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Revue de presse de santé tropicale

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A la découverte de la maladie : Ndack Diop Gueye appelle à l’implication de la société

Sud Quotidien | Sénégal | 12/06/2018 | Lire l'article original

La tuberculose est une maladie infectieuse, très contagieuse, caractérisée par une toux persistante. Le plus souvent, cette toux a une durée supérieure ou égale à 15 jours, elle est causée par un microbe appelé basile de Koc. Selon la responsable du centre de traitement de la tuberculose au district centre de Dakar, Gaspard Kamara, Ndack Diop Guèye, le traitement est disponible et les victimes doivent être accompagnées pour une guérison parfaite de la maladie. Entretien

Quels sont les facteurs de risques de la tuberculose ?

La promiscuité, les lieux fermés, le contact direct avec un tuberculeux, peuvent être des facteurs de risques de la maladie. S’y ajoutent les maladies du système immunitaire, comme l’infection par le VIH qui multiplie grandement le risque de voir apparaître le stade actif de la tuberculose, l’enfance avec les enfants de moins de cinq ans ou la vieillesse avec les maladies chroniques comme le diabète, le cancer, la maladie rénale qui peuvent servir de porte d’entrée à la maladie. Comme j’aime à le dire, la tuberculose est une maladie opportuniste et quand le système immunitaire est fragilisé, le microbe qui vit en nous en profite pour se développer. C’est dire que, nous tous, nous sommes exposés à la maladie car nous sommes porteurs du virus du fait que la contamination se fait par voie aérienne.

Une personne atteinte de tuberculose peut-elle être guérie ?

Bien sûr. La tuberculose est une affection que l’on peut guérir. Comme on a l’habitude de le dire, le traitement est là et il est gratuit. Les médicaments sont disponibles dans les centres de traitement et aujourd’hui, on a même décentralisé au niveau des postes de santé, d’autant plus, que la tuberculose continue de poser un problème de santé publique. La durée du traitement est de six mois.

Une fois guéri de la maladie, peut-on faire une rechute ?

On peut se traiter et revenir quelques années pour une tuberculose. C’est possible. Comme on a l’habitude de le dire, la tuberculose est une infection opportuniste. Si on a les facteurs favorisants, on peut développer une fois de plus la maladie.

Devrait-on isoler toujours le malade dans les maisons ou les structures sanitaires ?

Avant on isolait le patient, mais maintenant le programme national de lutte contre la maladie propose que l’on accompagne le patient du moment que les médicaments sont disponibles et sont efficaces et si le patient commence à les prendre, au bout de quelques jours, il n’est plus contagieux, d’où la raison que nous devons accompagner le malade pour qu’il puisse prendre régulièrement ses médicaments.

A quel moment, on peut déclarer la personne guérie de la maladie ?

S’il prend ses médicaments au bout de 15jours, il ne peut plus transmettre la maladie. Mais pour être guéri de la tuberculose, il faut six mois. Le patient ne doit pas rester un seul jour sans prendre de médicaments. Raison pour laquelle au niveau des centres de traitement, nous supervisons le traitement en milieu sanitaire. Ce qui nous permet non seulement de rechercher les effets secondaires mais aussi d’accompagner nos patients. Comme j’ai l’habitude de le dire, la tuberculose est une affection sociale. Les gens ont tendance à isoler le patient et là ça n’encourage pas le patient à se faire soigner

Le district centre de Dakar, Gaspard Kamara enregistre 100% de réussite dans le traitement, qu’est ce qui fait votre force ?

Au niveau du district centre, nous avons six centres de traitement et Gaspard Kamara est la référence du district. Nous avons enregistré de bons résultats en ce qui concerne la prise en charge des malades vivant avec la tuberculose. Nos points d’actions sont, entre autres, la supervision des prises de médicaments en milieu sanitaire. En dehors de cela, dès le premier contact, nous essayons d’installer un climat de confiance entre le patient et nous. Nous lui proposons de faire le dépistage VIH, nous avons systématisé le dépistage du diabète chez les personnes victimes de tuberculose pour faciliter le traitement. Il y a aussi la recherche des perdus de vue et dans ce cas, le patient qui ne vient plus, on commence à l’appeler au téléphone. S’il ne revient pas, il y a les organisations communautaires de base avec qui nous avons contractualisé par rapport à la recherche des perdus de vue mais aussi par rapport à l’orientation des tousseurs chroniques au niveau communautaire.

Pour la prise en charge des enfants tuberculeux, avez-vous vécu une rupture de médicaments ?

On n’a pas eu ce problème par rapport à la prise en charge des enfants atteints de tuberculose. A chaque fois qu’il y a un patient victime de tuberculose, on recherche tout autour de lui s’il n’y a pas des enfants en âge de 0 à 14ans susceptible de l’avoir. S’il y en a, nous les orientons vers le pédiatre pour une prise en charge adéquate. Jusqu’au moment où je vous parle, nous n’avons pas de rupture concernant les médicaments réservés au traitement pour les enfants.

Quel conseil donnez-vous à l’endroit des familles qui vivent avec un tuberculeux ?

C’est de les accompagner. Les gens ont peur de le faire. Il y a des locataires qui sont délogés à cause de leur maladie. Nous devons tous participer à la prévention de la maladie en orientant les tousseurs chroniques vers les structures sanitaires, étant donné que nous tous, nous sommes exposés à la maladie. Nous avons aussi tendance à voir la tuberculose multi résistance qui est vraiment contraignante. La prise en charge est très lourde. Le patient s’injecte au minimum quatre mois alors que cela, on peut l’éviter si le patient prend régulièrement ses médicaments.

Denise ZAROUR MEDANG

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