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Revue de presse de santé tropicale

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Tuberculose - pour contraindre les malades au traitement : un projet de loi en gestation

Sud Quotidien | Sénégal | 17/07/2017 | Lire l'article original

Le Sénégal va bientôt légiférer pour contraindre les tuberculeux contagieux et récalcitrants aux soins à se faire soigner. Un projet de loi, élaboré récemment dans ce sens par les acteurs de la lutte contre cette maladie, sera déposé à l’Assemblée nationale pour faire du traitement de la tuberculose une obligation pour ces patients. La révélation a été faite par Mamadou Mbaye, président de l’Association Sénégalaise de Lutte contre la Tuberculose (Aslut). C’était lors d’une rencontre organisée samedi 15 juillet dans les locaux de la mairie de Golf-Sud, en partenariat avec Plan International, pour démultiplier la sensibilisation et le dépistage des populations.

Une loi pour contraindre les malades tuberculeux à se faire soigner est en gestation au Sénégal. Une première dans notre pays. La révélation a été faite en marge d’une rencontre organisée à la mairie de Golf-Sud par Mamadou Mbaye, président de l’Association sénégalaise de lutte contre la tuberculose (Aslut). Le président de l’Aslut s’est dit révolté contre les patients tuberculeux qui refusent de se faire soigner bien que le traitement soit gratuit. Même si le contenu de ce projet de loi ne nous a pas été communiqué, M. Mbaye soutient que la préparation du texte a fait l’objet de rencontre à la Maison de la presse avec les acteurs, en présence de la coordonnatrice du Programme National de lutte contre la Tuberculose (Pnt), Dr Marie Sarr Diouf. Le service d’hygiène qui, jusqu’ici avait la compétence de conduire le malade auprès de structure de soins, était aussi de la partie.

Une fois votée à l’Assemblée nationale, renchérit le président de l’Aslut, la loi va aider à l’augmentation du dépistage et permettre de rompre la chaine de transmission au niveau communautaire. M. Mbaye de citer ensuite des pays africains, dont le Maroc, qui ont déjà légiféré dans ce sens avant d’insister sur le caractère contagieux de cette maladie et la nécessité de la déclarer. Car chaque malade évoluant au sein de la communauté et qui refuse de se soigner peut contaminer une dizaine d’autres personnes. Ainsi, tant que des malades récalcitrants au traitement seront laissés dans leur entêtement, le slogan « End TB » (Mettre fin à la Tuberculose) ne sera qu’un vain mot. Encore que, selon les enquêtes effectuées par le ministère de la Santé, 55% de la population ignore l’existence de la maladie et de ses symptômes.

Le défi est donc surtout de relever le niveau de connaissance de la maladie et de multiplier le dépistage. C’est dans ce cadre que s’est ténu un atelier d’information et de partage au sein de la mairie de Golf-Sud pour renforcer les capacités des associations communautaires de base. Cette importante rencontre a été animée par le Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, responsable suivi-évaluation du projet de lutte contre la tuberculose de Plan International Sénégal.

Recommandations préventives contre la tuberculose : Vivre dans des chambres aérées, ventilées et ensoleillées

Une chambre peu aérée, toujours fermée et peu ensoleillée est un facteur de risque pour développer la tuberculose. Ces mesures préventives ont été prodiguées par le Dr Tacko Aly Baba du Programme National de lutte contre la Tuberculose (PNT) qui faisait une présentation sur la maladie lors de la journée d’évaluation des activités de l’association Help TB. Face donc à une maladie méconnue par 55% de la population, selon l’enquête de 2016, la spécialiste soutient que pour mieux contrer sa forme contagieuse, il est important de sensibiliser les populations à vivre dans des locaux aérés, ventilés et ensoleillés. En ce qui concerne les signes cliniques, elle prévient que ce sont: des toux persistantes pendant 15 jours suivies de crachats purulents accompagnés de douleurs thoraciques, la fièvre avec des suées pendant la nuit ainsi que l’amaigrissement. Tous ceux qui présentent ces symptômes devront nécessairement s’orienter en consultation auprès d’une structure sanitaire. La spécialiste a profité de cet exposé pour rappeler la situation du Sénégal où 13.117 cas de tuberculeux ont été dénombrés avec un taux de perdus de vue acceptable de 4%. Quant au tuberculeux contagieux non traité, il peut contaminer son entourage immédiat, et le personnel de santé. Parmi les personnes les plus exposées, elle a cité les détenus, les migrants, les Personnes vivant avec le Vih (PVVIH), et ceux ayant une baisse d’immunité (diabétique, malnutrition, alcoolique, tabac, stress, traitement corticoïde).

END TB OU METTRE FIN A LA TUBERCULOSE EN 2035 : De la nécessité pour les collectivités locales de s’approprier le combat

Face à l’idéal End TB en 2035, l’implication des populations et les collectivités locales est une nécessité pour accélérer la cadence vers la fin de la tuberculose. Tel est le contenu du message que le président de l’Association Help TB, M. Niang, a livré samedi dans les locaux du Programme National de lutte contre la Tuberculose (PNT) à l’occasion d’une réunion d’évaluation de leurs activités, après plus d’un an d’existence sur le terrain.

L’offensive contre la tuberculose s’intensifie de plus en plus au Sénégal. Durant le weekend, au moment où des actions se menaient dans la banlieue, l’association Help TB a tenu, dans les locaux du Programme National de lutte contre la Tuberculose (PNT), une journée de partage de ses résultats sur le terrain. Histoire de dégager de nouvelles perspectives dans le cadre de son plan d’action. Selon les dernières statistiques mondiales de 2016 qui ont été rappelés lors de l’ouverture de cet atelier, 2 milliards de personnes sont atteintes avec un rythme de propagation de 10,4 millions de nouveaux cas enregistrés chaque année et 1,8 millions de décès.

Dans la croisade contre cette maladie au niveau planétaire, le président de l’association Help TB estime qu’il faut nécessairement que les collectivités locales s’approprient le combat. Car même si le Pnt a fait de grands bonds, il faudra approfondir le travail au niveau des collectivités locales afin qu’elles s’engagent directement dans la bataille. « On ne peut pas lutter contre la maladie en laissant en rade les collectivités de base », a-t-il ajouté, s’adressant aux nombreux élus locaux présents dont les représentants des maires des communes d’arrondissement de Thiès et de Dakar (Dieuppeul-Derklé). M. Niang de lister ensuite les activités menées par son association notamment des journées de sensibilisation, de dépistage dans les lieux publics et autres interventions au niveau local.

Auparavant, Dr Marie Sarr Diouf, coordonnatrice du Pnt et modératrice de la rencontre est revenue sur l’historique de la maladie et l’évolution des combats menés par le Sénégal. A propos de l’échéance, fixée en 2035, pour mettre fin à la maladie devenue un challenge mondial, le Sénégal et les pays d’Afrique ne pourront atteindre cet objectif que si tous les acteurs s’engagent ensemble dans la lutte. La présence des élus locaux autour d’elle est ainsi un motif de satisfaction et traduit l’intérêt que l’association Help TB a suscité auprès des collectivités pour apporter la riposte, au niveau local, dans la croisade. Cette journée d’études a, par ailleurs, permis aux participants de cerner la maladie sous tous ses aspects et d’entrevoir, à travers l’association, de nouvelles offensives pour multiplier le dépistage et accompagner les malades dans le suivi du traitement.

Cheikh Tidiane MBENGUE

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