Des députés ont été sensibilisés, hier, sur la nécessité d’accroître les ressources destinées à la couverture vaccinale. Jusqu’ici, le Sénégal dépend à 80 % de l’aide extérieure pour dérouler son Programme Elargi de Vaccination (PEV).

La Commission Santé, Action sociale, Population et Solidarité nationale de l’Assemblée nationale a eu une séance de travail avec la coordination du Programme élargi de vaccination (Pev) de la direction de la Prévention. Cette réunion organisée au sein de l’hémicycle s’est penchée sur la préservation des acquis du pays en termes de couverture vaccinale. Le Sénégal se fixe des objectifs de couverture vaccinale pour, au moins, 13 pathologies avec des priorités pour l’hépatite B, la tuberculose et le cancer du col de l’utérus. Selon les techniciens, les campagnes de vaccination contre ces maladies ont donné des « résultats satisfaisants », d’où la nécessité de mobiliser des ressources financières afin de consolider les acquis. A titre d’exemple, le coordonnateur du Programme élargi de vaccination, Ousseynou Badiane, a cité le cas de la rougeole, de la fièvre jaune et de la poliomyélite qui ont perdu du terrain. D’après lui, ces maladies sont devenues rares à telle enseigne qu’elles sont méconnues de la majeure partie de la jeunesse. «Les députés sont invités à plaider cette cause qui participe à l’amélioration de la santé publique nationale. L’effet recherché est d’amener les décideurs à mettre plus de moyens pour éradiquer certaines maladies et assurer une couverture vaccinale de 90% sur toute l’étendue du territoire», a expliqué Ousseynou Badiane. Il a, toutefois, appelé l’État à investir davantage dans la vaccination. En effet, « le Sénégal dépend à 80 % de l’aide extérieure pour assurer sa couverture vaccinale », a-t-il fait savoir.

La présidente de la Commission Santé, Action sociale, Population et Solidarité nationale de l’Assemblée nationale, Mme Awa Guèye, s’est réjouie de l’intérêt que la direction de la Prévention a témoigné à sa commission, en organisant ce séminaire. Elle a manifesté son enthousiasme à accomplir le service de «porteur de voix» afin de mobiliser plus de financement pour prévenir les maladies infectieuses chez l’enfant. «La vaccination représente l’une des plus grandes avancées de la médecine moderne. Les vaccins ont révolutionné les systèmes de santé grâce aux succès retentissants enregistrés à travers le monde. Au Sénégal, la vaccination a permis la réduction de l’incidence d’un nombre très important de maladies infectieuses. Les taux de couverture vaccinale notés entre 2001 et 2017 sont fortement améliorés avec une moyenne de 90% pour la plupart des maladies», a-t-elle souligné. Convaincue de la nécessité d’accroître le financement du Pev, Mme Awa Guèye a soutenu « qu’il est primordial de revoir à la hausse les ressources financières pour densifier la campagne de prévention par la vaccination ».

200 000 filles vaccinées contre le cancer du col de l’utérus

Le Sénégal a tourné la page des controverses liées à l’introduction du vaccin contre le cancer du col de l’utérus, a estimé le coordonnateur du Programme élargi de vaccination (Pev). « Nous sommes à un taux de vaccination de 94 % sur un objectif de 90 % en 2019. Plus de 200.000 filles sont vaccinées et elles ne présentent pas d’effets secondaires», a révélé Ousseynou Badiane. Il a balayé d’un revers de main les informations qui font état de la rareté des vaccins contre le cancer du col de l’utérus. «Nous avons sécurisé les stocks pour les prochaines années», a-t-il assuré.

A. FALL

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