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Sud Quotidien | Sénégal | 16/11/2017 | Lire l'article original
L’ordre des pharmaciens du Sénégal a rencontré hier, mercredi 15 novembre, la presse pour se prononcer sur l’importante saisie de médicaments contrefaits de 300 colis pour une valeur marchande estimée à un milliard 335 160 millions par les éléments de la brigade de gendarmerie de Touba Belel à hauteur du poste de contrôle de Halieu. Cet ordre a plaidé pour la criminalisation de la vente illicite de médicaments à cause de l’ampleur du phénomène dans la cite religieuse de Touba.
L’ordre des pharmaciens du Sénégal était face à la presse pour se prononcer sur une importante saisie de médicaments contrefaits de 300 colis pour une valeur marchande estimée à un milliard 335 160 millions par les éléments de la brigade de gendarmerie de Touba Belel à hauteur du poste de contrôle de Halieu.
Cette saisie est composée entre autres de produits injectables de la vitamine C injectable non référenciés non commercialisés n’ayant aucun visa. Ces produits sont considérés comme de la drogue par les pharmaciens. Le Président de l’ordre national des pharmaciens du Sénégal, Dr Amath Niang accompagné du Président de la section B de l’ordre des pharmaciens du Sénégal, Dr Ndiaye Sall et du Dr Adiouma Diouf du secteur syndicat de l’ordre des pharmaciens a fait dace à la presse pour dénoncer cette vente illicite de médicaments favorisés par la prolifération des dépôts de pharmacie à Touba.
Ces produits contrefaits qui constituent une drogue ont de lourdes conséquences sur la santé des populations. Cela entraine la flambée des maladies chroniques, les insuffisances rénales, des maladies cardiovasculaires.
« Nous sommes là pour défendre une cause. C’est la santé des populations. Ces produits peuvent anéantir toutes les politiques de santé du pays », a soutenu Dr Ndiaye Sall.
Tant qu’il y aura des dépôts à Touba, les gens auront les moyens de les ravitailler. 10.000 nouveaux cas de cancers sont enregistrés chaque année au Sénégal. L’ordre des pharmaciens du Sénégal a, par ailleurs, plaidé pour une criminalisation de la vente illicite de médicaments.
Mandats de dépôt contre le convoyeur et le supposé propriétaire
L’avocat de l’ordre des pharmaciens, Me Abdoulaye Babou a déclaré que c’est un commerce organisé par de gros bonnets. Selon lui, l’ordre des pharmaciens du Sénégal est déterminé à aller jusqu’aux bouts de cette affaire. « Nous sommes conscients que nous sommes en face d’un système mafieux. Le convoyeur a dit qu’ il n’est pas le propriétaire. L’enquête peut révéler qu’ il y a des complicités au niveau même de Touba. La nature même de l’affaire nous renseigne que ce ne sont pas de petits types, ce sont de gros bonnets ». Et d’ajouter : « quiconque qui soit impliqué dans cette affaire quelque puisse être son niveau de représentativité doit pouvoir répondre devant la justice. Nous sommes dans une justice où tous les sénégalais sont censé être égaux. Ce dossier doit être porté à la connaissance du Khalife général des mouride ».
Et de rappeler les faits qui se déroulent au niveau du poste de contrôle de Halieu. Les gendarmes sont entré en action à la suite d’un informateur qui a tenu à garde l’anonymat. Ils se sont renduits sur les lieux et ont effectivement trouvé deux camions immatriculés en Guinée-Bissau à bord desquels les produits pharmaceutiques contrefaits.
Ils ont interpelé un convoyeur de nationalité Bissau-guinéenne. Le chauffeur et l’apprenti ont pris la fuite. Les gendarmes ont clairement dit que le convoyeur n’est pas le propriétaire des marchandises. Selon lui, les gendarmes ont identifié une autre personne qui serait le supposé propriétaire qui a pris la fuite.
Le convoyeur a été placé sous mandat de dépôt et un mandat d’arrêt a été lancé contre le supposé le propriétaire des produits. « Notre premier souci dit-il, c’est de nous interroger sur la suite qui allait être réservé à cette affaire. C’est une enquête criminelle qui sera ouverte ».
Il s’agit selon lui, de l’ouverture d’une enquête criminelle pour association de malfaiteurs. Vente illicite de médicaments pharmaceutiques et contre bande pour ces chefs d’inculpation mais aussi le juge d’instruction qui est saisi de ces chefs de délits peut au cours de son enquête élargir les crimes retenus ou les personnes à arrêter ou à se faire arrêter.
« Les faits sont d’une extrême gravité. On est en face d’un système mafieux. Toutes les conditions étaient réunies pour la vente. Les commanditaires et les propriétés sont à Touba. Il n’y a pas d’intouchables. Il faut avoir le courage de dénoncer au prix de notre vie. Touba ne doit pas être un sanctuaire des malfaiteurs. Nous ferons de ce dossier, une grande affaire. Les gendarmes ne veulent pas aller jusqu’ au bout. Ils doivent être traduits devant la chambre criminelle » a-t-il conclu.
Adama NDIAYE
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