Le Sénégal s’est fait remarquer, hier à Nairobi, par la présentation du concept « New deal » qui a permis de réduire considérablement les grossesses précoces et de promouvoir la scolarisation des jeunes filles des régions de Kolda et de Tambacounda.

Le concept « New Deal » a été dévoilé au grand public, à Nairobi. C’est une stratégie déroulée par des Clubs de jeunes filles de Kolda qui a produit des résultats inattendus en termes de lutte contre la violence basée sur le genre. Le « New Deal » a été présenté par une figure connue du milieu, Fatou Bintou Diack, la présidente des jeunes filles de Kolda. Mais en fait, qu’est-ce que c’est le « New Deal » ? C’est un pacte communautaire qui repose sur un engagement moral entre les jeunes, les parents et les marraines de quartier (Bajenu Gox), pour un objectif « zéro grossesse » au sein des « clubs des jeunes filles ».

Selon Fatou Bintou Diack, le « New Deal » est fondé sur trois piliers. Il s’agit de l’engagement des parents à ne plus marier leurs filles avant 18 ans, les jeunes filles à leur tour jurent de ne pas tomber enceinte avant le mariage. Le troisième pilier a trait au renforcement du leadership de cette couche de la population dans la prévention et la prise en charge des leurs besoins.

La présentatrice de l’initiative « New Deal » a révélé que dans les régions de Kolda et Tambacounda, 30% des filles commencent leur vie sexuelle entre 15 à 19 ans. « Ces deux régions enregistrent les taux les plus élevés des filles de moins de 14 ans victimes de mutilations génitales féminines. Tambacounda vient en tête avec 44% et Kolda 35% contre 14% sur le plan national », a regretté la présidente, Fatou Bintou Diack. Elle a rappelé que l’objectif du « New Deal », c’est de lutter contre les grossesses précoces et les mariages d’enfants en vue de promouvoir leur scolarisation à Kolda et à Tambacounda. Tout compte fait, les 247 clubs de jeunes filles reconnus par les communautés ont eu des effets escomptés. La preuve environ 8.125 jeunes ont signé le pacte du « New Deal ». « Nous avons enregistré 0 cas de grossesses parmi les membres des clubs de jeunes filles. Mieux, nous avons eu 100% de réussite à l’examen du (Bfem) pour les filles des clubs de Dabo, une localité de Kolda », a soutenu Sylvie Diack.

En plus, 14 filles ont achevé leur scolarité secondaire sans tomber enceinte et sont en train de poursuivre leurs études supérieures. A cela, il faut ajouter 21 filles des clubs ont été formées dans les métiers de coiffure, de couture, de restauration et mécanique auto grâce au financement de l’Unfpa et de la mairie de Kolda. Les clubs des jeunes filles ont permis de prendre en charge 22 cas de viol et ont cassé 38 cas de mariages d’enfants.

E. KALY

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