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Agence Presse Sénégalaise | Sénégal | 10/04/2019 | Lire l'article original
Dakar - Le Comité pluridisciplinaire chargé de la mise en place de stratégies visant à réformer la loi sur l'avortement presse l'Etat du Sénégal de mettre sa législation en conformité avec le Protocole de Maputo rendant obligatoire l'accès à l'avortement aux femmes et filles porteuses de grossesses issues de viol ou d'inceste.
"Il s'agit d'amener l'Etat du Sénégal à mettre la législation nationale en conformité avec le protocole de Maputo car l'ayant ratifié depuis 2004", a ainsi souligné Amy Sakho, coordonnatrice dudit comité, en ouvrant mercredi à Dakar un atelier de renforcement de capacités des journalistes spécialisés en santé.
Le Protocole de Maputo, Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples relatifs aux droits de la femme en Afrique met à la charge des Etats parties l'obligation de donner accès à l'avortement aux femmes et aux filles porteuses de grossesses suite à un viol, inceste ou toute autre agression sexuelle, ou lorsque la santé femme est menacée, a-t-elle rappelé .
Ce comité pluridisciplinaire mis en place en partenariat avec la Direction de la santé de la mère et de l'enfant du ministère de tutelle regroupe 18 associations qui mènent le plaidoyer pour que le Sénégal dispose d'une loi autorisant l'avortement dans les cas d'inceste ou de viol, a fait savoir sa coordonnatrice
Au Sénégal, a-t-elle rappelé " le code de déontologie des médecins n'autorise l'avortement que lorsque la santé de la mère est menacée et cela doit être attesté par trois médecins", en soutenant que le pays a l'une des lois les plus discriminatoires sur la question de l'avortement.
Mis en place en 2014, ce comité fait des innovations avec "notamment la pluridisciplinarité de ces membres, la structuration par groupes de travail et l'implication des religieux en amont", a fait valoir Mme Sakho, également membre de l'Association des femmes juristes du Sénégal.
Elle a ajouté : "la Task Force de ce comité permet de maintenir un débat sur l'avortement depuis au moins 5 ans, d'avoir un intérêt manifesté des médias, tout en obtenant un engagement des parlementaires et de l'Etat à prendre en compte les propositions dans le comité de révision des dispositions discriminatoires et réglementaires".
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