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Walfadjri | Sénégal | 29/08/2019 | Lire l'article original
L’hivernage offre un terrain fertile aux microbes et parasites, responsables de beaucoup de maladies infectieuses. En effet, le développement de gîtes larvaires sur les flaques d’eau stagnantes est favorable à la propagation de certaines pathologies comme le paludisme, la grippe, les diarrhées et autres infections. Un tour dans certains postes et centres de santé de Dakar permet de constater que près de 80 % des consultations dans les postes et centres de santé concernent ces maladies.
Poste de santé de l’Unité 22 des Parcelles assainies. L’ambiance est bon enfant. Des cris des enfants par-ci et des gémissements de malades par là. Les lieux sont envahis par des patients. A l’accueil, toutes les places sont occupées. Faute de places, des patients sont assis à même les carreaux. Difficile de se frayer un passage entre les salles. Dans un petit couloir qui mène au bureau de l’Infirmier Chef de Poste (ICP), des patients sont assis sur un long banc en dur carrelé. Ils forment une queue, par ordre d’arrivée, pour des séances de consultations médicales. Adossée sur le mur du bâtiment, Coumba Ndiaye tient dans ses bras, un bébé âgé d’à peine 8 mois. Atteinte de grippe, la nouvelle maman ne ferme presque plus l’œil, la nuit. La fatigue se lit sur son visage renfrogné, les yeux larmoyants. Son nez coule. Cet écoulement s’accompagne d’éternuements accompagnés et de quintes de toux. Impatiente, elle met son bébé sur le dos et fait quelques pas. Tantôt, elle s’assoie et tente de calmer son fils qui pleure à chaudes larmes. «J’ai la grippe depuis presque une semaine et je n’arrive plus à trouver le sommeil la nuit. En plus j’ai un nouveau-né, il pleure beaucoup et cela me fait beaucoup de peine. J’ai une fièvre intense la nuit. Toutes mes articulations me font mal. Je suis venue voir l’infirmier pour savoir si la grippe n’est pas mêlée à autre chose car je ne tiens plus », renseigne Coumba Ndiaye, la voix tremblante.
Selon l’infirmière Oumy Dème, c’est un phénomène connu durant l’hivernage. Cette hausse de la fréquentation des structures sanitaires s’explique en grande partie par ce pic de grippe mais il y a aussi les autres pathologies. Elle soutient que ces maladies hivernales sont, en particulier, infectieuses. Leur recrudescence notée avec l’installation des pluies est due, le plus souvent, à un défaut d’hygiène et d’assainissement. En effet, beaucoup d’entre elles ont pour causes des problèmes liés à l’insalubrité des lieux d’habitation et aux conditions de vie des populations.
80 % des consultations
Bénignes la plupart du temps, ces maladies n’en sont pas moins désagréables et doivent être surveillées de près lorsqu’elles atteignent les personnes âgées, les nourrissons et les personnes touchées par une immunodéficience. Le dénominateur commun de toutes ces pathologies serait, selon elle, le manque d’assainissement surtout en cette période d’hivernage. D’où la nécessité d’une éducation sur les mesures élémentaires de santé à respecter par les populations. A savoir, prescrit-elle, le lavage régulier des mains qui ne concerne pas seulement les adultes. Il faut apprendre aussi, d’après l’infirmière, aux enfants à faire autant.
Même s’il n’est pas trop fréquent, le paludisme fait aussi l’objet de consultations dans les postes et centres de santé. « Tout le monde fait un travail remarquable malgré le nombre élevé de patients. Nous avons multiplié les salles de consultations pour éviter les longues attentes. C’est une période aussi pour renforcer le personnel de santé par l’arrivée d’autres infirmiers en renfort », indique-t-elle.
Autre structure sanitaire, même ambiance. Au Centre de santé Gaspard Kamara de Grand-Dakar, le personnel de santé est envahi par les patients. Sur les bancs des couloirs qui servent d’accueil, impossible de trouver une place libre. Derrière une table en bois qui lui sert de bureau, un gros cahier et un stylo pour prendre note, un vigile en uniforme, une casquette bien vissée sur la tête, oriente les malades vers leurs salles de consultation. Ici aussi, ce sont les mêmes pathologies qui caracolent en tête. En dehors de la grippe, selon les infirmiers interrogés sur place, beaucoup de malades souffrent de bronchites, de diarrhées, surtout chez les enfants. « Les eaux de pluie et la canicule, en ces périodes hivernales, posent d’énormes difficultés à l’organisme humain, de sorte que beaucoup de maladies en veille apparaissent de manière soudaine. C’est le cas de la grippe, de la diarrhée etc. Elles constituent presque 80 % de nos consultations », renseigne un agent de santé.
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