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Sud Quotidien | Sénégal | 11/10/2018 | Lire l'article original
Avec un ratio d’un psychiatre pour 100.000 habitants, voire plus, le Sénégal est encore très loin de l’objectif « un psychiatre pour 10.000 habitants » fixé par l’OMS en matière de prise en charge des victimes de troubles mentaux. Or, on ne peut prétendre à une bonne santé sans une bonne santé mentale car celle-ci est le bien-être au complet.
C’est la conviction de Dr Souleymane Loucar, Psychiatre, interne des hôpitaux et responsable du Service psychiatrique de l’hôpital régional de Louga, interrogé par Sud FM Sen Radio hier, mercredi 10 octobre, Journée mondiale de la santé mentale. D’où la nécessité de prévenir, en agissant sur les jeunes pour détecter très tôt les problèmes et troubles mentaux. En ce sens que les maladies mentales commencent souvent à l’adolescence (14 ans) et celles graves souvent à l’âge de 15 ans.
La sante mentale concerne tout le monde…
« La santé mentale est le bien-être au complet: au niveau de la conscience, de la tranquillité, au niveau relationnel et comportemental, tout ce qui fait la personne, que ce soit son interaction avec lui-même, son milieu intérieur de même que son environnement social. Quand la personne se sent à l’aise, quand elle est bien adaptée et ne souffre de rien, on dira qu’elle a une bonne santé mentale. La santé mentale concerne tout le monde et tous les aspects de la vie peuvent l’influencer.
Les maladies mentales commencent souvent a 14 ans et celles graves a l’âge de 15 ans
On a vu que les maladies mentales commencent souvent à l’adolescence, si bien que la moitié des malades mentaux ont eu des troubles à l’âge de 14 ans. Et toutes les maladies mentales graves commencent souvent à l’âge de 15 ans et même les usagers de la drogue commencent souvent à l’adolescence. Tous les problèmes liés à l’Internet ou à une dépendance comportementale commencent à l’adolescence. Tous ces troubles sont souvent détectés tardivement. Et, pour faire de la prévention, il faut vraiment mettre l’œil sur cette catégorie de la population que sont les jeunes pour détecter très tôt les problèmes et troubles mentaux afin de les prévenir.
Eviter de stigmatiser les personnes vivants avec des troubles mentaux
Les maltraitances physiques psychologiques, les mauvaises fréquentations, l’usage excessif des moyens technologiques peuvent créer des problèmes de santé mentale. C’est pourquoi cette année, l’OMS a décidé de porter son choix sur les jeunes en prenant pour thème « Jeunes et santé mentale » pour une sensibilisation, à temps. La journée a été crée en 1992 pour attirer l’attention des uns et des autres sur la santé mentale mais aussi éviter de stigmatiser les personnes vivants avec des troubles mentaux.
La norme OMS fixée a un psychiatre pour 10.000 habitants
Il n’y a pas encore assez de moyens ni de personnels qualifiées pour la prise en charges des personnes victimes de troubles mentaux. On n’a pas encore atteint les objectifs qui ont été fixés à un psychiatre pour 10.000 habitants. On est à un psychiatre pour 100.000 habitants voire plus. Même en termes de moyens disponibles, les services de psychothérapie et les centres pour accueillir les malades ne sont pas suffisants. Donc, il y a beaucoup de chose à faire.
Une prise en charge des malades pas satisfaisante et peu de sénégalais se spécialisent en psychiatrie
Par rapport à la prise en charge, on peut répondre carrément que ce n’est pas satisfaisant. Chaque année, il y a peu de Sénégalais qui se spécialisent en psychiatrie, on ne trouve que des étrangers pour la spécialisation psychiatrique. Pour cause, c’est le manque de motivation dans ce domaine, il y a toujours les anciens centres qui sons là. Depuis un (1) an six (6) mois, on a eu la chance d’avoir un nouveau service à Louga, sinon chaque hôpital régional devait avoir au moins un service doté de personnel et matériel pour la prise en charge psychiatrique parce toute autre maladie peut causer des troubles mentaux chez la personne. Disons qu’on ne peut prétendre à une bonne santé sans une bonne santé mentale. »
Marième CAMARA
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