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Sud Quotidien | Sénégal | 04/06/2018 | Lire l'article original
En comité départemental de développement présidé par M. Diadji Dia, le préfet du département de Matam, la problématique de la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile a été passée en revue, en partenariat avec l'Usaid/Neema qui appuie le ministère de la Santé et de l'action sociale dans la mise en œuvre des interventions à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, et du Réseau Siggil Jigeen (Rsj) dont l'ambition est de fédérer l'ensemble des collectivités locales du Sénégal à allouer des ressources spécifiques pour la lutte en question.
Ce qui intègre l'une des missions assignées aux collectivités dans la mesure où la santé et l'action sociale sont des compétences qui leur sont transférées.
Dans le département de Matam où un taux élevé de prévalence de mortalité maternelle, néonatale et infantile a été constaté, le renforcement de la lutte contre la mortalité maternelle s'est inscrite comme une impérieuse nécessité au niveau des deux districts sanitaires (Thilogne et Matam).
Un combat dont la réussite, au-delà de la volonté prescrite, appelle justement une saine convergence des objectifs concomitamment des deux parties que sont le Réseau Siggil Jigeen et les collectivités locales.
Pour autant, durant le Comité départemental de développement présidé par M. Dia, le préfet du département de Matam, il s'est agi de partager non seulement sur les réalisations majeures des interventions en l'espèce mais aussi sur les engagements pris par les collectivités territoriales.
En l'occurrence, on retiendra que le premier objectif spécifié a porté sur l'implication des communautés dans la gestion de la qualité des services sanitaires à tous les niveaux du système de santé en tenant compte des considérations de genre et des interventions pertinentes par rapport aux réalités socio-culturelles.
Dans sa présentation, le coordonnateur régional du Rsj-Programme Usaid/Neema, Massini Guèye révélera en effet que « les communautés se sont bien impliquées dans la résolution des problèmes liés à disponibilité des soins de qualité au niveau de leurs structures sanitaires, compte tenu du genre et des réalités socio-culturelles ».
Avant d'ajouter que dans le cadre du renforcement du plaidoyer à l'endroit des acteurs locaux, en particulier les collectivités locales, pour une allocation de ressources financières visant l'amélioration de la qualité des services de santé/Smni, « plusieurs maires ont pris des engagements pour l'amélioration de celle-ci au niveau de leur communauté ».
Le programme s'est félicité aussi que, dans le cadre de l'identification et de l'éradication des barrières à une meilleure utilisation des services intégrés, « les déterminants socio-culturels qui plombent la qualité des services soient connus et que le dialogue entre les acteurs de la santé, les autres secteurs et la communauté soit aussi enclenché pour leur bonne utilisation ».
Plaidoyer de proximité auprès des maires : L'incontournable engagement financier des communes
Les sessions de plaidoyer de proximité réalisées dans les communes de Matam, Thilogne et Nabadji auprès des maires pour l'obtention d'engagement à améliorer la qualité des services de santé se sont révélées bénéfiques seulement dans les deux dernières collectivités citées.
Dans la commune de Thilogne, l'engagement du maire s'est traduit par l'allocation d'un budget de 1.350.000 F Cfa qui devrait aider à faire adhérer 300 femmes dans la mutuelle de santé de la commune.
L'engagement du maire de la commune de Nabadji a, quant à lui, porté sur un coût de 2.000.000 francs Cfa dont l'objet d'utilisation sera déterminé par les différentes parties prenantes que sont le district sanitaire de Matam, le Réseau Siggil Jigeen et la commune.
L'histoire retiendra aussi que l'édile de la commune de Nabadji, Abdoulaye Sally Sall, ministre-conseiller du président de la République, s'est hautement distingué en inscrivant dans le budget de sa collectivité une ligne spécifique à la Smni.
Tout comme d'ailleurs l'a fait le maire de la commune d'Orkadiéré, le questeur Daouda Dia qui, dans l'attente de son intégration dans le programme, a positionné 3.000.000 de francs Cfa destinés à l'amélioration de la Smni.
Pour l'heure, aucun engagement n'a été par contre recueilli de la commune de Matam dont les fonds devraient appuyer la mise en œuvre des activités de soins communautaires à domicile de la mère et du nouveau-né afin de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.
Dialogue communautaire et résolution des problèmes : Vers une amélioration notable de la santé maternelle
Les différentes rencontres de dialogue communautaire sur la faiblesse du Tpc (Taux de Prévalence Contraceptive) et des CPN (Consultations Prénatales) tardives et les accouchements à domicile, déroulées à Sinthiou Garba, Ogo et Soubalo, dans le district sanitaire de Matam, ont, de l'avis du coordonnateur du projet, « conduit à une saine amélioration de la perception des hommes, notamment des religieux sur la planification familiale, au respect plus circonscrit des Cpn et au rapprochement des prestations de santé de la communauté de Ogo ».
Et de révéler dans la foulée : « Des réaménagements horaires de visite pour prendre les femmes en âge avancé qui avaient honte de faire le rang avec les autres femmes nous a permis d'obtenir des résultats dans le cadre de leurs consultations.
Les sessions de dialogue communautaire réalisées dans le district sanitaire de Thilogne, sur la sous-utilisation des services de soins et du faible taux d'achèvement des Cpn, ont fortement contribué à l'amélioration aussi bien du taux d'achèvement des Cpn et Cpon et par ricochet, le taux d'utilisation des services de santé au niveau du district avec une mise en place de caisses de solidarité dans les villages polarisés pour l'accès aux soins de santé comme à Ndiaffane ».
Appréciant les différents acquis concoctés par le programme durant la première année de sa réalisation, le représentant régional de la Raddho, Mouhamadou Gaye, indiquera que « le renforcement et la pérennisation des liens entre les plateformes communautaires et le système de santé sont plus que déterminants pour un accès aux soins de santé pour tous et partout ».
Et qu'à cet effet, le respect des engagements des maires tout comme l'enrôlement de nouvelles communes au niveau des districts médicaux dans une démarche inclusive s'érigeait en défi jugé prioritaires.
Une assertion fortement partagée par le préfet du département de Matam qui a magnifié l'adhésion des communautés, tout en plaidant pour une sensibilisation d'envergure et une meilleure implication des collectivités.
Par Pape Moctar Ndiaye
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