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Revue de presse de santé tropicale

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Dr Marie Sarr Diouf sur la supposée recrudescence de la tuberculose au Sénégal : « nous avons cinq à six mille cas manquants »

Sud Quotidien | Sénégal | 22/05/2019 | Lire l'article original

Docteur Marie Sarr Diouf est formelle ! Il n’y a pas de recrudescence de la maladie de la tuberculose qui fait pourtant des ravages ces derniers temps surtout à Dakar. Dans un entretien qu’elle a accordé à Sud quotidien, la Coordonnatrice du programme national de lutte contre la tuberculose confie : « depuis 2017, la tuberculose est passée d’une incidence de 140 pour 100mille habitants à 122 pour 100 mille habitants ».

Même si ajoute-t-elle, « nous avons 5 à 6mille cas manquants ». Toutefois, elle reconnaît qu’il y’a six régions à forte charge qui concentrent 82% des cas alors que les 8 autres n’abritent que 18% des patients. Docteur Sarr est aussi revenue sur l’évolution de la lutte contre la maladie, les différentes tensions mais surtout les innovations.

Quelle est la situation actuelle de la tuberculose au Sénégal ?

Depuis 2017, nous sommes passés d’une incidence de 140 pour 100 mille habitants à 122 pour 100 mille habitants, selon les chiffres validés et calculés à partir de nos données de notifications que nous avons au niveau de l’OMS. Mais, cela cache une disparité. Il y a toujours les régions à forte charge que sont la région de Dakar, qui, déjà, enregistre plus de 42% des cas de tuberculose, il y a la région de Thiès qui vient en 2ème lieu, la région de Diourbel, Saint Louis, Kaolack, de Ziguinchor.

Qu’en est t-il des cas résistants ?

Les cas de tuberculose résistants sont ceux qui ne peuvent être traités avec les médicaments antituberculeux classiques. Pour ces cas, nous sommes vraiment dans un dispositif de prise en charge assez structuré, avec un centre implanté au niveau de l’hôpital de Fann pour les formes compliquées. Au niveau de toutes les structures de prise en charge, les prestataires ont été formés. Ils ont aujourd’hui la capacité de traiter la tuberculose multi-résistante. Il y a des malades un peu éparpillés au niveau du pays, mais ils ne sont pas dans tous les districts et pour faciliter le diagnostic de cette tuberculose multi-résistante, il y a des appareils qui sont des outils de haute portée qui ont été mis en place au niveau de chaque chef lieu de région et ces appareils permettent au district de dépister très rapidement les cas de résistance.

A combien est estimé le traitement d’un tuberculeux ?

Pour les formes sensibles, le coût revient à moins de 50.000 FCfa par patient. En ce qui concerne la tuberculose pharmacorésistante, le traitement est certes très onéreux, mais, gratuit pour les patients même si le coût est totalement supporté par l’Etat. Un malade qui est pris en charge selon les schémas que nous avons, coûterait environ deux à trois millions. Si le ministère de la Santé a mis en place ce dispositif de prise en charge gratuit, je pense que c’est un effort à saluer. En plus de ces médicaments gratuits qui sont dispensés au malade tuberculeux, le porteur de la tuberculose multi-résistance reçoit un appui nutritionnel mensuel d’une valeur de 25mille et d’un soutien au transport.

Existe-t-il des cas de tuberculeux pédiatrique au Sénégal ?

Il y’a effectivement des cas de tuberculeux pédiatrique au Sénégal. C’est pourquoi, il existe des stratégies de prévention pour ce groupe vulnérable que constituent les enfants. En effet, les enfants contacts de patients tuberculeux âgés de moins de 5 ans reçoivent une chimiothérapie à l’isoniazide pendant 6 mois s’ils sont exempts de la maladie. Maintenant, cette stratégie de prévention va être prolongée aux enfants de 6-14 ans. Toutefois, des tensions sur ces molécules ont été observées mais corrigées. Aujourd’hui, ces molécules sont disponibles au niveau de nos structures.

Des cas répétés de tuberculoses ont été notés ces derniers temps dans les structures de santé. Qu’est ce qui explique cette « recrudescence » de la maladie ?

Il peut y arriver qu’une zone enregistre plus de cas que d’habitude pour une ou plusieurs raisons. Mais, on ne peut pas parler de recrudescence au niveau national. On peut dire simplement que la maladie est toujours là et qu’on essaie de dépister le maximum de cas pour pouvoir détruire les foyers infectieux. On n’a pas une recrudescence. Au contraire, nous manquons des cas. C’est ce qu’on appelle la problématique des cas manquants, parce que chaque pays a une cible attendue et au Sénégal on n’a pas encore atteint totalement cette cible. Les cas manquants, ce sont les potentiels tuberculeux qui sont dans la communauté, mais qui n’ont pas été dans les structures de santé pour aller se faire soigner. L’un des objectifs du programme, c’est de retrouver ces cas manquants. Donc, le taux de dépistage que nous avons, est un chiffre qu’on devrait renforcer pour pouvoir bien maitriser la tuberculose.

A combien sont estimés les cas manquants pour le Sénégal ?

Chaque année on a, au moins, cinq mille à six mille cas manquants, c’est-à-dire des cas qu’on aurait dû dépister mais que l’on n’a pas encore vu. Ce sont ces cas manquants qui entretiennent la chaine de transmission. La bonne dynamique d’ici 2022, c’est de retrouver ces cas manquants, les traiter et les guérir pour aller dans la voie de réduction de l’incidence. Cela passera par la vulgarisation des signes de la tuberculose, la maitrise du contrôle de l’infection au niveau des maisons, le dépistage actif des groupes vulnérables. Normalement, nous devons avoir les bénéfices de toutes ces politiques de communication et de dépistage de la cible vulnérable.

A ce rythme, pensez-vous être au rendez-vous de 2030 ?

D’ici 2030, il faudrait réduire l’incidence de la maladie de 90% (122 à 14 cas /100000 hts) et la mortalité de 95% (23 à 2%) par rapport à 2015, mais aussi de ne plus souffrir de coûts catastrophiques liées à la maladie. Pour les objectifs opérationnels d’ici 2022, le taux de succès des patients mis sous traitement évolue favorablement (87% pour une cible de 90%), la détection à 90% de la cible attendue nécessite plus d’efforts. Cependant, la multi sectorialité avec la contribution des autres ministères et les interventions communautaires peuvent beaucoup aider à booster le dépistage des cas manquants. Avec les stratégies en cours, on est très optimiste mais, il faudra compter aussi sur un financement plus important pour prendre en charge tous les grands défis programmatiques comme la tuberculose résistante, la tuberculose chez l’enfant, la coïnfection tuberculose et VIH. Il faut signaler également que les mécanismes de protection sociale à l’endroit des patients tuberculeux sont bien pris en compte avec un appui nutritionnel de 25000 qui est donné aux patients atteints de tuberculose multirésistante

Quelles sont les politiques mises en place au niveau des régions à forte prévalence ?

Les six régions à forte charge font 82% des cas de tuberculoses, les huit autres régions ne font que 18%. Depuis 2012, des interventions de dépistage actif des cas de tuberculose sont menées au niveau des communautés avec une radio mobile. Car, si on veut retrouver ces cas manquants, on devra les chercher chez les groupes vulnérables qui sont les personnes Ppvih, les populations qui vivent dans des conditions de promiscuité, les prisonniers compte tenu de l’architecture carcérale, les diabétiques, les personnes contacts qui vivent avec les tuberculeux, les étudiants, les femmes de ménages.
En sus du dépistage actif dans les six régions à forte charge, d’autres interventions spécifiques y sont menées comme celles communautaires avec PLAN et des ONG. Il y a aussi une politique de communication surtout accès sur les radios communautaires. Il faut dire aussi que les associations nationales ASLUT et HELP TB sont très présentes en actions dans ces six régions à forte charge.
Ainsi, la cartographie de la tuberculose a été bien faite au Sénégal et toutes les zones sont couvertes.

Parlons de la prévention de la tuberculose chez les personnes en contact avec les malades, quelle est la politique de prise en charge surtout pour les enfants et les adultes ?

On a une politique nationale qui demande à ce que tous les enfants de 0 à 5 ans qui sont à coté d’un patient tuberculeux soient mis sous prévention. C’est ce qu’on appelle la chimiothérapie préventive. On donne un comprimé à l’enfant pendant six mois. Maintenant, de nouveaux protocoles ont été récemment introduits. Il n’est plus question de donner un comprimé à l’enfant pendant six mois mais pendant trois mois.

Pour les adultes, la politique nationale est désormais orientée vers le traitement de l’infection latente au même titre que les enfants de 0-14 ans mais avec une cible plus restreinte qui prend seulement en compte le contact immédiat. Quand il y a un patient tuberculeux adulte, le conjoint peut prendre pendant trois mois des comprimés pour se prévenir de la maladie. Ce sont donc des évolutions récentes qui vont être appliquées pour le plus grand bien-être des populations. En Afrique, si la tuberculose peine à disparaitre, c’est parce que le traitement de l’infection latente n’était essentiel mais, l’OMS et les pays sont dans une dynamique de la traiter maintenant.

Quels sont les défis qu’on peut s’attendre au niveau de votre programme ?

Les défis sont ceux de pouvoir traiter précocement tous les patients jusqu’à la guérison mais aussi de rechercher les cas de tuberculose non encore diagnostiqués. Il faut aussi que les financements soient à la hauteur des défis qui interpellent la lutte contre la tuberculose. Le ministère de la Santé a beaucoup d’espoir sur la contribution des autres secteurs pour une meilleure prise en charge des déterminants sociaux de la maladie.

Un plaidoyer ?

Disons que c’est un plaidoyer à l’endroit des populations pour lutter contre la stigmatisation et l’auto-stigmatisation. Aujourd’hui, il n’y a pas de honte à avoir la tuberculose qu’on soit dans une maison, dans une structure de santé ou dans un établissement scolaire. Le malade qui a la tuberculose doit se soigner assez rapidement et guérir. Les familles ne doivent pas les fuir et les isoler mais au contraire les accompagner jusqu’à la fin du traitement. Le traitement est disponible, gratuit et présent dans tous les centres de santé. En faire une maladie honteuse, n’a plus sa raison d’être.

La tuberculose a été érigée en programme au Sénégal, parlez nous de ces différentes étapes ?

Le programme de lutte contre la tuberculose est un programme datant de 1985 qui a eu à dérouler toutes les stratégies préconisées par l’OMS en les adaptant au contexte du pays. En effet, depuis 1993, la stratégie DOTS permettait aux prestataires de traiter les patients suivant un modèle bien standardisé, à suivre l’évolution de la maladie au niveau des structures sanitaires tout en garantissant une bonne disponibilité des médicaments.
Ce n’est qu’à partir de 2006 avec la stratégie « Halte à la tuberculose » que la communauté a été responsabilisée dans la lutte contre la tuberculose. Elle permettait également de s’appesantir sur des formes particulières notamment la tuberculose multi-résistante, la coïnfection TBVIH. Cette stratégie a pris fin en 2015 pour être suivie par End Tb « mettre fin à la tuberculose » d’ici 2030 avec des objectifs de réduction de l’incidence de 90% par rapport à la situation de 2015 et une réduction de la mortalité de 95%.

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