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Le soleil | Sénégal | 10/04/2017 | Lire l'article original
La Déclaration de Doha autorise les pays en voie de développement à utiliser les brevets des firmes pharmaceutiques pour fabriquer des médicaments. Cette flexibilité est une chance pour relancer la fabrication des médicaments en Afrique au sud du Sahara. Une rencontre s’ouvre, aujourd’hui, à Dakar, pour saisir les opportunités de cette disposition.
L’augmentation de la production des médicaments dans des pays en développement passe par le transfert des technologies. Un atelier sous-régional se tient à partir d’aujourd’hui, à Dakar, pour inciter les États à exploiter cette opportunité. Les participants vont réfléchir sur comment explorer cette opportunité qui est, en réalité, une obligation si l’on se réfère à la Déclaration de Doha relative aux Aspects de droits de propriété intellectuelle qui touche au commerce. « Une des dispositions de la Déclaration de Doha indique que les pays en voie de développement peuvent utiliser les brevets sans l’autorisation des firmes qui les ont inventés. Il est prévu que des pays développés accompagnent ceux en voie de développement », a expliqué un conseiller juridique de l’Agence Sénégalaise pour la Propriété industrielle et l’Innovation Technologique (ASPIT).
Rappelons que les États membres de l’Omc ont adopté à l’unanimité la Déclaration de Doha depuis 2001. Le transfert des technologies entraînera la création d’entreprises et d’emplois et va induire une baisse des prix des médicaments dans les pays les moins avancés. « Le transfert des technologies contribuera à la baisse des prix des médicaments et aidera les pays en voie de développement à atteindre leurs objectifs en matière de politique de santé », a argumenté la directrice de Yolse, Safiétou Diaz.
Mais, l’utilisation des brevets suppose des préalables. Il est nécessaire de créer un environnement favorable à la production des médicaments. « Le transfert des technologies suppose, dans les États d’accueil, qu’il y ait suffisamment de ressources humaines formées capables de les utiliser. Donc, nous avons besoin de former des spécialistes dans le domaine de la pharmacie », a prévenu Mme Diaz.
D’après le directeur général de l’Aspit, Makhtar Dia, les pays de l’Afrique au Sud du Sahara gagneraient à saisir cette opportunité pour relancer la fabrication des médicaments et réduire les importations qui leur coûtent cher. « Le choix du Sénégal pour abriter cette rencontre n’est pas fortuit. Le Sénégal fait partie des pays qui ont introduit cette proposition en 2015 », a justifié le directeur général de l’Aspit.
Il est attendu de cette rencontre la création d’une commission interministérielle dédiée à l’accès aux médicaments et à la promotion de l’innovation pharmaceutique dans tous les pays membres de l’Organisation Africaine pour la Propriété Intellectuelle (OAPI). Parmi ces pays figurent le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et le Sénégal.
I. SANE
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