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Sud Quotidien | Sénégal | 06/02/2021 | Lire l'article original
Beaucoup de gens continuent d'ignorer la présence du coronavirus au Sénégal. Ils demeurent sceptiques dans la foulée face à la campagne de vaccination que compte mener le Sénégal sur l'étendue de son territoire national. Une situation qui rend difficile et complexe la prise en charge de la maladie.
Le Sénégal va bientôt entrer en campagne de vaccination contre le coronavirus. Les doses dans l'initiative Covax seront disponibles fin février. Malgré la hausse des cas de contamination et de décès journaliers, des Sénégalais continuent à nier la présence de la maladie dans nos murs. Pis encore, ils refusent de se faire vacciner. Selon plusieurs personnes, les vaccins anti-covid sont juste des subterfuges utilisés par les pays riches pour stopper le développement de l'Afrique et par contre d'autres, s'ils acceptent l'existence de la maladie, refusent de se faire vacciner. Une situation qui rend difficile la réponse.
Pour le directeur général de la santé, le docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye, il y a toujours des personnes réticentes à la vaccination contre le coronavirus et d'autres qui refusent encore d'admettre la présence de la maladie au Sénégal. « La vaccination n'est pas obligatoire pour la personne toutefois en tant que personnel de santé, je dois tout faire pour l'amener à se faire vacciner pour préserver sa vie. La situation du déni de la maladie et refus d'un vaccin, le Sénégal l'a toujours vécu. L'on se rappelle encore de l'introduction du vaccin contre la polio. Les gens pensaient que c'est une manière de diminuer la population africaine. Ce qui n'en était rien » a-t-elle fait savoir.
Et de poursuivre : « le Sénégal est un pays de tradition en vaccin. Aujourd'hui, la poliomyélite est presque absente dans le pays ». Sur la question de l'efficacité d'un vaccin antiCovid en Afrique, le point.fr a renseigné que peu d'études fiables sont disponibles sur les attitudes vis-à-vis du vaccin dans le continent noir et que des enquêtes préliminaires suggèrent que beaucoup de gens se méfient. « Les Centres africains de contrôle des maladies ont publié en décembre les résultats d'une enquête menée dans 18 pays et montrant que seul un quart des personnes interrogées pensait que les vaccins contre le Covid ne présentaient pas de danger. Pour autant, l'étude n'a pas identifié un front massif de réfractaires: 79% disaient qu'ils accepteraient un vaccin s'il était prouvé comme étant sûr ».
Toutefois, en dehors de l'accès au vaccin, la désinformation représente l'un des défis majeurs à surmonter pour la campagne à venir au Sénégal, selon Ousseynou Badiane, chef du programme de vaccination dans ce pays. Pour cette seconde vague, l'étau se resserre pour l'Afrique avec l'accaparement des vaccins les plus efficaces pour vaincre la pandémie. Toutefois, la Chine membre de l'initiative Covax a tenté de rétablir l'équité en décidant de fournir 10 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 à l'initiative pour répondre aux besoins urgents des pays en développement, à la demande de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont annoncé les autorités chinoises mercredi dernier à Beijing (Chine).
Denise ZAROUR MEDANG
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