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Le soleil | Sénégal | 03/07/2018 | Lire l'article original
Quand il aborde la question de la santé oculaire, le Dr Boubacar Sarr est en terrain conquis. Fort de ses 13 années à la tête du Programme de lutte contre la cécité au ministère de la Santé et de l'Action sociale, il a souligné qu'il y a un lien fort entre le taux de prévalence de la cécité et le développement social et économique d'un pays.
« Dans un pays comme le Sénégal ou dans la sous-région, on estime que le taux de prévalence de la cécité tourne autour de 1 à 1,7, voire 2 %. Ce même taux tourne autour de 0,2 à 0,4 % dans les pays développés. Donc, on le considère comme un indicateur très fiable du niveau de développement socio-économique d'un pays », a-t-il relevé.
Le Dr Sarr a ajouté que le problème dans les pays fortement touchés réside dans le fait que la cécité engendre certaines formes d'inactivité. Ainsi, quand on est aveugle dans ces pays, on n'est plus productif alors qu'on continue de consommer. Autrement dit, on est à la charge de la communauté.
« Et quand cette communauté est déjà si appauvrie, vous ne faites que renforcer cet appauvrissement », a-t-il affirmé. Le praticien a également fait savoir que le Sénégal a eu des résultats assez probants dans cette lutte. Selon lui, si tous les décideurs avaient compris que lutter contre la cécité, c'est lutter contre la pauvreté, peut-être qu'il y aurait eu beaucoup moins d'aveugles.
« Ce, d'autant plus que la plupart des aveugles dans des pays comme les nôtres sont inutilement handicapés, alors que 80 % des cas de cécité sont évitables ou curables ».
C'est dire qu'il y a des choses à faire et cela commence par une décision politique. La maladie des yeux ne tue pas et cela fait, à son avis, qu'elle n'intéresse pas souvent les gens. Toutefois, Boubacar Sarr a précisé : « Elle handicape.
Et la gestion du handicap sur les plans purement social et économique est beaucoup plus difficile que la question de la mortalité. Un aveugle, vous l'avez pendant cinq ans, dix ans, vingt ans ou plus.
Vous l'habillez, le nourrissez en lui donnant à manger, à boire, etc. Et quand la prise en charge dans la famille est déjà difficile, ça l'est davantage quand on a un aveugle en plus ». D'où son invite à une prise de conscience pour lutter contre le fléau.
Par O. Pouye
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