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Journée mondiale de l’asthme : les acteurs pour une meilleure prise en charge de l’environnement

Sud Quotidien | Sénégal | 08/05/2019 | Lire l'article original

La Journée mondiale de l’asthme a été célébrée hier, mardi 7 mai, par la communauté internationale sur le thème « Allergie : j’agis face à l’asthme allergique ». Au Sénégal, les acteurs ont décidé de s’intéresser à « l’asthme et la pollution atmosphérique » qui demeurent des facteurs aggravants de ladite pathologie.

Le manque de chiffres au niveau national sur la prévalence de l’asthme qui est une maladie respiratoire chronique due à une infection permanente des bronches, pose beaucoup de difficultés, quant à la politique de prise en charge. Cependant, au niveau de l’hôpital Fann de Dakar, au service de pneumologie, on peut noter une prévalence de la maladie de 9,7% entre 2016 et 2017. Un chiffre qui témoigne de la gravité et de la présence de cette pathologie au sein de la population sénégalaise. Selon le professeur Yacine Dia Kane, présidente de l’Association nationale des pneumologues, « nous sommes conscients que cette maladie peut causer beaucoup d’handicaps tant sur le plan social que sanitaire. Toutefois, c’est une maladie qui peut se contrôler et la personne victime doit se conformer aux directives de son médecin ».

Pour le personnel soignant, l’asthme demeure une maladie à prendre au sérieux. « On assiste à une banalisation fréquente de cette maladie du fait de sa méconnaissance par le patient et son entourage professionnel ou familial. De même, un certain nombre d’idées fausses circulent. Or, ces croyances peuvent être à l’origine d’une mauvaise gestion de la maladie et entraîner des crises d’asthme ou des gênes respiratoires qui altèrent la qualité de vie », a relevé le service de pneumologie de l’hôpital Fann.

Pour le président de l’Association nationale de soutien aux asthmatiques du Sénégal, Khar Mbaye, qui a fait le plaidoyer pour une baisse des médicaments, « dans chaque famille ou dans chaque maison, on peut retrouver un sujet qui a de l’asthme. Je lance un appel pour l’implication de tous dans l’association afin de faire entendre la voix des malades pour une baisse dans la prise en charge ».

Asthme et pollution

Pour cette édition, le Sénégal a décidé de s’appesantir sur la pollution qui demeure l’un des facteurs aggravants de la maladie. Pour le docteur Fatou Bintou Rassoul Mbaye, depuis quelques temps, la qualité de l’air fait défaut au Sénégal. Une situation qui augmente les risques de faire une crise chez le sujet asthmatique. « La personne doit prendre soin de son environnement surtout intérieur. Si on a la maladie, il faut éviter d’être en contact avec tout ce qui peut déclencher une crise d’asthme », a-t-elle fait savoir. Et de demander aux malades d’éviter la poussière, l’encens, les désodorisants de chambres entre autres.

Pour Aminata Mbow Diokhané, chef du centre de gestion de la qualité de l’air, la prise en charge de la pollution demeure une question transversale et la santé ne peut pas aller sans l’environnement. « Le matériel pour mesurer la qualité de l’air est uniquement à Dakar qui représente 0,3% du territoire national. Cependant, il faut dire que 70% du parc automobile se trouve à Dakar ainsi que 80% des industries du pays. Il s’y ajoute que Dakar se trouve dans la zone Sahel », a-t-elle renseigné pour démontrer « pourquoi Dakar demeure une ville à forte pollution ». Toute chose qui a amené le docteur Babacar Guèye, chef de la division des maladies non transmissibles au ministère de la Santé et de l’action sociale, d’appeler au renforcement des partenariats entre différents ministères. Aujourd’hui, face à la maladie qui n’est pas curable, les médecins appellent les patients à respecter les règles de bonnes conduites d’hygiène ainsi que les prescriptions des médecins. Pour rappel, la prévalence est élevée en 2018 avec 235 millions d’asthmatiques dans le monde, d’après Global initiativez for Asthma.

Denise ZAROUR MEDANG

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