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Sud Quotidien | Sénégal | 12/09/2018 | Lire l'article original
Un atelier de développement des Soins Obstétricaux et Néo-natals d'urgence (SONU) s'est déroulé hier, mardi 11 septembre, à Dakar. La rencontre qui entrait dans le cadre des stratégies d'amélioration de la santé de la mère et de l'enfant a permis aux participants de relever l'étendue des efforts à effectuer encore pour une meilleure prise en charge de cette frange très vulnérable de la population.
Au Sénégal, le ratio de mortalité maternelle a beaucoup baissé, mais il reste encore élevé. Selon l'Unfpa, il est passé de 510 à 315 décès pour 100 mille naissances vivantes entre 1992 et 2015. Une annonce faite hier, mardi, au cours de l'atelier de développement des soins obstétricaux et néonatals d'urgence (Sonu).
Selon la représentante résidente de l'Unfpa au Sénégal, Cécile Compaoré, on note malheureusement une surmortalité des mères adolescentes avec 629 décès pour 100 mille naissances vivantes. « Derrière chaque femme qui perd la vie en donnant la vie, se cache un drame économique et social, pour la famille, la communauté et l'Etat. Concernant la mortalité néonatale, elle demeure élevée à 28 pour mille naissances vivantes selon l'Eds en 2017 et représente 50 % des décès d'enfants de moins de cinq ans », a-t-elle fait savoir. Et de poursuivre en relevant que la rencontre d'échange et de partage entre les partenaires intervenant dans le développement de la santé de la reproduction reste une occasion qui va permettre de scruter les voies et moyens pour mettre en place un réseau de Soins Obstétricaux et Néo-natals d'Urgence (SONU) qui soit fonctionnel au Sénégal. « C'est dans le but de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale. Parce que les données montrent que la mortalité maternelle a commencé à baisser au Sénégal mais elle demeure toujours très élevée, parce qu'à l'heure actuelle, nous avons quatre femmes qui meurent chaque jour en donnant la vie » soutient-elle. Aujourd'hui, face à cette drame nationale qui touche plus les régions du sud du pays comme Kolda, Sédhiou, Ziguinchor et Tambacounda, Mme Compaoré soutiendra tout simplement que « cette situation des mères, des nouveaux nés et des enfants nous interpelle tous car la majorité de décès sont évitables. Et nous disposons des moyens nécessaires pour l'éviter ».
La mise en place des réseaux de Sonu va en outre permettre d'avoir des soins de qualité au niveau des structures sanitaires en vue de contribuer à la réduction drastique des décès maternelles et néo-natales qui sont évitables. « Aujourd'hui, il faut améliorer la qualité des services parce que souvent les soins existent mais la qualité laisse à désirer. Ce qui fait qu'elles ne contribuent pas à réduire les décès évitables. Il urge de mettre l'accent sur la qualité des services. Mais aussi la disponibilité des ressources humaines de qualité comme les sages-femmes, les infirmiers, les médecins. Mettre l'accent aussi sur la disponibilité des infrastructures de qualité », a-t-elle fait comprendre.
Rappelons que selon le rapport de l'enquête Rapide de Sonu de 2016, réalisé par le ministère de la Santé et de l'action sociale, via la Direction de la Santé de la mère et de l'enfant, a montré que l'offre de qualité 24/24 reste insuffisante. Les services de soins obstétricaux et néo-natals d'urgence ne sont accessibles que dans 38 structures de santé alors que les besoins sont estimés à 148. Face à la forte demande, la représentante de l'Unfpa a estimé : « il est donc urgent de réfléchir à une stratégie pour voir comment résorber le gap en soins et comment assurer une couverture optimale. Pour le Sénégal, le défi est énorme, car il s'agira, d'ici 2030, de réduire la mortalité maternelle à 70 décès pour 100 mille naissances vivantes et la mortalité néonatale à 10 pour mille ».
Par Denise Zarour Medang
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