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Agence Presse Sénégalaise | Sénégal | 25/05/2018 | Lire l'article original
Le monopoles des industries pharmaceutiques persiste encore fortement et les pays en développement en payent le plus lourd tribut, a indiqué la directrice générale de la Pharmacie nationale d'approvisionnement, Dr Annette Seck Ndiaye, en guise de "plaidoyer au nom de la région Afrique", à l'occasion de l'Assemblée de la santé à Genève (Suisse).
"Les multinationales présentes dans les pays ne font pas de place aux unités de fabrications locales à capitaux nationaux", a-t-elle dit devant le Directeur général de l'OMS, présent vendredi à une session sur l'accès des médicaments, dans le cadre des travaux de l'Assemblée mondiale de la santé.
"Les droits de propriété intellectuelle sont certes compréhensibles, mais elles ne doivent pas entraver le droit des populations à la santé", a-t-elle déclaré.
Pour Dr Annette Seck Ndiaye, les brevets pharmaceutiques doivent être plus accessibles pour permettre à l'industrie locale d'être plus performante.
Les freins au développement de la fabrication locale de génériques risquent d'anéantir les progrès réalisés pour maintenir les pandémies à des prévalences basses, comme pour le cas du Sénégal où celle-ci se situe à moins de 1% au niveau de la population générale, a-t-elle prévenu.
C'est pourquoi, a-t-elle dit à l'assemblée mondiale de l'OMS, "un plaidoyer fort doit être fait à l'échelle régionale pour inverser la tendance dans les 10 prochaines années
La Directrice générale de la PNA a également fait état, devant les délégués de l'absence d'approche stratégique régionale, de l'incapacité des fabricants locaux à atteindre la pré qualification de l'OMS et les standards internationaux en matière de fabrication de génériques (bioéquivalence, bio similarité). Elle a également évoqué le coût élevé des médicaments fabriqués localement par rapport aux produits importés.
Il a été question aussi de faire le point sur les contraintes de l'industrie pharmaceutique dans la zone Afrique avec la mauvaise répartition et le dysfonctionnement de la chaîne d'approvisionnement, et de l'insuffisance d'investissements dans la recherche&développement.
Il est également ressorti de ce tableau fait à l'OMS, l'accès aux licences de fabrication et la dépendance excessive vis-à-vis des médicaments importés, mais également l'insuffisance des ressources humaines qualifiées, le manque d'informations sur le marché et des données, et la faible capacité des laboratoires de contrôle des médicaments.
Dr Seck considère que "la concurrence est un facteur clé pour limiter le prix des médicaments et garantir un accès équitable aux médicaments".
Le générique permet de baisser les prix des médicaments de 40 à 80 pour cent en moyenne (ARV, anticancéreux), et le coût des traitements des maladies dites à soins coûteux deviennent de plus en plus accessibles.
Pour le modérateur de la rencontre, le Directeur exécutif du Secrétariat du Sud et du Centre de l'OMS, Dr Carlos Correa, "il est essentiel de surmonter les obstacles créés par les monopoles pour atteindre la couverture sanitaire universelle".
"C'est intéressant l'exposé du Sénégal qui a montré une faiblesse de la production locale, mais que la propriété intellectuelle peut devenir un obstacle pour le Sénégal et d'autres pays africains", a-t-il dit.
La session est organisée par les délégations du Bangladesh, du Brésil, de l'Inde, du Maroc, du Sénégal, de la Thaïlande et de la Malaisie.
Adama Diouf Ly
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