuses raisons de nous réjouir. Selon le Rapport mondial sur le paludisme de 2016 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les décès dus au paludisme ont diminué de 29% en Afrique. Encore plus encourageant : chez les enfants de moins de cinq ans, le nombre de décès causés par le paludisme a été réduit de 35 % depuis 2010.
Ces résultats impressionnants font suite à des progrès importants en matière de prévention, de diagnostic et de traitement. Dans toute l’Afrique subsaharienne, la proportion de personnes dormant sous des moustiquaires traitées à l’insecticide -le pilier de la prévention contre le paludisme- a presque doublé au cours des cinq dernières années.
L’OMS indique également que le nombre d’enfants atteints de fièvre passant le test du paludisme a augmenté de 77 %. Les traitements préventifs pour les femmes enceintes, un autre groupe particulièrement exposé au paludisme, ont également été multipliés par cinq dans 20 pays africains.
Afin d’atteindre notre objectif ambitieux, éliminer le paludisme de notre continent d’ici à 2030, ALMA analyse les progrès, partage son expertise et donne les moyens nécessaires aux différents acteurs. Cela comprend la mise en place de fiches de résultats qui permettent à chaque pays d’apprécier le chemin accompli tout comme les domaines qui nécessitent des efforts accentués.
Chaque année, les Prix d’excellence ALMA reconnaissent les progrès effectués au niveau national. Les lauréats de cette année - le Botswana, le Cap Vert, les Comores, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Swaziland et l’Ouganda - ont été reconnus pour leurs succès face au paludisme.
Débarrasser notre continent de cette maladie -chose que nous pensions impossible il y a peu- est maintenant à portée de main. Mais il reste encore beaucoup à faire. Malgré des progrès impressionnants, 90% des décès mondiaux liés au paludisme ont lieu en Afrique.
Concrètement, près de 400 000 Africains meurent de cette maladie chaque année. Parmi ces victimes, 70% sont des enfants de moins de cinq ans. Il est inacceptable que toutes les deux minutes, une jeune vie soit volée par une maladie qui est évitable et curable.
Nous savons aussi que l’augmentation rapide de la résistance des moustiques aux insecticides menace nos avancées. La pharmacorésistance aux médicaments antipaludiques est également en hausse. Ce n’est pas le moment de nous reposer sur nos lauriers. Nous devons travailler ensemble, à travers les frontières, et lutter contre les obstacles au contrôle et à l’éradication du paludisme du continent.
C’est pourquoi l’UA et l’ALMA redoublent d’efforts. L’été dernier, sous l’égide de ma présidence, l’Union africaine a soutenu le Cadre catalytique pour éliminer le sida, la tuberculose et le paludisme en Afrique à l’horizon 2030. Ce document fournit une feuille de route détaillée pour aider les pays à accroître le financement, l’utilisation des innovations et de la technologie, mais aussi à améliorer les infrastructures sanitaires.
De nombreux membres de l’ALMA ont renforcé leurs engagements nationaux pour lutter contre le paludisme. Comme l’a noté le rapport de l’OMS, environ un tiers des fonds proviennent maintenant des gouvernements des pays touchés par cette maladie.
Cependant, pour atteindre notre objectif de 2030, nous allons avoir besoin de financements supplémentaires, provenant à la fois de l’Afrique et de la communauté internationale. Le Tchad, par exemple, a récemment accru son financement pour le contrôle et l’élimination du paludisme de 12 millions de dollars.
Des ressources supplémentaires sont essentielles. Mais sans un bon leadership, les financements consentis n’atteindront jamais leur impact maximal. C’est pour cela qu’il est indispensable que l’ALMA continue à jouer son rôle si capital. Je me félicite du lancement du Conseil pour la lutte contre le paludisme ; un groupe de hauts responsables du secteur public et du secteur privé qui se sont engagés à maintenir l’éradication du paludisme à l’ordre du jour mondial. Le Conseil compte à ce jour cinq dirigeants africains, dont deux anciens présidents de l’ALMA.
Le leadership, l’innovation, les investissements judicieux et l’augmentation des partenariats public-privé au niveau du continent ont permis de réaliser des progrès sans précédent dans la lutte contre le paludisme. Nous devons désormais continuer sur cette lancée pour débarrasser les peuples et le continent africain de l’emprise de cette épidémie. Ensemble, nous pouvons construire une Afrique sans paludisme.
Par Idriss Déby, Président du Tchad et Président de l’ALMA
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