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Le soleil | Sénégal | 11/04/2018 | Lire l'article original
L'ère des césariennes. Ce n'est pas un abus de langage. Les femmes interrogées aussi bien dans les structures sanitaires que dans les rues confessent une fréquence des accouchements par césarienne. Seulement, le recours accru à cette technique contribue à la réduction de la mortalité maternelle et infantile au Sénégal. Fatou Mbaye, trouvée à un arrêt d'autobus, tient son nourrisson dans les bras. Elle vient de sortir de l'hôpital Roi Baudouin de Guédiawaye. L'expression faciale voile la fierté d'avoir donné la vie. Elle affiche un entrain contrastant avec l'intervention chirurgicale qu'elle a subie. « Les césariennes, j'ignore pourquoi, sont devenues fréquentes. Après le respect de toutes les consultations prénatales, au bout du compte, j'ai accouché par césarienne », raconte la dame.
Ndèye Amy Sakho porte, elle, son bébé sur le dos. Elle avance, d'un pas discret, vers l'arrêt d'autobus. Cette femme de teint clair a accouché par voie basse. Mais, elle s'étonne que beaucoup de femmes subissent une intervention chirurgicale pour donner naissance.
Dans la banlieue, d'autres personnes ont aussi constaté la fréquence de cette pratique. Comme par enchantement, beaucoup de bébés naissent par accouchement artificiel. Mame Diarra Fall, hésitante au premier contact, délivre une analyse similaire à celle de nos deux précédentes interlocutrices.
« J'ai l'impression qu'il y a plus d'accouchements par césarienne que par voie basse. Il faut reconnaître que ce sont parfois les femmes qui l'exigent », confesse-t-elle. Au quai de débarquement de Hann village, le rivage grouille de monde. Les femmes marchandent les prix des poissons fraichement débarqués des embarcations. Yacine Wade, une vieille dame, s'éloigne de cette effervescence. Elle attend d'autres pêcheurs.
Elle ne regarde pas plus loin pour expliquer la fréquence des accouchements artificiels. « De nos jours, il y a trop de problèmes sociaux au sein des familles. Lorsque vous baignez dans cette situation durant toute votre grossesse, il y a de fortes chances que vous ayez des problèmes lors de l'accouchement », analyse-t-elle.
Au bord de cette plage, où ne cessent de déferler des vagues, la brise transporte d'autres idées et apportent d'autres arguments. Mbodj Sow, plus jeune, ne rame pas à contre-courant de la vieille. Mais, elle nous plonge dans la modernité. Elle associe les complications évoquées par notre précédente interlocutrice lors de l'accouchement à l'usage des contraceptifs.
« Auparavant, c'était rare d'entendre qu'une femme a accouché par césarienne. Aujourd'hui, c'est presque devenu normal. Je pense que c'est le planning familial qui est à l'origine de la fréquence des césariennes. Aussi, il est plus facile d'accoucher sans complications en étant plus jeune que lorsque l'on dépasse la trentaine », confie-t-elle.
Dans des postes de santé, comme celui de Yarakh, l'occurrence n'émeut pas les praticiens. La césarienne a sauvé des vies. La technique a fait chuter les taux de mortalité maternelle et infantile.
Les sages-femmes rencontrées veulent que l'on regarde plus ces aspects que la fréquence. Toutefois, cette fréquence est aussi symptomatique de l'accessibilité à cette pratique médicale. Le Sénégal a rendu gratuites les césariennes dans le cadre de la Couverture Maladie Universelle (CMU).
Par I. Sane
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