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Revue de presse de santé tropicale

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Situation de la tuberculose au Sénégal : une recrudescence de la maladie notée

Sud Quotidien | Sénégal | 11/05/2019 | Lire l'article original

Au Sénégal, la tuberculose a connu une certaine baisse au plan national. Cependant, une recrudescence de la maladie est constatée dans la banlieue dakaroise avec plus de 700 cas de tuberculose détectés en 2018 dont 44% des cas déclarés issus de Dakar.

Pour le Programme national de lutte contre la tuberculose piloté par le docteur Marie Sarr, des résultats probants ont été notés dans le cadre du plan stratégique End TB (la fin de la tuberculose). Avec une baisse de l'incidence de 140 à 122 nouveaux cas/100.000 habitants, les acteurs de la lutte pensent être sur la bonne voie pour éradiquer la maladie d’ici à 2035. Dans plusieurs localités de Dakar, surtout dans sa banlieue, la maladie refait cependant surface avec une hausse des cas déclarés.

Pour l’année 2018, plus de 700 nouveaux cas de tuberculose ont été détectés dont 44% des cas déclarés issus de Dakar. « Ce sont les résultats de la nouvelle approche de la lutte contre la maladie qui permet d’aller au niveau des communautés pour offrir le dépistage. Comme le virus vit dans l’air, tout le monde est exposé avec la pollution pour contracter la tuberculose. Et une fois, dans les quartiers à forte concentration, on se rend compte que beaucoup de personnes ont déjà contracté la maladie même si elles ne sont pas vraiment malades », nous révèle une source du Pnt. Au niveau de la banlieue dakaroise, plus précisément dans la commune de Yeumbeul, dans le cadre du démarrage du district depuis janvier 2019, le médecin-chef, docteur Pape Samba Dièye, a souligné « qu’une soixantaine de cas ont été enregistrés ». Aujourd’hui, dans la lutte contre la maladie, le programme a estimé qu'environ 1/3 des cas attendus n'est pas détecté par les services de santé et qu’il faudrait faire le focus sur la sensibilisation et l’éducation préventive.

Le taux de réussite

Pour le Pnt, le taux du succès de traitement de la tuberculose est très satisfaisant. Pour l’année 2018, 13.760 patients dont les 97 cas sont liés à la tuberculose pharmaco-résistante ont été guéris de la maladie. Quant au taux de détection, il est passé à 65% contre un taux de guérison de 88% et le succès du traitement de 91%. Dans cette zone qui compte plus de cas de malades de tuberculose, le taux de succès thérapeutique des tuberculeux sensibles en 2018 est de 58 % et celui de la tuberculose pharmarésistante, de 84,5%. Pour le médecin-chef de district de Yeumbeul, le docteur Dièye : « il est temps d’intensifier la lutte pour mettre fin à cette maladie ».

Observation directe de la prise de médicaments

Pour limiter les perdus de vue dans le cadre du traitement de la tuberculose, l’observation directe a été installée. Le malade est tenu de se présenter chaque jour devant le prestataire pour prendre son médicament. Cette tâche a été confiée dans les structures aux assistantes sociales. « C’est une manière de limiter les perdus de vue et d’être rassurés que la personne prend son traitement », a fait savoir Ndack Guèye du district centre Gaspard Kamara. Et de poursuivre : « que cette démarche, nous avons eu des taux de réussite très importants qui envoisinent les 90% ». Malgré l’effet positif, l’observation directe a cependant des limites. Pour Ndack Guèye, « le transport des malades pour venir prendre ses médicaments pose problème. Et certains, si on les prend pas en charge, arrêtent tout d’un coup le traitement. Une situation qui favorise les cas de tuberculose anti résistance. Au niveau de notre structure, nous les prenons en charge dans le cas social mais aussi, nous organisons des descentes sur le terrain pour amener les médicaments vers les malades ».

Pour rappel, la tuberculose demeure une maladie infectieuse qui se manifeste par un taux chronique de plus de 15 jours. Diagnostiquée positive, la maladie est prise en charge gratuitement par le ministère de la Santé et de l’action sociale. Le traitement dure six mois et la personne atteinte de tuberculose doit impérativement prendre chaque jour les comprimés durant six mois. Toutefois, après une quinzaine de jours de traitement, le malade n’est plus contaminable. Seulement, même s’il se sent de plus en plus mieux, il lui faudra poursuivre le traitement pour être déclarer guéri.

Accélération des progrès contre la tuberculose l’OMS dicte les directives

La tuberculose est la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde et elle fauche 4500 vies par jour, selon l’Oms. Le plus lourd fardeau pèse sur les communautés confrontées à des difficultés socioéconomiques, sur les personnes qui vivent et travaillent dans des lieux à haut risque, les personnes les plus pauvres et marginalisées. Face à l’ampleur de la propagation de la tuberculose, l’Organisation mondiale de la Santé a publié au mois de mars dernier des nouvelles lignes directrices pour améliorer le traitement de la tuberculose multi résistante (tuberculose-MR) qui font leur apparition à cause du taux élevé d’abandon. A cet effet, elle a préconisé de passer à des schémas thérapeutiques administrés intégralement par voie orale. Cette nouvelle méthode, selon les acteurs de la santé, est plus efficace et présente moins de risques de provoquer des effets secondaires. Pour l’Oms, il faut appuyer le traitement sur une surveillance active de l’innocuité des médicaments et de donner aux patients des conseils les aidant à aller au bout de leur schéma thérapeutique. « Ces recommandations s’inscrivent dans un ensemble plus vaste de moyens conçus pour aider les pays à accélérer le rythme des progrès pour mettre fin à la tuberculose » a soutenu le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Oms. Pour rappel, depuis 2000, 54 millions de vies ont été sauvées dans le monde et le nombre des décès dus à la tuberculose a reculé d’un tiers, selon l’Oms. Il n’en reste pas moins que 10 millions de personnes contractent cette maladie chaque année et que très peu d’entre elles bénéficient des soins vitaux.

Kaolack – tuberculose : 535 cas répertoriés et dépistés en 2018

La tuberculose recule de plus en plus dans la région de Kaolack. Selon les chiffres donnés dans le cadre de la Revue annuelle conjointe (Rac) publiée en 2018, seule une population de 535 personnes a été atteinte et traitée par les services des maladies infectieuses de la région de Kaolack. Cette même étude fait état de 357 cas à Kaolack, 131 à Nioro et 200 malades à Ndoffane. C’est, en effet, en 2017 que les symptômes de sous-dépistage ont commencé à être constatés dans la région de Kaolack. Une situation qui découlait singulièrement des nombreux efforts fournis çà et là par les agents de santé, organisations et partenaires, dans le but de renforcer la sensibilisation et dépister à l’époque les nombreux tousseurs chroniques qui se cachaient au sein des masses. A côté des infirmiers chefs de poste (ICP), d’autres acteurs communautaires, tous issus du secteur sanitaire, sont aussi investis dans la sensibilisation et le dépistage. Dans chaque district de santé, un comité est mis en place pour veiller sur la mise en œuvre du programme de lutte contre la maladie, mieux, les activités déroulées dans le cadre du programme. Sur la sphère régionale aussi, l’implantation d’un Comité régional de lutte contre la tuberculose est constatée.

Diourbel- 139 cas notifies contre 79 à la même période : La tuberculose prend de l’ampleur

La tuberculose prend de plus en plus de l’ampleur dans le département de Diourbel. Au total, 139 cas ont été notés entre janvier et mai 2019 contre 79 cas à la même période en 2018 au niveau du district sanitaire de Diourbel. « On peut dire que la maladie a connu une augmentation du nombre de cas. Il s’agit de tout cas confondu : cas positif ou cas extra pulmonaire. Les facteurs qui favorisent la propagation de la maladie sont liés à la promiscuité, la pauvreté », déclare Mamadou Diene. Pour le responsable centre de traitement de la tuberculose au niveau du centre de sante de Diourbel, « la prise en charge se fait de façon correcte. Les médicaments sont gratuits. Le traitement est décentralisé au niveau des différents postes de sante du district. Les médicaments sont disponibles ». Constatant le faible taux d’abandon des malades à cause du traitement un peu long de la maladie, Mamadou Diene invite les parents à la vigilance, d’être très proches de leur malade pour éviter la stigmatisation et de les accompagner dans le suivi des traitements. Cela nécessite des moyens car il faut que le malade mange bien et avoir un suivi familial.

Denise ZAROUR MEDANG, Abdoulaye FALL, Adama NDIAYE

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