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Sud Quotidien | Sénégal | 01/07/2017 | Lire l'article original
L’inter-ordre des professionnels de la santé a réagi, suite au projet de loi sur la médecine traditionnelle déposé, discuté en conseil des ministres et qui a atterri sur la table du président de l’Assemblée nationale. Selon cette instance, ils n’ont pas été consulté sur l’élaboration de ce document, ni associé aux débats. De ce fait, il a tiré la sonnette d’alarme en point de presse hier, vendredi, en soutenant : « si l’on y prend garde, les conséquences néfastes d’une telle ouverture retentiront négativement sur l’équilibre du bien-être physique, mental et social de nos populations et reposeront in fine sur les plateaux médicaux qui n’auront comme unique et seule arme que le constat des dégâts si l’irréparable se produit ».
Le projet de loi sur la médecine traditionnelle soulève moult débats contradictoires sur sa pertinence. Selon l’inter-ordre des professionnels de la santé, la réglementation dudit secteur devait être un préalable avant de passer au vote d’une loi.
En point de presse hier, vendredi, au siège de l’ordre des médecins du Sénégal à Dakar, le porte-parole du jour, le docteur Mamadou Ka a renseigné, qu’ils ne sont pas associés à la rédaction de la loi sur la médecine traditionnelle, ni aux débats. « Nous l’avons appris par voie de presse que ce projet de loi vient d’être étudié, approuvé par le conseil des ministres et soumis à l’Assemblée nationale en vue d’un vote imminent par les élus du peuples », a fait comprendre docteur Ka.
Et de poursuivre : « les ordres sont des collaborateurs du ministère de la santé. Et si notre tutelle doit prendre une décision sur notre politique de santé, nous devons être consultés. C’est tout à fait logique ».
De l’avis des professionnels de la santé, qui ont pu avoir le document, docteur Ka, a avancé qu’à l’analyse des documents, l’exposé des motifs ne peut en aucun cas justifier ni l’officialisation du corps des tradipraticiens encore moins la création d’un conseil national des praticiens de la médecine traditionnelle. « L’argumentaire est d’une simplicité plate et ne repose sur aucune base scientifique, ni sur aucune logique médicale sécurisante. 85%de recours à cette médecine non conventionnelle brandis par l’Oms ne sauraient constituer une motivation rationnelle à cette pratique » a-t-il déclaré.
Et de renchérir : « tout au contraire cette affirmation traduit de manière concrète une insuffisance du système et devrait pousser les Etats à mieux s’investir dans la formation académique de praticiens qualifiés et sur le développement des infrastructures contenant des plateaux techniques aptes à soulager la souffrance des populations ».
L’inter-ordre n’a pas aussi manqué de qualifier ce projet d’« empirisme » du fait que pour lui : « tout le monde y trouve son compte. Une situation anarchique où aucun critère objectif de sélection n’a été dégagé et dans laquelle n’importe quel individu imbu de connaissances ésotériques ou pas peut se faire prévaloir du titre ».
Après ce constat, l’inter-ordre pense qu’avant de réorganiser ce secteur, d’élaborer un code de déontologie, de mettre en place un ordre parallèle, il urge d’abord de définir le statut des praticiens de la médecine traditionnelle. Avant d’appeler à la conscience et à la responsabilité du président de la République, du président de l’Assemblée nationale et du ministère de tutelle afin que ce projet de loi soit retiré du circuit dans le but d’une meilleure amélioration allant dans le sens de la sauvegarde de la santé des populations.
Denise ZAROUR MEDANG
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