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Sud Quotidien | Sénégal | 23/04/2021 | Lire l'article original
Ça sent le soufre entre le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr et les personnels de santé, en particulier les médecins, relativement à cette affaire liée au « refus » de certains de ces derniers de rejoindre les régions comme postes d'affectation. Des régions dépourvus de spécialistes, au grand dam des populations locales.
Les femmes de la région de Kolda souffrent à cause d'un manque de gynécologue à l'hôpital régional. Depuis quelques jours, cette question est soulevée, poussant même la députée Marième Soda Ndiaye à adresser une « question écrite au ministre de la Santé et de l'Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr dans laquelle un diagnostic détaillé de l'état chaotique de l'établissement est dressé par le mouvement des comités d'action politique ».
Face à ce tollé, Abdoulaye Diouf Sarr a fait savoir dans l'édition d'hier du journal Source A, que « le gynéco qui a contracté, avec le ministère est certain d'empocher entre 800 mille et 1 million de F Cfa ». Qui plus est, il a brandi des menaces contre les travailleurs qui préfèrent s'agglutiner en ville. « Désormais, les agents qui refusent de rejoindre les régions ne pourront plus exercer la médecine au Sénégal », a-t-il dit.
Cependant, les agents de santé n'ont pas perdu du temps pour déverser leur bile sur le ministre et lui rappeler l'article 4 du code de déontologie médicale qui dit : « En aucun cas, le médecin ne doit exercer sa profession dans des conditions qui puissent compromettre la qualité des soins et des actes médicaux. Le directeur de la santé publique est habilité à s'assurer des conditions dans lesquelles sont effectuées les soins et les actes médicaux ».
Et pour cause, selon eux, Abdoulaye Diouf Sarr gagnerait mieux à essayer de comprendre pourquoi les gens refusent de rejoindre leurs postes à l'intérieur du pays et trouver des solutions. Selon eux, les conditions de travail des personnels de santé restent très difficiles au Sénégal particulièrement en dehors de Dakar. Parfois, on trouve un seul spécialiste pour toute une région. Ceux qui travaillent sont souvent dans des structures sous-équipées et croulent sous le poids des patients, parfois même au péril de leurs vies.
Pis, ils font face à une pression temporelle accrue. Selon un médecin qui préfère rester sous l'ombre, « face à tous ces obstacles, le défi principal du ministre de la Santé et de l'Action Sociale devrait être aujourd'hui d'attirer les médecins vers l'intérieur du pays au lieu de brandir des menaces et leur éviter de jongler avec des plannings compliqués et des journées à rallonge qui laissent peu de temps pour la vie privée ».
Il tire la sonnette d'alarme face à une aggravation de la situation car le monde rural en proie à une pénurie de médecins. En effet, les menaces d'Abdoulaye Diouf Sarr risquent de rendre brumeuses ses relations avec les personnels de santé. Ces derniers sont en train de préparer une pétition pour exiger son départ.
Mariame Djigo
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