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VIH chez les enfants : Le dépistage doit être systématique chez les femmes (responsable)

Agence Presse Sénégalaise | Sénégal | 12/07/2018 | Lire l'article original

Dakar - La prévention du VIH chez les enfants doit commencer d'abord par le dépistage systématique des femmes en âge de procréer, a indiqué, jeudi à Dakar, le professeur Cheikh Tidiane Ndour, chef de la Division Sida et infections sexuellement transmissibles au ministère de la Santé et de l'Action sociale.

Pour la Prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, les indicateurs de processus commencent par amener les femmes en âge de procréer à connaître leur statut sérologique avant toute grossesse, a dit le médecin-colonel, invité de la rédaction de l'APS.

"Pour les femmes testées négatives, l'objectif est de faire tout pour qu'elles ne soient pas infectées ultérieurement. Et il faut mettre rapidement sous traitement celles qui sont dépistées positives" a souligné l'infectiologue.

"Une femme enceinte sous traitement antirétroviral, prise en charge correctement ne transmet pas le virus à son enfant", a-t-il fait remarquer, soulignant les "nombreux progrès" réalisés par la recherche dans ce sens.

En effet, a-t-il assuré, "l'épidémie du VIH pédiatrique a disparu dans les pays européens parce que les femmes sont systématiquement dépistées et mises sous traitement en cas de présence du virus du VIH".

"Ici il y a des femmes enceintes qui ne viennent jamais dans les structures de soins ou qui ne font pas le test", a relevé Pr Ndour. C'est pourquoi, a-t-il dit, "des enfants continuent de naître avec le virus du VIH/ Sida transmis par leur mère alors qu'aujourd'hui avec les avancées de la recherche aucun enfant ne doit plus infecté au cours de la grossesse si tout est fait correctement".

Le retard est ainsi "beaucoup plus important dans la prise en charge avec les consultations prénatales (CPN)" avec un taux attendu de 95% selon les normes de l'Organisation mondiale de la Santé. Le Sénégal qui est à 70% a un "gap important" à combler pour rendre effectif le dépistage au niveau des femmes enceintes.

"Les agents de santé doivent proposer à toute femme en visite prénatale de se faire dépister du VIH, mais le taux de réalisation est encore très bas", a regretté Pr Ndour.

Ce qui pose, selon lui, "un problème dans les structures de santé où sur les 70% de CPN, juste 55% de propositions sont faites alors que le test doit être proposé systématiquement".

"Les femmes ne refusent pas le test mais la proposition n'est pas systématique chez les acteurs de la santé", a-t-il encore relevé.

C'est pourquoi, des alternatives sont prises avec un programme qui consiste à désigner des marraines parmi les sages-femmes pour accompagner les femmes enceintes.

"Cette initiative devrait permettre de combler les gaps aussi bien chez les femmes enceintes que dans le suivi des enfants. En effet, à six semaines un test doit être effectué chez le bébé dont la maman est porteuse du virus et le suivre jusqu'à 18 mois pour le diagnostic définitif" a relevé le professeur Cheikh Tidiane Ndour.

Qui rappelle qu'il y a "globalement 33% d'enfants diagnostiqués et mis sous traitement". Le chef de la Division Sida et infections sexuellement transmissibles a fait part des "stratégies innovantes" proposées, appelant les acteurs à participer à l'effort de sensibilisation pour que "plus aucun enfant ne naisse avec le virus du VIH".

Selon l'infectiologue, les acteurs communautaires, les professionnels de santé, notamment les sages-femmes mais également les journalistes doivent aider à faire connaître "le vrai visage actuel de la maladie pour que les populations aient moins peur et acceptent de faire le dépistage".

Le Sénégal compte environ 43000 porteurs du VIH/sida dont prés de 4 800 enfants, selon les derniers chiffres de la Division de lutte contre le Sida.

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