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Le soleil | Sénégal | 08/05/2019 | Lire l'article original
Le Sénégal, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, hier, au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Fann, la Journée mondiale de l’asthme sur le thème « Asthme et pollution atmosphérique ». Les spécialistes ont reconnu que pour lutter contre cette pathologie chronique, il faut maîtriser l’environnement afin d’éviter l’augmentation de la prévalence et les crises asthmatiques.
Comme toutes les maladies chroniques, l’asthme prend de l’ampleur au Sénégal. Selon les estimations du Service de pneumologie de l’hôpital de Fann, réalisées en 2016, le taux de prévalence de l’asthme est d’environ 9,7 %. Ceci fait dire au Dr Fatou Bintou Mbaye dudit service que 9 patients sur 10 reçus souffrent de l’asthme. « Mais, nous n’avons pas les chiffres qui couvrent le territoire national. Cependant, des études menées dans les districts sanitaires de Dakar montrent que la prévalence est pratiquement la même. Nous travaillons pour avoir des chiffres au niveau national », a ajouté Dr Yacine Dia Kane, présidente de la Société sénégalaise de pneumologie.
Ces deux pneumologues s’exprimaient lors des activités tenues durant la célébration de la Journée mondiale de l’asthme, hier, à l’hôpital de Fann, sur le thème : « Asthme et pollution atmosphérique ». Selon Dr Dia, la pollution atmosphérique fait partie des facteurs aggravant l’asthme. « C’est pour cette raison que nous avons choisi, cette année, de discuter sur la pollution atmosphérique puisque nous avons constaté la mauvaise qualité de l’air ces derniers temps à Dakar et à l’intérieur du pays. Mais, nous avons d’autres facteurs aggravant, tels que le stress, les micro-organismes, les moisissures sur les mûrs, entre autres », a-t-elle indiqué.
En développant le thème, Aminata Mbow Diokhané, chef du Service du Centre de la gestion de la qualité de l’air, a démontré que le transport automobile, les activités industrielles, les brûlages à l’air libre…sont des facteurs qui favorisent la pollution atmosphérique, une des causes de l’asthme. Une ville comme Dakar concentre à elle seule 80 % des activités industrielles, 70 % du parc automobile avec des véhicules très âgés qui polluent l’atmosphère, augmentant ainsi les risques de maladies asthmatiques.
Des mesures pour maîtriser le parc automobile
« L’Etat doit prendre des mesures en maitrisant d’abord son parc automobile mais surtout le carburant utilisé par les véhicules et qui est source de certaines pathologies », a ajouté Mme Diokhané. Elle a reconnu, dans sa présentation, que la qualité de l’air dans la capitale a connu des perturbations à un certain moment de l’année. « Cependant, Dakar n’est pas la ville la plus polluée au monde. Seulement, elle fait partie des rares villes de l’Afrique de l’Ouest où la qualité de l’air est mesurée et où l’information est rendue publique. La pollution est un problème propre aux grandes villes. Elle est mondiale », a-t-elle expliqué. Dr Yacine Dia Kane a, elle, rappelé que l’asthme ne se guérit pas. « C’est une pathologie que l’on peut contrôler au point que l’individu puisse vaquer à ses occupations habituelles. Mais, le contrôle de la maladie passe par une maitrise de l’environnement pour éviter des facteurs qui déclenchent les crises asthmatiques », a-t-elle souligné, rappelant que le contrôle de l’asthme est le premier traitement. Le diagnostic, a ajouté la présidente de la Société sénégalaise de pneumologie, vient en deuxième position ; il permet au malade de faire un suivi régulier pour vivre positivement avec sa maladie.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), 383.000 personnes sont décédées de cette maladie en 2016, dont 80 % dans les pays en développement. Pour Khar Mbaye, président de l’Association de soutien aux asthmatiques du Sénégal, il est difficile d’être asthmatique à Dakar à cause du changement climatique, notamment de la pollution.
Plaidoyer pour la baisse des médicaments
Le président de l’Association de soutien aux asthmatiques du Sénégal a fait, hier, un plaidoyer, à l’hôpital de Fann, pour la baisse du prix des médicaments entrant dans le traitement de cette maladie. « L’asthme est un problème de santé publique. Malheureusement, les médicaments coûtent cher. Les asthmatiques n’ont pas assez de moyens pour disposer de tous les médicaments pour une prise en charge correcte, mais surtout pour faire face aux crises », a déclaré Khar Mbaye.
Ce qu’a reconnu la présidente de la Société sénégalaise de pneumologie. « Les médicaments pour le traitement de l’asthme sont onéreux. Malheureusement, la santé n’a pas de prix. Elle a un coût. Nous menons, chaque année, un plaidoyer auprès des laboratoires pharmaceutiques et des autorités sanitaires pour une baisse du prix des médicaments. Il faut reconnaitre que de réels progrès ont été faits. Mais, il y a encore des efforts à faire pour soulager les malades », a réagi le Dr Yacine Dia Kane.
Eugène KALY
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