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Walfadjri | Sénégal | 09/01/2020 | Lire l'article original
Onze (11 mois). C’est le temps qui reste à notre pays pour accélérer la riposte pour l’atteinte des trois 90 afin d’éradiquer le VIH/Sida dans nos frontières. Un engagement que le Sénégal avait souscrit devant la communauté internationale.
Notre pays a intérêt à accélérer la riposte, s’il veut atteindre les « trois 90 » pour éliminer définitivement l’épidémie du VIH/Sida dans notre pays. Selon Dr Safiétou Thiam, directrice exécutive du Conseil National de Lutte contre le Sida (CNLS), l’analyse montre que 72 % des personnes vivant avec le VIH au Sénégal connaissent leur statut sérologique, 87 % de ces personnes sont sous traitement antirétroviraux (Arv) et 79 % de ces patients sous Arv ont une charge virale indétectable. Donc ces derniers ne transmettent plus la maladie. Malgré ces résultats, Dr Thiam reconnait que des gaps importants restent à combler. Car, les résultats montrent que les insuffisances sont plus importantes au niveau de certaines populations. Et il faut chercher, à l’en croire, ces populations chez les enfants vivant avec le VIH qui doivent être dépistés et mis sous traitement. Parce que, chez eux, ils sont à 30 % pour les premiers 90. Non sans compter aussi avec les populations clés.
« Nous avons constaté que les nouvelles infections sont en hausse chez les adolescents et les jeunes. Parce que 60 % des nouvelles infections se sont produites entre 0 et 24 ans. Il y a une partie aussi de la transmission de la mère et de l’enfant. Mais quand on voit 32 % des nouvelles infections chez les adolescents et des jeunes, cela interpelle les autorités étatiques et la communauté. Et nous notons également la faible et intolérable couverture en dépistage et prise en charge des enfants vivant avec le VIH », martèle Dr Safiétou Thiam. C’était, hier, en marge d’un atelier du Forum des partenaires.
Pis, les méthodes utilisées auparavant pour la sensibilisation et le traitement sont devenues obsolètes. D’où l’urgence de miser sur les Nouvelles technologies de l’information et de la communication qui sont utilisées par tous les jeunes pour atteindre le maximum de cibles. Selon elle, il ne reste que 11 mois pour notre pays afin d’atteindre les trois 90. Donc il faut, de son avis, accélérer les traitements et les dépistages, éviter les ruptures des traitements et des réactifs.
Dr Safiétou Thiam préconise un système d’approvisionnement efficace, même si elle estime que c’est difficile, parce que pour la cible jeune, notre pays est à 30 % chez les enfants. Poursuivant, elle invite les populations et les acteurs de la santé à lever toutes les barrières. C’est l’objet d’ailleurs rappelle-t-elle, de ce forum des partenaires. Lequel permet aux acteurs de discuter pour voir comment accélérer l’atteinte des trois 90 et rendre le test disponible pour que les 90 % des personnes vivant avec le VIH soient dépistés. Et que 90 % d’entre elles soient traitées et aussi que ces 90 % ne puissent pas transmettre la maladie. « Ce forum permet aux acteurs de lutte contre le Sida de se remettre en cause et de s’engager davantage pour l’atteinte des trois 90. Il y a beaucoup de choses à faire, aujourd’hui, si nous voulons atteindre les objectifs. Et il faut avouer que ce qui reste à faire est plus difficile et le terrain est cahoteux », ajoute Maguette Mbodj, secrétaire exécutive de l’Alliance nationale pour la lutte contre le Sida (Ancs). « Nous ne devons pas oublier que nous sommes en face d’une maladie contagieuse et d’une épidémie qui a causé la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes. Ces données montrent à suffisance que les pays doivent redoubler de vigilance et engager de nouvelles stratégies si nous voulons éradiquer le Sida comme une maladie de santé publique », embraie Demba Koné, représentant l’Onusida.
Il a été constaté également, lors du forum, que le taux d’infection au sein des populations clés est particulièrement inquiétant au Sénégal. Et il doit faire l’objet de riposte pratique.
Le rapport de l’Onusida 2019 indique que près de 25 millions de personnes vivant avec le VIH/Sida à travers le monde ont accès au traitement. Et cela a permis la baisse des décès de l’ordre de 56 % depuis 2004. En 2018, le nombre de personnes décédées des causes liées au VIH/Sida dans le monde est estimé à 2 millions. Et près de 2 millions de personnes ont été nouvellement infectées en 2018.
Samba BARRY
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