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Le soleil | Sénégal | 26/09/2017 | Lire l'article original
Un détour dans des structures sanitaires a permis de savoir que bon nombre de femmes ignorent les contenus des carnets de santé. Les sages-femmes regrettent que beaucoup ne prennent pas la peine de lire les informations consignées dans ces livrets.
Un silence règne dans les allées du bloc de la maternité du Centre de santé Abdoul Aziz Sy « Dabakh » des Parcelles Assainies de Dakar. Une trentaine de femmes attendent. Ici, les visages sont fermés et les traits tirés. Certaines sont courbées, quelques-unes sont allongées sur les bancs, alors que d’autres font des va-et-vient pour conjurer leur douleur abdominale. Les futures mamans ne sont visiblement pas au même stade de grossesse ou n’ont pas encore les mêmes techniques pour faire face aux maux de ventre qui les tenaillent.
Cependant un point les unit : elles ignorent l’utilité du carnet de santé de la mère et de l’enfant et ne comprennent pas les informations qui y sont notées à chaque visite. Affalée sur le banc d’attente avec beaucoup d’efforts, l’air épuisé, Amy Ndiaye confie : « Je sais juste que je dois l’apporter à chaque visite. J’ignore exactement ce que le médecin note, c’est sûrement pour voir si la grossesse se déroule bien ». Elle est à son septième mois de grossesse et pour elle, l’attente devient longue. Certaines soutiennent qu’elles ne reçoivent pas d’explications ni des informations sur le contenu du carnet de santé. Une telle affirmation est balayée par la sage-femme Marième Guèye. « De nombreuses femmes ne s’intéressent pas à leurs carnets sanitaires. Elles ne prennent pas la peine de lire les informations qui sont dans leurs carnets », objecte-t-elle.
Suivi de la grossesse
Une femme enceinte doit faire au moins quatre visites prénatales durant ses neuf mois de grossesse. Les rendez-vous de ces consultations sont marqués dans ce livret. Elle s’en servira après l’accouchement. Le carnet renferme toutes les informations sanitaires de la mère ; c’est une sorte de carte d’identité de la femme enceinte. En effet, ce carnet est délivré gratuitement entre la dixième et la douzième semaine de grossesse. Débordée par le nombre de patientes, Mme Guèye avance, entre deux consultations, que l’identité du père y est inscrite ainsi que le groupe sanguin des parents. En somme, ce document permet de suivre l’évolution de la grossesse, de surveiller la santé de la mère et d’agir à temps en cas de complications.
« Des informations comme le poids de la mère, sa tension, son bilan sanguin, la hauteur utérine, les vaccins ainsi que le type de grossesse y sont marquées. On peut être en face d’une grossesse normale, gemellaire ou à haut risque. Toutes ces informations sont notées dans le carnet ». Par ailleurs, il renseigne sur les antécédents de maladie des parents et les résultats de l’échographie y figurent en bonne place. Cependant, de nombreuses femmes ne respectent pas leur rendez-vous de consultations prénatales. Les contacts téléphoniques et l’adresse de la mère figurent dans le carnet. En cas d’absence prolongée, les agents de santé peuvent rappeler les rendez-vous aux femmes par l’intermédiaire des marraines de quartiers plus connues sous le nom de « Badiénou Gokh ». Ces dernières jouent un rôle essentiel dans la sensibilisation et l’information des femmes enceintes.« Dans le carnet, l’on trouve des images, des dessins explicatifs sur les bonnes attitudes d’une femme enceinte, l’importance par exemple de dormir sous une moustiquaire imprégnée », cite Mme Guèye. Elle recommande aux femmes de se faire consulter dès qu’elles ont un retard de menstruation.
Emmanuella Marame FAYE
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