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Sit-in des médecins internes des hôpitaux : vers le boycott des urgences et gardes

Sud Quotidien | Sénégal | 29/08/2018 | Lire l'article original

Les médecins internes des hôpitaux menacent d’aller en grève dans les 72 heures, s’ils ne notent pas une nette amélioration dans leur plateforme revendicative qui tourne autour du statut de l’internat, leur recrutement dans la fonction publique, la prise en charge médicale, entre autres. Ces derniers ont tenu hier, mardi 28 août, un sit-in devant les locaux du ministère de la Santé et de l’Action.

Les mouvements d’humeurs dans le domaine de la santé reprennent. Après différents syndicats de santé qui ont eu à paralyser, en un moment, le système sanitaire, c’est autour de l’Association des médecins internes des hôpitaux d’entrer dans la danse. Hier mardi, les camarades du docteur Mohamadou Bachir Ba ont tenu un sit-in devant les locaux du ministère de la Santé et de l’Action sociale afin d’exiger de la tutelle de meilleures conditions de travail et de vie. Leur porte-parole du jour, Mohamadou Bachir Ba, médecin interne des hôpitaux au service de radiothérapie de l’hôpital Dalal Jamm, explique : « nous avons organisé un sit-in devant les locaux du ministère (de la Santé) pour déplorer les conditions de vie et de travail, principalement par rapport aux différents points qui ont été souligné dont le statut de l’interne ».

Parmi les différents points revendicatifs, figure en bonne place le statut de l’interne. Selon docteur Ba, il est question de voir, avec les autorités, quelle est sa place dans les systèmes de santé ainsi que dans les hôpitaux. « Les textes qui régissent l’internat sont des textes caduques, qui datent de 1972. Et ce sont des textes qui ne répondent plus aux prérogatives, qui ne respectent plus les exigences de ce système qui est en perpétuelle mouvement. Ce qui fait que nous, nous ne sommes pas bien classés. On ne sait pas où se positionner. Car, des fois, on nous dit que nous sommes des médecins qui sont affiliés au ministère de la Santé. Tantôt on est des étudiants stagiaires et on nous dit qu’on relève du ministère de l’Enseignement supérieur. Rien n’est clair dans tout cela et ça pose un problème », a laissé entendre docteur Ba. Et de poursuivre : « dans le texte, il est bien défini les devoirs et le rôle de l’interne au sein des hôpitaux, mais pour ce qui est de ces droits et avantages, rien n’a été fait ».

Les médecins internes des hôpitaux n’ont pas aussi manqué, au cours de leur rassemblement, de demander le recrutement des sortants dans la fonction publique. Selon Mohamadou Bachir Ba, « les internes passent un concours très sélectif après quatre à cinq années de médecine ou de pharmacie. Par la suite, ils sont nommés par arrêté par le ministère de la Santé. Et ils sont formés et se forment pendant quatre à cinq autres années. A la fin de leur formation, ils sortent comme des spécialistes dans les différentes spécialités choisies ». Ce qui l’amène à dire que « l’internat fournit chaque année une quarantaine de médecins à la fin de la formation. Beaucoup d’internes ne sont pas recrutés dans la fonction publique. Au moins il faut recruter les internes qui le veulent en fin de formation dans la fonction publique ».

Les médecins internes des hôpitaux ont aussi fait savoir qu’ils ne bénéficient pas de prise en charge. Une situation qui doit changer. « L’ancien décret, en son article 30, dit que les internes ont droit à une prise en charge médicale pour eux, leurs enfants et leurs épouses. Ce n’est pas ce que nous constatons dans les hôpitaux. Nous déplorons cette situation. Nous disons que la prise en charge médicale doit être respectée », insiste le pensionnaire de l’hôpital Dalal Jamm qui fait le plaidoyer pour un élargissement des bourses de spécialisation à leur corps.

Face à toutes ces difficultés relevées, l’Association des médecins internes des hôpitaux exige du gouvernement la réforme des textes de l’internat et que les anciens internes y soit associés. C’est pourquoi, menacent-ils, si rien n’est fait après le sit-in, l’association va déposer un préavis de grève et aller vers la cessation des activités à savoir boycotter les urgences, les gardes dans les 72 heures, avant de passer à une vitesse supérieure.

Denise ZAROUR MEDANG

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