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Aminata | Guinée | 05/09/2018 | Lire l'article original
Ces deux dernières décennies, la maladie se propage à une vitesse exponentielle. Le nombre de cas explose et touche toutes les catégories sociales. En Guinée, le cancer est méconnu. Les diagnostics se font généralement tardivement. Cette semaine, Aminata.com a interrogé Dr. M'mah Camara, anesthésiste et présidente de l'ONG Agir tous contre le cancer en Guinée. Elle explique au cours de notre entretien, les causes, les manifestations, les traitements et les préventions du cancer. Lisez.
Qu'est-ce que ce que le cancer ?
Le cancer est une pathologie caractérisée par la présence d'une ou plusieurs tumeurs malignes formées à partir de la transformation. Le cancer est aussi une prolifération anarchique des cellules anormales
Comment détecter le cancer ?
Chez les femmes on peut détecter le cancer en faisant de test de dépistage. Si c'est le cancer du col de l'utérus, on peut faire de frottis vaginal. S'il s'agit du sein, on touche le sein ou on fait de mammographie. Chez les enfants, il y a beaucoup de signes. Chaque cancer a son signe.
Il y a de cancer de rein qu'on appelle le néphroblastome. Il y a la leucémie. Il n'y a pas de signes généraux. Par exemple, les leucémies font de fièvres prolongées.
Quand vous prenez le rétinoblastome (le cancer de l'œil chez les enfants, NDLR), on peut facilement reconnaitre le cancer, il y a une petite tache blanche.
Dès que vous voyez une petite tache blanche au niveau de l'œil de votre enfant, il faut aller à l'hôpital. Probablement ça peut être un rétinoblastome.
Quelles sont les causes ?
Les causes du cancer ne sont pas tellement connues. Pour les enfants, on parle des causes génétiques. Pour le moment, il y a certaines études qui montrent que certains cancers sont génétiques. Il y a l'alcoolisme, le tabagisme. Il y a aussi des facteurs de risque.
Une femme qui fume, un enfant qui nait dans cette situation peut facilement faire un cancer. Même quand on n'est pas enceinte, les personnes qui fument ont généralement de cancer à la bouche, à la gorge. Il y a une substance toxique qui est dans la cigarette qui est un facteur de risque.
Avez des statistiques sur le cancer en Guinée ?
On n'a pas de registre de cancer. Les services ne sont pas unis. Il y a des services qui soignent le cancer du sein, du col de l'utérus, de poumon. A Ignace Deen, il y a au minimum 236 cas par an.
Docteur, ces dernières années, cette maladie se propage dans notre pays, des femmes et enfants sont de plus en plus touchés. Comment vous expliquez cette explosion ?
C'est à cause de l'ignorance. Il y a l'ignorance par rapport aux manifestations du cancer à la prise en charge. Les gens viennent très tardivement à l'hôpital au stade où on ne peut rien faire pour eux. Le personnel médical n'est pas formé suffisamment pour faire au cancer.
Par exemple, dans une clinique, un médecin peut recevoir un enfant qui fait de fièvre. Il le traite comme si c'est du paludisme. A chaque rechute, il le prescrit un antipaludéen.
Donc, il y a l'ignorance et le manque d'information. Le cancer des enfants se soigne maintenant, ça se guérit de 80 à 90% dans les pays développés.
En Guinée, malheureusement c'est le contraire, le décès est près de 95% chez nous à cause principalement de l'ignorance. Le diagnostic précoce n'est pas là. C'est souvent des diagnostics très tardifs qu'on fait.
Comment se prémunir du cancer ?
Le moyen le plus recommandé c'est le dépistage précoce. Quand vous devenez précoce dans le traitement ce que vous avez fait de la prévention de la maladie. Vacciner les adolescents avant leur premier rapport sexuel pour éviter le papillomavirus humain.
Cette vaccination concerne aussi les adultes. Pour les femmes, aller une ou deux fois par an chez le gynécologue pour faire de frottis pour voir si on n'a pas de lésion cancéreuse. Palper tout le corps pour voir si on n'a rien dans le sein. Manger sain et faire le sport.
Réconforter un patient atteint d'une maladie incurable
Le cancer est curable. Pour réconforter un malade qui a une pathologie incurable, c'est comme toute autre de maladie, il faut une prise en charge psychologique. Il faut qu'on soit à l'attention de la personne. Comprendre la douleur du patient.
Quand on dit à quelqu'un qu'il a le cancer, l'intéressé pense tout de suite à la mort parce qu'il ne sait pas que le cancer peut se guérir s'il est très tôt diagnostiquer. Moralement il faut soutenir la personne même si elle en stade de métaphase. Etre à côté de la personne pour qu'elle essaie de partir en paix et vous-même le garde malade vous l'accompagnez en paix.
Vous avez lancé une collecte de fonds en faveur des enfants touchés par le cancer. Parlez-nous de cette opération ?
On était à Dakar pour une formation associative du groupe franco-africain d'Oncologie pédiatrique. Nous sommes membres de cette association. En Guinée, on n'avait pas une unité d'oncologie pédiatrique. Ce groupe donnait gratuitement les médicaments mais on ne pouvait pas nous donner car la Guinée n'avait pas une unité d'oncologie pédiatrique et un personnel bien formé sur l'utilisation des médicaments.
On a fait un téléthon pour collecter de fonds, c'est avec ça qu'on a ouvert l'unité. Le groupe franco-africain d'Oncologie pédiatrique a pris en charge quatre personnes pour la formation : deux médecins et deux infirmières. Et depuis 2016, le groupe nous donne gratuitement les médicaments anticancéreux.
L'idée de la collecte de fonds, c'est pour la formation et pour avoir la maison de parents pour permettre à ces derniers de rester auprès des enfants jusqu'à la fin des traitements. La Côte d'Ivoire a sa maison de parents, la Mauritanie, le Mali vient d'avoir sa maison de parents. Pourquoi la Guinée ne peut pas avoir sa maison de parents. On ne demande pas forcément qu'on construise une maison.
A Bamako, ils ont pris une maison en location où des particuliers aident à payer le loyer. On a besoin d'une maison de parents à Conakry pour faire habiter les malades, les enfants et leurs parents qui viennent pour le problème de cancer. La collecte a commencé depuis le 1er septembre et va s'étendre jusqu'au 30 septembre.
On peut donner 1 000 francs comme on peut donner 100 francs, comme on peut donner un milliard de francs. On donne ce qu'on peut. On ne donne pas pour nous, on donne pour les enfants malades de cancer. On ne sait pas qui va venir au service oncologie pédiatrique.
L'argent que vous allez donner c'est pour les Guinéens. Le Marathon, ça sera le samedi 29 septembre à partir de Donka jusqu'à Palais du peuple. Tout le monde est invité. Venez et écoutez ce qu'on va vous dire sur le cancer. Venez courir pour dire qu'il y a le cancer chez les enfants et qu'on doit les aider parce qu'ils ont droit à la vie.
Par Alpha Oumar Diallo
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