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Sud Quotidien | Sénégal | 20/03/2018 | Lire l'article original
Juste après l’accouchement, il est conseillé à la nouvelle maman d’aller régulièrement en visites médicales afin de retrouver son état initial d’avant grossesse. Seulement, alors que le post-partum concerne les 6 semaines suivant la naissance de l’enfant, le constat fait sur le terrain est que bon nombre d’entre elles ne respectent pas les consignes de leurs sages-femmes ou autres gynécologues.
Les consultations post-natales sont tout aussi importantes que celles prénatales. La femme qui vient d’accoucher doit impérativement s’y soumettre. Dans la majorité des structures sanitaires, peu sont toutefois celles qui les suivent régulièrement. Les femmes font défaillance à partir de la 2ème consultation. Si elles arrivent à la 3ème consultation, elles sont absentes pendant la dernière visite. Au cours des entretiens avec certaines d’entre elles, le manque de temps ainsi que les pesanteurs sociales ont été parmi les raisons avancées pour expliquer leurs comportements.
Mariama Diagne Sarr, ménagère rencontrée à Grand Dakar, comme la plupart de ses compatriotes est tenue de s’occuper de la maison, préparer le repas et surveiller les enfants. « Ce n’est pas facile d’allier la prise en charge de la famille et vouloir prendre en charge convenablement sa santé. J’ai fait les deux premières visites car la 1ère se fait avant de sortir de la maternité et la 2èmeune semaine après avec le bébé. Et comme tout allait bien je ne suis plus allée du fait que je ne ressentais plus le besoin de voir un médecin ou une sage femme » a-t-elle fait savoir.
Et de poursuivre : « je suis en parfaite santé, je m’occupe de ma famille. Pour moi, c’est une perte de temps d’aller voir la sage-femme car au final, elle confirme toujours le pressentiment que l’on a de notre état de santé. » D’un autre coté, les longues attentes chez les gynécologues découragent les patientes. De l’avis de Seynabou Diack rencontrée à l’hôpital général de grand Yoff : « Depuis 8 heures je suis à l’hôpital. Jusqu’à 13 h, je ne suis pas encore entrée dans le bureau du médecin. Il y a du monde et en plus, le médecin est en consultation et en intervention chirurgicale. Pour les urgences, il est obligé de surseoir à la consultation pour aller au chevet du malade. Cette longue attente nous décourage dans le respect des visites post-natale » a-t-elle déclaré.
Et de poursuivre : « je ne peux pas patienter du fait qu’il y a des enfants à la maison qui attendent pour le déjeuner. Je vais prendre un autre rendez vous ». Dans cette longue attente des gynécologues partagés entre les consultations, les interventions chirurgicales ou encore les séminaires, certaines femmes font défaillance. Un autre facteur à ne pas négliger reste les pesanteurs sociales. Dans la plupart des structures de santé, de jeunes sages-femmes émergent. Certaines ont du mal à montrer leurs parties intimes devant ce personnel de santé. Certaines femmes qui viennent d’accoucher vont jusqu’à cacher leur maladie pour ne pas se retrouver en face de ces dernières. C’est le cas de cette dame qui a requis l’anonymat. Habitante du quartier cité bissap, elle est mère de trois enfants. Cependant par la grâce de Dieu, ses accouchements se sont bien passés même si ils se sont faits à domicile.
Pour les visites post-natales, elle n’en fait pas. « Je n’aime pas que l’on touche mes parties intimes. J’ai toujours privilégié l’accouchement à domicile avec l’assistance d’une grande personne. Pour les soins, c’est la même démarche. Je ne peux pas laisser les jeunes sages-femmes me consulter et si tu demandes à voir leur responsable, on te dit toujours qu’elle est occupé » souligne t-elle. Rappelons qu’après l’accouchement, la mère peut présenter quelques symptômes, mais ils sont en général modérés et transitoires. Les complications sont rares. Néanmoins, le médecin, le personnel hospitalier ou le service des soins prévoit, en général, un programme de consultations appelé consultation post natal.
Denise ZAROUR MEDANG
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