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Revue de presse de santé tropicale

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Professeur Seydou Boubacar Badiane, chef du service neurochirurgie de Fann sur l’absence de neurochirurgiens dans les régions : « il n’y a pas d’adéquation entre la formation et l’utilisation »

Sud Quotidien | Sénégal | 09/05/2019 | Lire l'article original

Professeur, pouvez-vous nous dire en quoi consiste votre travail de neurochirurgien ?

La neurochirurgie est une spécialité dans la médecine qui s’occupe des maladies dont le traitement nécessite l’utilisation d’instruments. Les neurochirurgiens s’occupent des maladies du système nerveux, cerveau, mole épinière, nerfs, etc., mais dont le traitement est chirurgical. Ce sont en gros les accidentés, que d’ailleurs les gens reconnaissent le plus avec les traumatismes crâniens, les traumatismes de la colonne vertébrale. C’est ce qui intéresse le plus les pouvoirs publics. Mais, on s’intéresse aux tumeurs cérébrales, à toute la pathologie vasculaire. Ils s’occupent de la pathologie dégénérative, la pathologie pédiatrique, etc.
Mais, on a l’impression que c’est une spécialité peu connue dans le pays.

Ce qui caractérise la neurochirurgie qui fait partie avec un petit nombre d’autres spécialités, c’est son arrivée tardive. Au tout début, quand les gens apprenaient la médecine, on apprenait la médecine générale, la pédiatrie, la gynéco-obstétrique, mais surtout la médecine générale avec les maladies infectieuses. Avec le système médical que nous avons connu, le système colonial, on s’occupait surtout des maladies transmissibles, c’est-à-dire les grandes endémies, Paludisme, Tuberculose qu’on enseignait dans les Université pour 90%. C’était les maladies dites tropicales. Les spécialités relativement pointues étaient délaissées parce que ces maladies transmissibles posaient plus de problèmes aux autorités. Au fil du temps, on a vu ses maladies disparaitre dans les pays développés. Les maladies qui se développent là-bas, c’étaient les maladies non transmissibles, à savoir le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires, etc.

Pour nous en Afrique, nous avons aussi ces maladies non transmissibles qui se développent, et en même temps, les infections n’ont pas disparu. Donc, nous nous avons un double fardeau dont nous devons encore nous occuper. C’est la raison pour laquelle, c’est important que les autorités mettent dans le domaine de la Santé, outre la prévention qui est aussi importante à faire, mais également de mettre en œuvre des infrastructures, des équipements surtout, et favorisent la formation. On a formé beaucoup de chirurgiens, gynécologues, et donc beaucoup moins d’orthopédistes, d’ophtalmos, d’Orl, et beaucoup moins de chirurgiens cardiaques et de neurochirurgiens.

Est-ce quelque chose est en train d’être fait au Sénégal pour changer la donne ?

La Faculté de médecine a commencé en mettant en place des filières de formations de chirurgiens spécialisés et elle a créé les conditions pour pouvoir assurer la formation de toutes les spécialités dont le Sénégal a besoin. Il y a juste que dans la collaboration avec le ministère de la santé, il n’y a pas assez de synergie pour assoir une politique et de fixer un objectif de tant de personnes dans tel endroit et domaine, d’ici telle période, etc.

Pour avoir été considéré par certains comme une chirurgie de luxe, la neurochirurgie fait partie de ces spécialités qu’on forme moins. On dit qu’il faut surtout former des chirurgiens généralistes qui vont aller servir dans les régions. C’est un point de vu extrêmement erroné. Les gouvernants ont le devoir de mettre à la disposition des populations des gens suffisamment formés. C’est pour cela que, parmi les spécialités où on compte un petit nombre, la neurochirurgie figure. Mais ce n’est pas une particularité pour le Sénégal car, sur ce point-là, le Sénégal fait partie des pays les mieux lotis en Afrique Subsaharien francophone. Nous sommes tout au plus une vingtaine, le Cameroun en un peu plus que nous. Mais, tout le reste, ils en ont moins. Si vous prenez la Gambie et le Libéria, il y a un seul.

Nous avons au Sénégal un Centre de formation au niveau de l’université et à l’hôpital, c’est ce qu’on appelle un Diplôme d’Etude Spécialisé (DES). Depuis qu’on a ce DES imposé par le Conseil Africain et Malagache pour l’enseignement supérieur (Cames), Dakar a formé une soixantaine. Mais, malgré cela, il n’y a qu’une vingtaine qui est à Dakar. Tout le monde était dans un seul service, ici, à Fann. Ensuite, il y a eu le projet souhaité par l’hôpital de Principal, de créer une unité de neurochirurgie militaire. Nous avons formé ici successivement 3 neurochirurgiens. Ces jeunes ont créé maintenant un service de neurochirurgie à l’hôpital Principal. Ensuite, avec le temps, comme on était nombreux en tant que professeurs, un collègue est allé ouvrir un service à l’hôpital général de Grand Yoff. Donc, nous avons le service mère à Fann, puis les deux autres à Principal et à Hoggy. Donc, on a 3 services de neurochirurgies à Dakar où la formation des neurochirurgiens se fait.

Mais, est ce que le plateau technique répond au point de permettre aux neurochirurgiens d’exercer normalement ?

C’est vrai que nous n’avons pas le plateau technique parisien, mais au moins à Fann on trouve toutes les conditions. Nous disposons d’un plateau technique acceptable. Il pouvait être beaucoup mieux, ça c’est sûr. Mais, quand nos collègues viennent ici, ils nous disent vous avez de la chance. On a un environnement qui est favorable. Mais, en termes d’équipements dans le bloc opératoire, si on pouvait avoir des choses plus modernes, ce serait bien, mais nous avons de quoi faire.

Il se trouve que les régions, comme par exemple Ziguinchor, n’en disposent pas. Qu’est-ce qui peut bien l’expliquer ?

Nous avons une jeune agrégée qui est à l’hôpital de Grand Yoff et un militaire agrégé du Valle de Grace à Principal. Mais, il n’y a personne dans les régions. C’est là le problème. Au début, on a voulu que Dakar soit un centre de référence pour toute la sous-région, mais progressivement, ces pays ont développé des centres et se prennent en charge eux-mêmes. Néanmoins, il y a des cas plus compliqués et quand ils savent qu’ils auront plus d’opportunité ici, ils nous les amènent.
La particularité de Ziguinchor, à un moment donné, nous avons pris ici des élèves qui devaient faire un stage rural en neurochirurgie. Il y en a un qui est allé là-bas, c’est un congolais. Il a fait 6 mois, il n’est pas rentré dans son pays. Il est resté là-bas deux ans supplémentaires. Quand le gars est rentré chez lui, Ziguinchor a demandé à en avoir. On a encore envoyé un stagiaire, mais quand il a fini, il est parti. C’est pourquoi Ziguinchor demande toujours. Donc, Ziguinchor connait la neurochirurgie.

Dès lors que vous dites être une vingtaine à Dakar. Qu’est ce qui explique que les régions n’en disposent pas ?

Parmi les gens qu’on forme, il y en a qui se destinent à la filière universitaire. Ils vont devenir des assistants et demain ils vont nous remplacer, devenir des professeurs. Ceux-là, ils restent à Dakar. Maintenant, Ziguinchor a une université. Nous avons formé des DES qui peuvent y aller, même s’il n’y en a pas beaucoup. Mais, ça ce n’est pas de notre ressort. C’est à l’Etat d’affecter et que les gens partent. Le grand problème, pas seulement dans la neurochirurgie, on a vu un gars affecté à Kédougou, il a dit qu’il ne part pas. Il y a un tas de raisons valables que les gens peuvent avancer, notamment le problème de plateau technique, les conditions d’études de leurs enfants, le confort, etc. Mais, quand on est fonctionnaire, on doit y aller. Comme je l’ai dit, c’est du ressort de l’Etat. C’est à lui de régler ces problèmes.

Nous en avons aujourd’hui 3 qui sont sortis et qui sont disponibles. Il y en a deux qui vont sortir bientôt. On espère qu’ils iront en stage en France, un an avant. Quand ils vont revenir, ils vont être disponibles pour le ministère de la Santé. Il y en a aussi d’autres qui ont fini. Mais, ils sont restés à Dakar et espèrent avoir un poste universitaire. Mais, même ceux-là, à partir du moment où il y a d’autres villes universitaires, c’est des gens disponibles. Si Saint-Louis disait qu’il ouvrait un poste universitaire, c’est évident qu’on leur enverrait quelqu’un. Même chose pour Thiès, Ziguinchor, Kaolack (Bambey) car, ils sont là, tout de suite disponibles. Mais, ils n’ont pas de poste. Ils ne sont pas repris par la fonction publique, ils n’ont pas de poste universitaire. Il n’y a pas d’adéquation entre la formation et l’utilisation. Dans la mesure où après la formation, soit le ministère de l’Enseignement supérieur crée des postes universitaires pour eux, ou bien le ministère de la Santé les recrute et les affecte.

Selon vous, quelle doit être la solution ?

Dans un premier temps, nous, notre génération, ç’a été de créer une équipe référent avec des spécialistes compétents et pointus dans tous les domaines particuliers de la neurochirurgie. On est arrivé à créer cette équipe-là. Le reste, c’est d’en former d’autres pour qu’ils puissent aller dans les régions, pour que les jeunes puissent faire, dans un premier temps de la neurochirurgie générale, prendre en charge les malades, quitte à envoyer tous les malades compliqués à Dakar. Dans un second temps, équiper les centres pour que progressivement ils se passent de Dakar.

Jean Michel DIATTA

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